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[Affaire K H] Le procureur et Antoine Assalé se disent les vérités

Braman Koné, procureur de la République…

Abidjan, Côte d’Ivoire, 28-4-2024 (crocinfos.net)—Le vendredi 26 avril 2024, une publication sur les réseaux sociaux par Antoine Tiemoko Assale a révélé l’interpellation et le placement en détention préventive d’un certain K H, âgé de 72 ans, qui serait cardiaque et porteur d’un stimulateur. Selon M. Assale Tiemoko, K H aurait été arrêté sans ses médicaments, suscitant ainsi l’indignation. Cependant, le Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance d’Abidjan réfute ces allégations, soulignant des inexactitudes dans le récit.

En réponse aux accusations, le Procureur explique que cette affaire découle d’une plainte déposée par Monsieur K C pour des faits de faux dans une décision de justice, de parjure et de dégâts volontaires à la propriété mobilière. Selon K C, son bailleur, K H, aurait obtenu une décision d’expulsion sur la base de fausses déclarations, entraînant la détérioration de ses biens laissés dans la rue.

Une enquête de la Gendarmerie nationale révèle que K H aurait obtenu la décision d’expulsion en induisant le juge en erreur sur la situation des loyers impayés et sur la localisation de son locataire. De plus, la procédure d’expulsion aurait été menée de manière précipitée, mettant en péril la santé du prévenu, souffrant de problèmes cardiaques.

Face à ces révélations, Assale Tiemoko Antoine, député-maire de Tiassalé, réagit en exprimant ses observations sur le communiqué du Procureur. Il conteste notamment la date de sa publication et précise le terme “d’arrestation” qu’il a utilisé par opposition à “l’enlèvement” dans le récit du procureur. Toutefois, il insiste sur le fait que son intention n’était pas de s’immiscer dans une procédure judiciaire mais plutôt de mettre en avant la dimension humaine et les droits de l’homme dans le traitement des affaires judiciaires.

‘’Dans un contexte où les réseaux sociaux s’enflamment et où les débats font rage, cette affaire révèle les tensions entre les acteurs politiques et judiciaires. Elle met un point d’honneur sur l’importance d’une transparence et d’un dialogue constructif pour renforcer la confiance des citoyens envers le système judiciaire ivoirien.’’

Le député-maire souligne également le besoin de considérer l’état de santé des prévenus lors de leur incarcération préventive, rappelant un précédent tragique où un détenu cardiaque avait fait un malaise en prison. Il plaide pour une approche plus humaine et responsable dans le traitement des affaires judiciaires.

et Antoine Assalé Tiémoko Ph.Dr

Assalé Tiemoko Antoine réitère son engagement en faveur de l’État de droit et de la justice, tout en soulignant la nécessité d’une critique constructive du système judiciaire. Il rappelle ainsi le rôle essentiel du peuple dans la surveillance des institutions et la préservation de la confiance envers la justice.

Il fait cette précision en citant le passage d’un discours de l’ancien très haut Magistrat, ancien président du Conseil Constitutionnel, Monsieur Koné Mamadou, paix à son âme, discours prononcé le 16 novembre 2011.

« (…) M’adressant en premier lieu aux principaux acteurs de la justice, c’est-à-dire les magistrats, je voudrais tirer la sonnette d’alarme. La vérité et la réalité du moment nous commandent que l’heure est grave. Par la faute de certains d’entre nous, le peuple au nom de qui nous rendons la justice, n’est pas loin de nous retirer sa confiance, si ce n’est déjà fait.  Sur le tableau de bord de la vie de la nation, les clignotants nous concernant sont en passe de virer au rouge. Et si nous entrons en introspection, nous constaterons qu’objectivement, le peuple n’a pas tort de nous manifester de la défiance. En tout état de cause, nous ne pouvons avoir raison contre le peuple, car « Vox Populi, Vox dei (…) le peuple est le gendarme des juges ». Fin de citation.

Dans un contexte où les réseaux sociaux s’enflamment et où les débats font rage, cette affaire révèle les tensions entre les acteurs politiques et judiciaires. Elle met un point d’honneur sur l’importance d’une transparence et d’un dialogue constructif pour renforcer la confiance des citoyens envers le système judiciaire ivoirien.

Kpan Charles

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