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Benjamin Irié (ingénieur agro-économiste): ‘’Comment le projet « Le MOSES » peut stopper la vie chère en Côte d’Ivoire’’

Benjamin Irié présente "Le MOSES" : un modèle innovant pour l'économie agricole

Abidjan, Côte d’Ivoire, le 27 août 2024 (crocinfos.net)—Ingénieur Agro-économiste, chercheur associé du CIRES (Centre ivoirien de recherche économique et sociale), Benjamin Irié est promoteur de «Le MOSES» qui selon lui, est un modèle et système éducatifs pour la transformation structurelle de l’économie en général et la transformation de l’économie agricole, en particulier. Des travaux reconnus par les experts (recherche scientifique, bailleurs de fonds, Ministère techniques) comme un modèle capable, en une année, de contribuer à l’augmentation substantielle de la production vivrière afin de stopper la vie chère. L’ingénieur de 56 ans a décidé de nous en dire davantage à travers cet entretien exclusif. Interview au cours de laquelle, il a tenu à rendre cet hommage : «Gon Coulibaly (…) est celui qui m’a encouragé à continuer les études dont l’aboutissement est aujourd’hui « LE MOSES ».

Pouvez-vous expliquer brièvement les objectifs principaux du modèle “LE MOSES” ?

Conformément aux quatre (4) processus éducatifs qui le caractérisent et auxquels sont soumis les bénéficiaires du projet type «LE MOSES», il a quatre (4) objectifs principaux qui sont les suivants: le processus éducatif 1 qui est la professionnalisation des bénéficiaires personnalités physiques (individus) et morales (structures auxquelles appartiennent les individus) et du modèle d’Éducation-Formation-Apprentissage (EFA) auquel sont soumis les individus et leurs organisations respectives. Ce modèle EFA qui ne peut pas les rendre productifs et compétitifs. Le processus éducatif qui, une fois le niveau professionnel optimal est atteint, la construction du profil d’acteur de l’Éco-système d’affaires digitalisé dont «LE MOSES» est le socle : les modèles de personnalités physiques et morales aptes à intégrer le système économique et financier formel car capables de minimiser les risques de contre-performance au plan technique, économique, financier, de même qu’environnemental, social et sociétal pour maximiser leurs profits. Le processus éducatif 3 qui est la formation continue et perfectionnement des modèles pour faire d’eux des professionnels-experts. Puis enfin, le processus éducatif 4. Une fois ceux-ci devenus des professionnels-experts, formation à l’appropriation des valeurs sociales et sociétales.  Les trois (3) premiers processus éducatifs constituent la composante “Modèle éducatif” de « LE MOSES ». Ils permettent une accumulation étape par étape des connaissances. Ce sont donc des processus éducatifs linéaires. Quant au dernier, il est la phase préparatoire (sélection et formation) pour intégrer le système éducatif, deuxième composante de « LE MOSES » où l’on n’accumule plus des connaissances d’ordre technico-économique mais l’on s’approprie plutôt des valeurs culturelles et spirituelles. Alors le processus éducatif est circulaire pour conserver ces valeurs. Ceux qui appartiennent au système éducatif (les acteurs) sont des modèles de la société. C’est eux qui sont les EFM des apprenants qui sont des cooptés et sélectionnés (les promus) à intégrer la composante ”Modèle éducatif”.

Quels sont les résultats spécifiques que vous attendez de la mise en œuvre de ce modèle dans les agropoles ?

Au niveau des agropoles, les résultats spécifiques sont relatifs aux différentes composantes du projet de mise en œuvre de « LE MOSES » qui se fait à travers un  Éco-système d’affaires digitalisé dénommé ESA « LE MOSES » et centré sur la chaîne de valeur Agro-Sylvo-Pastorale et Halieutique (ASPH). Composante I : professionnalisation. Les acteurs (personnalités physiques et morales) sont de véritables professionnels capables de contribuer à la croissance durable de l’économie locale. Les acteurs approvisionnent en permanence et en priorité le marché local avec des productions vivrières, animales et halieutiques compétitives. Composante II : développement des chaînes de valeur ASPH. Les contrats sont établis entre les acteurs des différents maillons de la chaîne de valeur ASPH en occurrence les autres acteurs avec les producteurs agricoles, éleveurs et halieutes. Les flux de biens et de services partagés entre les acteurs ont atteint un niveau optimal pérenne. Les flux financiers partagés entre les acteurs ont également atteint un niveau optimal pérenne. L’Éco-système d’affaires digitalisé est capable de compétir au niveau du marché sous régional, régional (cf. marché ZLECAF) et des marchés internationaux (cf. l’ambition du groupe de la BAD de faire des pays africains des exportateurs de denrées alimentaires à travers le programme « Nourrir l’Afrique 2016-2025 »).

Comment “LE MOSES” contribue-t-il à relever les défis de la cherté de la vie, de la transformation économique structurelle et de la promotion de la paix et du développement durable ?

L’ancien Premier ministre, feu Gon Coulibaly a beaucoup inspiré le jeune chercheur…

Concernant la cherté de la vie, ‘’LE MOSES’’ à travers son modèle Éducation-Formation-Apprentissage, permet d’effacer l’écart ou amoindrir significativement l’écart entre la vision et la pratique d’une agriculture de subsistance avec l’agriculture d’entreprise plus productive et plus compétitive et, l’application de ses modules de formation-apprentissage plus adaptés donnent (ensuite) aux acteurs un niveau professionnel et d’expertise requis (changement de mentalité et de comportements). Par ailleurs, il faut noter qu’il est indispensable de faire le rapport de la cherté de la vie avec le bien-être, conformément à la pyramide de Maslow (1954) où le bien-être de la grande majorité s’exprime par la satisfaction des besoins physiologiques dont principalement se nourrir. De ce fait, le programme « nourrir l’Afrique, 2016-2025 » du groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD) avec la création des agropoles est pertinent. Il pose la problématique de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle des populations africaines à fort taux de croissance et à faible pouvoir d’achat face à une agriculture de subsistance inadaptée. Aussi cette agriculture est-elle soumise aux aléas du changement climatique et n’échappe pas à l’inflation importée due aux guerres des principaux fournisseurs d’intrants (engrais en occurrence) et à la crise énergétique (hausse du coût d’électricité et de carburant). Pour relever le défi de nourrir convenablement l’Afrique, il faut changer la structure de l’agriculture africaine ; et, cette transformation passe absolument par le changement de mentalité et de comportements de l’ensemble des parties prenantes aux projets agropole. « LE MOSES » présenté selon ses quatre (4) principaux objectifs et son mécanisme de changement des visions et pratiques non adaptées aux enjeux et défis mondiaux est un outil d’intégration de la grande majorité des acteurs de l’économie de subsistance et de l’économie informelle dans le système économique et financier formel. Un outil d’opérationnalisation de l’acte constitutif de l’UNESCO qui stipule que la guerre prenant naissance dans l’esprit de l’Homme, c’est dans cet esprit qu’il faut élever les défenses de la paix (cf. le changement d’une mentalité et des comportements de belligérance en une mentalité et des comportements du vivre-ensemble). Puis un outil d’appropriation des valeurs qui sous-tendent le développement durable.

Quels sont les principaux indicateurs de réussite du projet et comment seront-ils mesurés ?

Au regard de la spécificité de chaque agropole due aux conditions édapho-climatiques et socio-culturelles, les indicateurs de réussite de l’application de « LE MOSES » sont consignés dans le cadre de résultats du projet d’application de « LE MOSES ». Ce cadre de résultats fut conçu pour les projets type agropole et ce, en s’inspirant des expériences de l’implémentation de « LE MOSES » au niveau du projet de pôle Agro-Industriel du district autonome de Yamoussoukro et des régions du Bélier (2PAI-Bélier). A ce propos, les indicateurs de réussite du projet dans sa phase pilote, projet hôte du projet agropole NORD ou 2PAI-NORD, d’une durée de deux (02) ans se répartissent en indicateurs d’impact, d’effets et des produits sur les populations cibles.  Le libellé de l’indicateur de mesure est le pourcentage de ménages de producteurs agricoles bénéficiaires dont la ration alimentaire est désormais équilibrée. Ainsi, la mesure de l’indicateur validée par les parties est qu’en fin de projet, 60% des 4522 ménages bénéficiaires observe désormais une ration alimentaire équilibrée. Les libellés des indicateurs de la productivité et de la compétitivité des bénéficiaires sont respectivement, le pourcentage de producteurs ayant ajouté au moins 2 points sur le rendement de référence, le pourcentage de producteurs qui ont fait un dépassement d’au moins 5% du coût minimum optimal de production. La mesure des indicateurs validée par les parties est qu’en fin de projet, au moins 60% des 4522 ménages bénéficiaires ont atteint ces niveaux de performance. Les indicateurs de résilience (adaptabilité au réchauffement climatique et résorption des externalités négatives), amélioration du score de Consommation Alimentaire (SCA) et du Score de Diversité Alimentaire du Ménage (SDAM), l’appropriation de la méthode de capitalisation et de valorisation des expériences du projet, l’adoption de la culture de l’innovation et de la méthode de prédiction des productions. Les mesures des différents indicateurs sont respectivement : au moins 60% des 4522 bénéficiaires ont augmenté ou réduit de moitié (50%) le niveau du potentiel hydrogène de leur eau d’irrigation qui est acide ou alcaline, au moins 60% capitalisent et valorisent méthodiquement les leçons apprises du projet. Au moins 60% mettent en pratique les leçons apprises,  au moins 60% remplissent correctement la matrice des productions prévisionnelles.

‘’Nous avons démontré au comité scientifique et technique du CIRES (…) les nombreuses opportunités d’affaires et d’investissement en direction de tous les agents économiques qui sont entre autres, le Gouvernement, les institutions nationales et internationales, les entreprises et les ménages.’’

Conformément aux quatre (4) processus éducatifs ci-dessus évoqués, les produits du projet pilote sont relatifs aux composantes professionnalisations des bénéficiaires et développement de la chaîne de valeur Agro-Sylvo-Pastorale et Halieutique (ASPH). Au niveau de la composante professionnalisation, les indicateurs sont relatifs aux différentes étapes standard des processus éducatifs qui sont : la cooptation ou pré-sélection selon des critères de recevabilité,  le ciblage en fonction des traits  et types de personnalité (comportements et nature de la motivation qui les sous-tend), le profilage en fonction de la motivation traduite en un modèle économétrique d’aspiration au bien-être (plan individuel et collectif), Éducation-Formation-Apprentissage pour le renforcement des capacités, Stabilisation et Pérennisation des valeurs ajoutées acquises. Les libellés de ces indicateurs sont respectivement : nombre de bénéficiaires identifiés et cooptés, nombre de bénéficiaires ciblés ou dénombrés, nombre de bénéficiaires profilés, nombre de bénéficiaires éduqués et formés, nombre de bénéficiaires dont les niveaux de performances acquises ont été stabilisés et nombre de bénéficiaires intégrés au dispositif de durabilité de leurs valeurs ajoutées acquises. Les mesures des différents indicateurs sont : 7000 bénéficiaires sont identifiés et au moins 60% sont cooptés, 100% des 60% cooptés sont ciblés ou dénombrés,  100% des ciblés ou dénombrés sont profilés. Au moins 60% des profilés à faible niveau d’aspiration au bien-être ont eu le niveau remonté et 100 % ont par la suite été formés, 100% des profilés ont eu leurs niveaux de performance stabilisés et ont intégré le dispositif de durabilité des valeurs ajoutées. Au niveau du développement de la chaîne de valeur (ASPH), les libellés des indicateurs sont : les rendements des bénéficiaires ont augmenté, les pertes post-récolte ont diminué,  le coût de production a baissé, le volume des productions commercialisées a augmenté,  les résultats nets (pouvoirs d’achat) ont augmenté, la capitalisation et la valorisation des expériences de mise en œuvre de l’Éco-Système d’Affaires digitalisé ESA « LE MOSES » sont effectuées. Les mesures des indicateurs sont : au moins 60% des bénéficiaires ont augmenté leur rendement de 1.5 par rapport à la référence,  les pertes post-récolte ont diminué de 10%, au moins 50% ont atteint le coût minimum optimal de production. Au moins 60% ont augmenté leur volume de productions commercialisées de 30%, au moins 60% ont eu un niveau de pouvoir d’achat augmenté de 30%, un rapport de capitalisation et de valorisation des expériences est disponible.

Quels sont les principaux obstacles administratifs ou bureaucratiques que vous avez rencontrés dans la mise en œuvre de “LE MOSES” ?

Pour répondre à cette question, il faut considérer les différentes périodes de recherches (exploratoire, fondamentale et opérationnelle) relatives à la conception et à la mise en œuvre de « LE MOSES » qui s’étend de 2005 jusqu’à maintenant, donc sur deux types d’administration qui sont celle du Président GBAGBO et celle du Président Ouattara. Ces deux administrations comprenant l’importance de la recherche en vue de contribuer au changement des mentalités et des comportements contre-productifs ont favorisé l’ancrage institutionnel de « LE MOSES ». Il n’y a donc pas eu, pour le moment, un blocage administratif ou bureaucratique à même de mettre à mal notre progression. Cependant, vis-à-vis du dossier, ces deux administrations restent caractérisées par leur lenteur respective qui sans avoir existée pour la première ou existe pour la seconde, nous aurions déjà engagé, avec l’appui conventionnel du Centre Ivoirien de Recherches Economiques et Sociales (CIRES), la phase d’internationalisation de « LE MOSES » et ce, pour contribuer avec efficacité au rayonnement éco-diplomatique de notre pays.

Quels sont les principaux obstacles administratifs ou bureaucratiques que vous avez rencontrés lors de la mise en œuvre du projet “LE MOSES” ? Dans l’affirmative, quelles en sont les causes ?

R.A.S (Rien à signaler) !

Quel soutien ou quelles actions spécifiques sont nécessaires de la part des organismes gouvernementaux, tels que le ministère de l’Agriculture ou le ministère de la Défense, pour faire avancer le projet ?

Comme préalable à la réponse à cette question, il faut noter que nous avons démontré au comité scientifique et technique du CIRES d’une part, et aux experts en charge des opportunités d’affaires et d’investissement de la Banque Nationale d’Investissement (BNI Banque) et en charge de la Bourse des Matières Premières Agricoles (BMPA) de (BNI finances), d’autre part, les nombreuses opportunités d’affaires et d’investissement en direction de tous les agents économiques qui sont entre autres, le Gouvernement, les institutions nationales et internationales, les entreprises et les ménages (cf. modèle économique de la SARL TOUEDOUZ ENTERPRISE (TZ.E)  représenté à travers le modèle CANVAS). En fait, la TZ.E est l’entreprise prestataire exclusif des services liés à « LE MOSES » et le pivot ou Keystone de l’Eco-Système d’Affaires digitalisé à implémenter dans les neuf (9) agropoles pour une dynamisation de l’économie rurale en termes de création et de concrétisation de nombreuses opportunités d’affaires et d’investissement. Ceci étant dit, à partir des agropoles, l’industrialisation homogène et accélérée de notre pays que favorise « LE MOSES » recommande le soutien total du Gouvernement en général et en particulier du Ministre d’Etat, Ministre de l’Agriculture, du Développement Rural et des Productions Vivrières (MEMINADERPV) et du Ministre d’Etat, Ministre de la Défense quand la compétence scientifique et technique de « LE MOSES » lui confère une mission de Défense et Sécurité Nationale (cf. les TDR du Forum des opportunités d’affaires et d’investissement au nord dont le Ministre d’’État , Ministre de la Défense est sollicité pour le parrainage).

Quels sont les défis techniques ou logistiques qui pourraient entraver la réussite du déploiement de “LE MOSES” ?

Les défis techniques sont minimisés avec la convention de partenariat scientifique et technique de la SARL TOUEDOUZ ENTERPRISE (TZ. E) avec le Centre Ivoirien de Recherches Economiques et Sociales (CIRES). Aussi le Concepteur de « LE MOSES » et Coordonnateur national des projets d’application est-il un homme des réseaux de professionnels-experts des secteurs (primaire, secondaire et tertiaire). Cela lui a permis de concevoir et mettre en œuvre les deux premiers projets d’application de « LE MOSES ». En milieu scolaire de 2014 à 2017, sur convention signée entre l’Ong, Mouvement de l’Amour Fraternel Universel pour la Paix créée le 24 juin 2003, au siège de la commission nationale ivoirienne pour l’Unesco (MAFUP) dont il est le Président-Fondateur et le Ministère de l’Education Nationale, de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle (MENET-FP). En milieu rural, le projet de confirmation et d’infirmation de la prise en compte de la logique paysanne par le projet de pôle Agro-Industriel du Bélier (2PAI-Bélier) de 2020 à 2021. En ce qui concerne les défis logistiques, ils restent entiers et ne peuvent être résolus qu’avec le financement du projet.

Quelles sont les principales parties prenantes impliquées dans ce projet et quels sont leurs rôles respectifs ?

…Benjamin Irié

Le projet pilote d’Éco-Système d’Affaires digitalisé ESA « LE MOSES » est un projet pilote hôte du projet 2PAI-NORD et après capitalisation des expériences, ESA « LE MOSES » est susceptible d’être mis à l’échelle au niveau de l’ensemble des neuf (9) agropoles du pays. Les parties prenantes des projets agropoles sont également celles de ESA « LE MOSES ». Cependant, la stratégie d’intervention inspirée de la démarche initiatique lui confère un organigramme de projet qui bien que s’appuyant sur l’organisation classique des projets de développement avec un comité de pilotage, une équipe de coordination de projet, des agences d’exécution qui sont en mode faire-faire, cet organigramme a des spécificités : il est singularisé. Le fonctionnement en matière de renforcement de la confiance entre les acteurs devant cultiver absolument les valeurs sociales et sociétales n’est pas une exigence dans la gestion des projets classiques.

Comment vous êtes-vous engagé auprès des communautés locales, des producteurs agricoles et des autres parties prenantes concernées pour vous assurer de leur adhésion et de leur soutien ?

Le projet pilote ESA « LE MOSES » bénéficie des acquis du projet 2PAI-NORD qui le reçoit car il a pour objet de contribuer à l’atteinte de ses objectifs. L’engagement auprès des communautés et leur adhésion ont été possibles avec l’appui de l’équipe de Coordination du 2PAI-NORD. Et toute intervention se fait sur proposition des Termes de référence (TDR) validés.

Quelle a été la réaction des institutions financières, telles que la BNI et la BAD, au projet jusqu’à présent ?

ESA « LE MOSES » est pertinent grâce à la qualité des travaux préliminaires réalisés avec la contribution des membres du comité scientifique et technique du CIRES, des spécialistes de la Direction de l’Evaluation des Projets du MEMINADERPV, de l’Équipe de Coordination du 2PAI-NORD, des Directeurs Régionaux et Départementaux y compris les ingénieurs statisticiens et informaticiens de la Direction de la Statistique, de la Documentation et de l’Informatique (DSDI).  De ce fait, la BAD a donné son Avis de Non Objection (ANO) pour un montant de 100 000 000 FCFA pour la prise en charge des activités du maillon producteurs. A ce propos, l’équipe de Coordination du 2PAI-NORD est en préparation du projet de convention entre le CIRES et le 2PAI-NORD pour la mise en œuvre de ce pan. Quant à la BNI, les experts sont favorables à un apport des ressources additionnelles et ils ont engagé la procédure d’information en vue de la décision du directeur général de l’institution.

Comment prévoyez-vous de répondre aux préoccupations ou à la résistance des parties prenantes qui pourraient être sceptiques à l’égard du modèle “LE MOSES” ?

La démarche que nous avons adoptée durant 16 ans reste une approche de conception et d’opérationnalisation d’un résultat de recherche. Elle doit être la recherche du consensus des parties prenantes. Toutes les parties doivent être au même niveau d’information et de compréhension des informations.

‘’Gon Coulibaly, je crois bien, fut mon mentor spirituel, un contributeur au développement de mon sens de la patience, de la persévérance, de la loyauté…’’

Cette approche est scientifiquement et objectivement recommandée. Mais face aux obstacles d’ordre politicien ou les préjugés politiciens, une expression de biais de conformité c’est-à-dire le suivisme de la majorité à la mentalité hostile provoquée par le contexte de la crise politique, il faut mettre en confiance car l’innovation ne s’impose pas surtout quand elle est appelée à changer les mœurs. Alors, il faut démontrer que notre passé de syndicaliste et même de contribution à la vie politique n’entâchent en rien la portée bénéfique de « LE MOSES » pour notre pays, l’Afrique et le monde. Tout être humain a des détracteurs tapis dans l’ombre. S’il arrive que ceux-ci essaient de salir notre œuvre avec des moyens surtout politiciens : travailler à démotiver les décideurs en nous taxant de « jeune patriote», un qualificatif d’après eux, synonyme de haine chronique contre le pouvoir en place, que le décideur qui est approché dans ce sens sache que : feu le Premier Ministre Gon COULIBALY alors Ministre d’Etat, Ministre de l’Agriculture fut celui qui m’a permis de connaître ma première et jusqu’à présent l’unique nomination dans l’administration agricole comme Sous-Directeur de la Coopération Internationale Agricole de 2004 à 2014 soit dix (10) ans. Gon Coulibaly, cet homme politique exceptionnel, qui fut autrefois puissant parmi les hommes forts du régime au pouvoir, est celui qui m’encouragea à continuer les études dont l’aboutissement est aujourd’hui « LE MOSES ». Le Premier ministre Gon Coulibaly m’a conservé Sous-Directeur alors que j’étais responsable syndical et opposé à lui, organisant des grèves à répétition. Et il ne faisait que dire que mon devoir pour améliorer les conditions de vie et de travail, ce n’est pas cette voie. Gon Coulibaly, je crois bien, fut mon mentor spirituel, un contributeur au développement de mon sens de la patience, de la persévérance, de la loyauté, de la conviction de gagneur et de la dignité. Voilà pourquoi, dès que j’ai commencé la dernière phase de la conception de « LE MOSES », je suis allé rencontrer monsieur Amadou Coulibaly, bien avant qu’il ne soit Ministre de la communication, pour exprimer toute ma reconnaissance envers feu le Premier Ministre GON. Aussi, au plus haut niveau de la hiérarchie du Ministère d’Etat, Ministère de l’Agriculture, du Développement Rural et des Productions Vivrières (MEMINADERPV), avons-nous achevé les préparatifs techniques du colloque de présentation de « LE MOSES » aux partenaires au développement, le colloque baptisé Amadou Gon Coulibaly. A l’instar de feu le Premier Ministre Gon du RHDP, des personnalités d’autres bords politiques tels que le PDCI, le PPA-CI et le FPI et celles de la société civile ont également des connexions étroites avec l’histoire de ma recherche.  Le temps viendra pour leur rendre un hommage mérité. En effet, je suis un fils aimé du pays de par mon engagement, mon dévouement, mes sacrifices personnels. Merci de le comprendre et de lâcher les armes de la calomnie improductive et désavantageuse pour le peuple de Côte d’Ivoire, pour les africains, pour les citoyens du monde, village planétaire. La Côte d’Ivoire a un destin de pays de l’espérance promise à l’humanité. Demeurons épris de paix et demeurons des bonnes personnes. « LE MOSES » est un outil devant contribuer à réaliser cette prophétie de notre pays. Entrons dans la transcendance, détachons-nous du matériel aveuglant en vue de soutenir sa mise en œuvre effective.

Quelles sont vos attentes immédiates vis-à-vis des parties concernées (gouvernement, institutions financières, CIRES, etc.) ?

Du point de vue scientifique, le temps adéquat de démarrage du projet pour avoir des résultats probants et en tirer des leçons est le mois de septembre 2024, octobre-Novembre 2024 au plus tard. Le modèle « LE MOSES » est un modèle à séries temporelles qui permet de faire de la prévision et cela répond à un nombre de périodes (trimestres ou annuelles) minimum à respecter. Or en 24 mois, nous n’avons que huit (8) trimestres sans compter qu’en 2025 nous entrons dans l’année des élections présidentielles. Aussi du point de vue de l’intérêt politique, ESA « LE MOSES » à appliquer en 24 mois avec une spéculation comme la tomate qui produite par trimestre, aurons-nous au plus vite des résultats qui apaiseront les populations quant aux dispositions à prendre pour lutter durablement contre la cherté de la vie. Ceci étant, les attentes immédiates se résument à recevoir le financement avec la contribution du Gouvernement et des institutions financières. Concernant le CIRES, il joue déjà bien son rôle d’appui scientifique et technique conformément à la convention signée avec la SARL TOUEDOUZ ENTERPRISE (TZ. E).

Dans quelle mesure le financement supplémentaire de 750 000 000 FCFA est-il essentiel pour le calendrier et la réussite du projet ?

D’abord, permettez-moi de vous signaler que le coût total estimatif de ESA « LE MOSES » sur 36 mois est égal à 850 000 000 FCFA. Mais pour l’avant-projet de ESA « LE MOSES » qui est la prise en compte du maillon lié aux producteurs, la BAD a accordé son Avis de Non Objection (ANO) pour un montant de 100 000 000 FCFA. Le Projet ESA « LE MOSES » sur 24 mois (appui CIRES, Formateurs/Suivi-Évaluateurs, ECP, Kits bénéficiaires) est 650 000 000 FCFA. Pour le Post-projet ESA « LE MOSES » sur 12 mois (capitalisation des expériences, études d’impact, dispositif de durabilité des acquis et suivi), il faut 100 000 000 FCFA. En somme, ces différentes articulations du projet sont conformes au calendrier d’exécution. Toutefois, il faut noter que le coût total n’est qu’estimatif et une séance de travail avec les experts de la BNI est programmée afin d’analyser le dossier financier (compte d’exploitation prévisionnel, le plan de trésorerie et de financement) de la SARL TOUEDOUZ ENTERPRISE (TZ. E). Le montant pourrait être revu à la hausse le prédisent-ils.

Quelles sont les stratégies ou ressources alternatives disponibles si le financement ou l’appui nécessaire est retardé ?

La recherche coûte chère et le promoteur durant 16 années n’a bénéficié d’aucun financement privé comme public. L’évaluation monétaire de sa contribution excède 15% du montant du coût total estimatif du projet. Le préfinancement sur la base de son apport personnel est à proscrire. Ainsi les stratégies proposées par les parties prenantes se résument à la motivation des agents économiques qui gagnent du profit à travers la mise en œuvre du projet. Le Gouvernement en sa qualité de premier bénéficiaire doit rechercher en urgence le financement attendu. Pour ce faire, le forum d’opportunités d’affaires et d’investissement relatif à la mise en œuvre de « LE MOSES » est en préparation avec la demande de parrainage du Ministre d’Etat, Ministre de la Défense. En outre, les actions de lobbying auprès du Ministre d’Etat, Ministre de l’agriculture sont indispensables afin qu’il amène le directeur général de la BNI à valider et décaisser les fonds approuvés par ses experts.

Comment envisagez-vous le rôle des médias et de la communication publique dans la promotion du projet et l’obtention d’un soutien plus large ?

Les publications de presse, le soutien à l’organisation de conférences de presse, la mise à profit du carnet d’adresse des patrons de presse influents.

Quels sont les objectifs à long terme de “LE MOSES”, au-delà de la mise en œuvre initiale dans les agropoles sélectionnées ?

A moyen terme, le projet de mutation de « LE MOSES » en un programme informatique (logiciel) sera achevé. Alors, les autres secteurs d’activité autre que l’agriculture seront pris en compte en Côte d’Ivoire pour préparer l’internationalisation de ESA « LE MOSES ». A long terme, « LE MOSES » sous le format d’un logiciel informatique doit conquérir le marché international de l’éducation et s’imposer comme un modèle mondialement connu.

Comment envisagez-vous d’étendre le modèle à d’autres régions ou secteurs s’il s’avère concluant ?

La mise en œuvre de « LE MOSES » au Projet de Pôle Agro-Industriel dans le NORD (2PAI-NORD) a été décidée par le MEMINADERPV à travers le Directeur de l’Évaluation des Projets (DEP). Il a prévu que si la mise à l’échelle est concluante, ESA « LE MOSES » s’étendra aux neuf (9) agropoles.

Quels sont les risques ou les défis potentiels que vous prévoyez pour l’avenir du projet et comment envisagez-vous de les atténuer ?

Vu ses avantages fondamentaux, « LE MOSES » se positionne comme la puissance éducative qui va efficacement contribuer à faire de la Côte d’Ivoire une puissance industrielle à l’horizon 2040 (cf.  Étude prospective Côte d’Ivoire 2040). « LE MOSES » est également compétent pour contribuer efficacement à la mise en œuvre de l’agenda 2063 de l’Union Africaine. Ainsi, le risque que « LE MOSES » soit dépassé est négligeable. Seulement le volume des interventions sera tel qu’il faille absolument le traduire en logiciel informatique à court et à moyen termes.  Pour ce faire, dans le cadre de la convention de la SARL TOUEDOUZ ENTERPRISE (TZ. E) avec le CIRES, il faut réaliser l’expertise du protocole de recherche qui le sous-tend puis établir la collaboration formelle avec l’Unité de Formation et de Recherche (UFR) mathématiques et informatique de l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan Cocody.

Quelle est votre vision de l’impact global du projet “LE MOSES” sur l’économie et la société ivoirienne dans les cinq à dix prochaines années ?

Les paramètres dont la motivation ou aspiration au bien-être ainsi que les performances dont la production, la productivité et la compétitivité pris en compte par le modèle « LE MOSES » sont exploités en séries temporelles. Cette disposition nous a permis sur l’échantillon étudié dans le cadre de l’expérimentation au Projet de Pôle Agro-Industriel du Bélier (2PAI-Bélier) de prédire l’impact de projet « LE MOSES » au-delà d’une vingtaine d’années et il est positif (cf. étude).

Interview réalisée avec Athanase Kangah et d’autres organes

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