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Barthelemy Zouzoua Inabo transmet le courrier de Justin Koné Katina à ‘’ton camarade’’ ( chronique de Fernand Dédeh)

''De mon exil, si je peux être utile, c’est avec beaucoup d’en train que j’offrirai mes services.''

Barthelemy Zouzoua Inabo: Être opposant en Afrique et particulièrement en Côte d’Ivoire, c’est comme acheter un billet pour le purgatoire. Et pourtant, un pouvoir fort, ne vaut en réalité que par des institutions et une opposition forte.

Quand les hommes du pouvoir sont réceptifs et que les opposants militent, certes pour étaler les faiblesses du pouvoir en vue de prendre le pouvoir un jour, mais sont des laboratoires, des forces de propositions, une espèce de shadow cabinet, la démocratie respire.

”Aucune polémique politique ne doit se lever autour de ce message.”

Un vrai problème social et humanitaire se pose au Nord du pays. Une pénurie d’eau. Bouaké et Niankaramandougou en souffrent. Les populations sont exposées à toute sorte de maladies. Elles crient leurs souffrances.

Le gouvernement s’efforce de trouver une réponse rapide pour soulager les hommes, femmes et enfants qui vivent dans les zones affectées par la pénurie du liquide qui tient la vie, l’eau pure.

Le dossier retient mon attention. Parce que le social et l’humanitaire n’ont pas de parti. Tout le monde souffre au même titre. Je regarde surtout les réactions ou déclarations des hommes politiques. Je regarde les propositions pour porter assistance aux personnes qui souffrent.

Dans cette observation, je suis tombé sur une publication de l’opposant Justin Koné Katina, en exil au Ghana. Fils de Niankara, hors du pays, loin de ses parents, il n’en reste pas moins affecté par la pénurie d’eau dans la région. Il propose des pistes de solution et invite le gouvernement à les visiter.
Extrait de la publication

« Le gouvernement d’Espagne, à travers sa coopération, avait convenu, depuis 2003 de raccorder la ville de Tafiré, qui connaissait les mêmes pénuries d’eau, au fleuve Bandama situé dans sa partie Ouest. Le projet était évalué à 5 millions d’euros, entièrement financé par la coopération espagnole. La réalisation de ce projet avait été retardée à cause de la situation de rébellion qui avait fait fuir l’Administration de cette partie du pays. Ayant eu vent, de façon incidente, de ce projet au cours de l’une de mes missions en Espagne en 2006, j’avais plaidé pour que ce projet soit élargi, autant que possible, à l’ensemble des populations des sous-préfectures de Niakara (Niakara est devenu chef lieu de département après) et de Tafiré. Le projet que j’avais proposé consistait à faire une connexion au Bandama à partir de Niakara et de la prolonger à Tafiré en suivant le tracé de la voie internationale. De la sorte, tous les villages qui se situent à 10 Kms, de part et d’autre de la voie internationale, qui souffrent autant de cette situation de pénuries d’eau fréquentes, bénéficient de ce projet. Ainsi Kanawolo avec peut-être Pétonkaha, Kolokaha sur le flanc gauche et Nangoniékaha, Badiokaha, Nabanakaha, Niédiékaha, sur le flanc droit soient connectés à ce réseau. Le surcoût engendré par la modification du projet initial devrait être pris en charge par l’Etat ivoirien. Lorsque j’ai présenté ledit projet au Président Laurent Gbagbo, il y a automatiquement donné son accord. Le début des travaux était prévu pour janvier 2011. Le budget de 2011 avait dégagé une dotation de l’ordre de 5 milliards FCFA à cet effet.

Je suggère humblement aux autorités administratives et politiques de Niakara de voir de ce côté si le projet est encore d’actualité. C’est juste pour leur information que je fais ce message, puisque je n’ai plus le contact d’une seule de ces autorités. Aucune polémique politique ne doit se lever autour de ce message. Même en exil, je reste Tagbana et je souffre, au même titre que les populations de cette région, de ces pénuries fréquentes et stressantes qui ne sont imputables à personne sauf à la nature. Seule la solidarité de tous les cadres de la région, sans aucune distinction, peut aider à solutionner, dans la durée, cette crise d’eau. De mon exil, si je peux être utile, c’est avec beaucoup d’en train que j’offrirai mes services. Gninl li wohaa. ».

Je rêve d’un pouvoir qui respecte l’opposition et la consulte en cas de besoin. Et d’une opposition responsable qui sait mettre l’intérêt du pays au dessus des calculs politiciens…

Transmets le courrier de Justin Koné Katina à ton camarade. Point!

 

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