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Après la 19eme Edition du prix Ebony : Traoré Moussa (Pdt UNJCI) parle #média

''De ma position, je ne saurais cautionner la fermeture des journaux''.

– « Je ne connaissais pas Pargassoro »

 La 19eme Edition du prix Ebony a rendu son verdict, quel bilan dressez-vous ?

Il y a un bilan à deux niveaux.  Le grand public est satisfait. Les autorités et l’écrasante majorité de nos invités disent avoir assisté à une cérémonie grandiose. Certains nous disent même que c’est le plus beau de tous les  Ebony organisés sous mon mandat.  Ceux qui ont suivi le direct de la RTI nous couvrent de lauriers. Mais, personnellement je ne suis pas satisfait à 100%.  Les membres de mon bureau et certains de nos partenaires sont un peu mécontents surtout en raison, de la proclamation des prix où on a noté des imperfections. Vous le savez, aucune œuvre humaine n’est parfaite. C’est à nous de faire les corrections et les aménagements nécessaires.

 Quel commentaire faite vous de la victoire de Pargassoro de Rti 2…

Sa désignation en tant que Super Ebony, est la preuve que seul le travail paie. C’est aussi la preuve que  ce prix n’est la chasse gardée de personne. Je ne connaissais pas Pargassoro. La première fois que je lui ai adressé la parole, c’était après son sacre. Je l’ai appelé pour le féliciter. J’ai vu ses productions, je pense qu’il a fait un travail extraordinaire qui mérite d’être vu par tout le monde. Justement avec l’agence  Totem communication, nous travaillons à sortir le Livre d’or des Ebony où seront consignés les meilleurs articles sélectionnés par nos jurés. C’est le lieu de féliciter le jury et la commission du jury qui abattent un travail herculéen que le grand public ne voit pas.

La  non-proclamation officielle du prix sectoriel sponsorisé par l’Unicef  a provoqué des mécontentements. Quel commentaire ?

”Permettez que je salue ici, la maestria de notre ministre de tutelle qui a su tenir compte de nos préoccupations”.

 C’est vrai. Cela fait partie des ratés de la soirée. Mais en tout, il faut savoir raison garder. Il y a trois ans, le super prix Ebony n’a pas été attribué  mais le ciel ne nous est pas tombé sur la tête. C’était  juste un problème de proclamation qui a été expliqué. Nous présentons nos excuses au représentant du l’Unicef et à tous les partenaires comme la Cndhci, Bolloré et Sifca qui ont été quelque peu lésés. Mais, je rassure tout le monde qu’en tant que président de l’UNJCI, j’en tirerai toutes les conséquences. Dans quelques jours, nous aurons une cérémonie de remise des lots au cours de laquelle, nous nous expliquerons.

Au-delà de ces imperfections, que retenez-vous de cette 19e Nuit des Ebony ?

Pour l’une des rare fois, nous avons tenu dans les deux heures de direct à la RTI. C’est une grande prouesse.  Nos invités d’honneur étaient à la hauteur de l’événement.  C’est  le lieu de rendre un vibrant hommage à  Koné Bruno, qui était à son premier Ebony en tant que ministre de tutelle. Non seulement il parraine un prix sectoriel depuis deux ans mais, il nous apporte un soutien inestimable dans l’organisation de cette soirée.  Nous restons convaincus qu’avec lui, nous irons très loin. Nous avons été marqués par la présence qualitative du président de la Fédération internationale des journalistes. Nous avons été honorés par la présence du ministre des sports François Amichia, dit « Papa Bonheur » qui non seulement nous a tiré une épine du pied en parrainant le prix du meilleur journaliste sportif, mais qui a effectué le déplacement pour remettre ce prix. Les journalistes de Côte d’Ivoire lui expriment leur gratitude. C’est pareil pour Madame Martine Coffie Studer, Pca de Bolloré, qui est toujours à nos côtés. Elle a parrainé un prix pour la promotion des transports. Nous remercions la présidente de la Commission nationale de droits de l’homme qui nous accompagne depuis deux ans. Nous saluons la direction des Ivoiriens de l’Etranger qui a également parrainé le prix pour la lutte contre l’immigration clandestine.

 Que gagne le super Ebony 2017 ?

Une voiture neuve, un terrain d’une valeur de 10 millions de francs à Abidjan. Un terrain de 3000 mètres carrés à Tafiré.  Un ordinateur de dernière génération d’une valeur de 1,5 million. Un appareil photo et un dictaphone numérique. En espèces, il gagne un million de francs en tant que meilleur journaliste télé, et 200. 000F  par prix sectoriel remporté.  C’est le lieu d’exprimer notre gratitude à nos donateurs que sont la RTI, le Bnedt, le maire de Tafiré, Watas Holding et Mme Ouattara Salimata qui nous offre une villa pour récompenser une ancienne Ebony dont la construction de la villa met du temps.

Le jury a proposé l’internationalisation du Prix Ebony, cela est-il vraiment possible ?

C’est une proposition qui sera étudiée par le Conseil exécutif de l’Unjci au cours de son séminaire programme qui se tiendra dans quelques jours. En temps opportun, nous aviserons. Nous savons tous que la réputation du prix Ebony a dépassé les frontières de notre pays parce qu’il est unique en Afrique. Il est imité mais inégalé. Ce serait bien de l’internationaliser mais cela exige beaucoup de travail et de sacrifices.

Pour la 20e édition en 2018, y aura-t-il des innovations ? Si oui, lesquelles ?

Vous allez vite en besogne. En termes d’innovation, il y en a toujours mais, je ne décide pas seul. Nous allons nous attacher les services de professionnels de l’évènementiel pour calibrer notre cérémonie. Nous corrigerons les imperfections. La 20eme édition du prix Ebony sera celle de la consécration, cela nous oblige à faire zéro faute.

Pour 2018, quels sont les défis qui attendent l’Union ?

Nous organiserons une Assemblée générale en mars au cours de la laquelle, nous ferons un bilan et des projections. Au sortir de cet atelier, je me prononcerai véritablement. Je peux annoncer qu’au niveau de la maison de la presse, nous allons ouvrir dans peu de temps,  de grands chantiers de rénovation. En ce qui concerne l’opération « un journaliste, un ordinateur » que nous avons lancée avec notre partenaire l’Ansut, nous veillerons à ce qu’il soit bien conduit au cours de cette année 2018. Il y a également l’opération « un journaliste un permis de conduire » qui est dans le pipe. Notre pays est sur le point d’obtenir l’organisation du prochain congrès de la Fédération africaine des journalistes prévue en mars 2019. Si nous parvenons à avoir le soutien des décideurs du pays, ce projet se concrétisera.

La nouvelle loi sur la presse que vous avez combattue a été récemment votée en plénière à l’Assemblée nationale, avec des amendements. Vous avez fait très peu de commentaires…

Qui ne dit rien consent, dit l’adage.  Permettez que je salue ici, la maestria de notre ministre de tutelle qui a su tenir compte de nos préoccupations. La mouture actuelle de la loi sur la presse me convient même si je pense qu’elle est perfectible. Nous n’aurons plus à marcher sur le palais de justice ou la brigade de recherches de la gendarmerie pour libérer des journalistes mis aux arrêts.  Les peines pécuniaires ont été revues à la baisse. La presse en ligne a été prise en compte. Ce sont des pas  positifs non négligeables. J’ai échangé avec des syndicalistes et des présidents d’association. Nous sommes en phase avec la mouture actuelle du texte.

 Les journalistes se plaignent des sanctions du CNP.  Pensez-vous qu’elles sont parfois excessives ?

 De ma position, je ne saurais cautionner la fermeture des journaux. Surtout quand on sait que certaines mesures sont discutables du point de vue strictement journalistique. Un éditeur qui pleure n’est pas un ours qui chante. S’il y a des plaintes, c’est parce que ces sanctions posent des problèmes. Les éditeurs ont produit un  communiqué que vous avez certainement lu. Je vous renvoie aux termes de ce texte qui résume notre pensée. Cela dit, nous ne demandons pas le libertinage pour les membres de notre profession.  Nous dénonçons les sanctions qui mettent en péril la vie des entreprises de presse et les emplois des journalistes. Vous me connaissez et vous savez que j’ai des principes non négociables surtout  quand il s’agit défendre ma corporation.

Interview réalisée par L’Expression, L’Intelligent d’Abidjan et Le Mandat

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