[Burkina Faso] La lutte contre les groupes jihadistes est possible

[Burkina Faso] La lutte contre les groupes jihadistes est possible

Quelques 62 femmes et leurs 4 bébés, qui avaient été enlevés dans le nord du Burkina Faso par des djihadistes présumés autour de la commune d'Arbinda, dans le nord du Burkina Faso - une zone sous blocus de groupes jihadistees-, les jeudi 12 et vendredi 13 janvier 2023, viennent d’être libérées.

-L’armée libère les 62 femmes et 4 bébés enlevés la semaine dernière

Manifestation contre la présence française

Abidjan, le 21-1er-23 (crocinfos.net)-La Radio-Télévision du Burkina (RTB) et plusieurs autres médias locaux ont annoncé, le jeudi 19 et vendredi 20 janvier 2023, la libération des 62 femmes et 4 bébés enlevés par des djihadistes présumés dans les alentours d’Arbinda. Et ce, au moment une série d’attaques a fait au moins 30 morts au Burkina Faso.

La Radio-Télévision du Burkina (RTB) a montré des images des femmes, libérées et ramenées à Ouagadougou, évoquant une « opération » des forces armées, sans davantage de détails.

Ces femmes et leurs bébés avaient été enlevés, alors qu’elles étaient sorties de leur village pour aller chercher de quoi se nourrir.

Blocus des groupes djihadistes au Sahel

 

Les 62 femmes et 4 bébés enlevés par des djihadistes présumés dans les alentours d’Arbinda à Ouaga

Selon des sources sécuritaires, elles ont été retrouvées dans la zone de Tougouri, dans la région voisine du Centre-nord, 200 km plus au sud, avant d’être héliportées vers la capitale burkinabè dans la soirée où elles ont été accueillies par des responsables de l’armée.

« Leur débriefing permettra d’en savoir plus sur leurs ravisseurs, leur détention et leur convoi », indique l’une de ces sources. Des recherches, terrestres et aériennes, avaient été lancées pour les retrouver.

Une partie du pays, notamment la région du Sahel où se trouve Arbinda est depuis plusieurs mois sous blocus des groupes djihadistes et les localités sont difficilement ravitaillées en vivres ce qui pousse les habitants à sortir de leurs villages pour trouver de la nourriture.

Série d’attaques meurtrière

Jeudi 19 janvier, le Burkina Faso a été endeuillé par une série d’attaques dans plusieurs régions du nord et du nord-ouest du pays faisant une trentaine de morts, dont une quinzaine de Volontaires de la défense de la patrie (VDP), des supplétifs de l’armée, selon plusieurs sources sécuritaires, jointes vendredi.

Une première attaque a visé un poste avancé des VDP à Rakoegtenga, une ville située dans la province de Bam (nord), tuant six d’entre eux ainsi qu’une femme, a indiqué un responsable local des VDP.

Plus à l’ouest, dans la province de Nayala, une « embuscade » a eu lieu « contre un convoi escorté par des militaires et des VDP sur l’axe Siena-Saran », a ajouté cette même source. « Une dizaine d’autres VDP et un civil sont tombés dans cette deuxième attaque », a précisé ce responsable et une dizaine de personnes ont été blessées, certains gravement.

Pour ou contre une armée européenne ?

Dans la province du Sanmatenga (centre-nord) une équipe mixte composée de militaires et de VDP a été « prise à partie » à Zincko, indique une autre source sécuritaire. « Une dizaine de terroristes ont été neutralisés (tués, N.D.L.R.). Malheureusement, quatre civils ont également péri », précise cette source.

Enfin, dans la soirée, plus au sud, des hommes armés ont fait incursion dans la ville de Sanaba, dans la province des Banwa, tuant huit civils.

Des milliers de morts et des millions de déplacés

La commune de Sanaba est située à quelques kilomètres de Solenzo, dont l’armée avait annoncé la reconquête fin décembre face aux groupes djihadistes. C’est à Solenzo, que le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, avait livré son message de fin d’année.

Vendredi soir, les autorités de Ouagadougou n’avaient pas réagi à cette série d’attaques.

Le Burkina Faso, en particulier dans sa moitié nord, est confronté depuis 2015 aux attaques de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda et à l’État islamique qui se multiplient. Elles ont fait des milliers de morts et au moins deux millions de déplacés.

Le capitaine Ibrahim Traoré, président de transition issu d’un coup d’État militaire le 30 septembre – le deuxième en huit mois – s’est donné pour objectif « la reconquête du territoire occupé par ces hordes de terroristes ».

Manifestation contre la présence française

Ces derniers mois, les autorités ont plusieurs fois affirmé leur volonté de renforcer leurs liens avec la Russie, notamment dans la lutte contre les djihadistes. La France, qui compte un contingent de quelque 400 forces spéciales au Burkina, est de plus en plus contestée.

Vendredi, une manifestation contre la présence française, la troisième depuis octobre, a rassemblé plusieurs centaines de personnes dans la capitale Ouagadougou. Les manifestants réclament notamment le départ de l’ambassadeur de France Luc Hallade et des forces spéciales.

Le pouvoir a par ailleurs lancé fin 2022 une campagne de recrutement de nouveaux supplétifs pour aider l’armée dans sa lutte contre les jihadistes. Sur des besoins estimés à 50 000, 90 000 personnes se sont inscrites.

Les VDP reçoivent pour l’instant une formation civique et militaire de 14 jours avant d’être armés et dotés de moyens de communication.

Ils paient un lourd tribut dans les attaques des djihadistes qui contrôlent 40 % du territoire burkinabè.

Le capitaine Ibrahim Traoré, président de transition issu d’un coup d’État militaire le 30 septembre – le deuxième en huit mois – s’est donné pour objectif ‘’la reconquête du territoire occupé par ces hordes de terroristes.’’

La rédaction

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