Abidjan, le 1er octobre 2024 (crocinfos.net) – Dr Soumaïla Bredoumy, porte-parole du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) a vivement réagi après l’annonce du prix bord champ pour la campagne cacaoyère 2024-2025 par le gouvernement ivoirien. Cette décision a suscité une vague d’indignation parmi les producteurs, le parti dénonçant un profond décalage entre les engagements pris par l’État et la réalité du marché international. Vendredi 27 septembre 2024, à Abidjan, Yapo Seka Claude, président de la coopération Gédéon Afferie, s’exprimait au nom des sociétés coopératives et associations membres de la plateforme ivoirienne pour le cacao durable (PICD). Il a exprimé l’attente des producteurs de voir le prix bord champ fixé entre 2 016 et 2 352 francs CFA par kilogramme, compte tenu des récents records atteints par le cacao sur les marchés internationaux.
En effet, depuis plusieurs mois, les cours du cacao sur les places de Londres et de New York ont franchi des seuils historiques, atteignant une moyenne de plus de 4 700 francs CFA par kilogramme. Un pic remarquable de 7 200 francs CFA par kilogramme a même été enregistré en avril 2024. Fort de ces chiffres, Dr Soumaïla Bredoumy critique vivement la décision du gouvernement de fixer le prix du cacao à 1 800 francs CFA le kilogramme, bien en deçà des attentes. Pour le parti, cette décision illustre une nouvelle fois le non-respect des engagements pris en 2012, où le président de la République s’était engagé à garantir aux producteurs 60 % du prix CAF (coût, assurance, fret), quelles que soient les conditions du marché.
‘’Dr Soumaïla Bredoumy exprime sa profonde déception face à ce qu’il considère comme une opportunité gâchée.’’
Dr Soumaïla Bredoumy rappelle que les pays voisins, tels que le Ghana, ont su tirer profit de la situation en offrant un prix plus élevé à leurs producteurs. Cette situation est perçue comme une injustice flagrante pour les agriculteurs ivoiriens, qui, malgré les hausses exceptionnelles des prix sur le marché international, peinent toujours à bénéficier pleinement de la manne cacaoyère. “Une bonne gestion du système de commercialisation et une réduction des charges de l’organe de régulation auraient pu permettre de fixer un prix bord champ de 3 500 francs CFA par kilogramme”, estime le parti. Or, le gouvernement semble ignorer ces possibilités, laissant les producteurs en marge de la prospérité du secteur.
Le PDCI-RDA dénonce également le manque de transparence sur les ventes et sur le calcul du prix CAF, critère pourtant essentiel pour évaluer le respect des engagements pris par l’État. Selon eux, le système actuel, caractérisé par une gestion opaque et des prélèvements croissants, ne sert pas les intérêts des producteurs, mais alimente davantage le train de vie de l’État.
Au-delà de ces observations, le parti pointe du doigt le fait que les prix bord champ annoncés ne sont souvent pas respectés par les acheteurs et pisteurs sur le terrain, aggravant la situation des paysans. “Les producteurs de cacao, après tant d’années de difficultés, espéraient enfin profiter de l’embellie du marché. Mais il semble que cette opportunité leur soit volée par un système inadapté”, déplore le PDCI-RDA.
En conclusion, Dr Soumaïla Bredoumy exprime sa profonde déception face à ce qu’il considère comme une opportunité gâchée. Le marché du cacao est florissant, mais les producteurs ivoiriens, pourtant en première ligne, sont une nouvelle fois les grands perdants. “Nous déplorons l’incapacité du gouvernement à saisir cette chance pour améliorer significativement la vie des paysans”, conclut le communiqué.
Le PDCI-RDA appelle donc à une révision immédiate du prix du cacao et une meilleure gestion du secteur pour garantir que les bénéfices du marché mondial se répercutent enfin sur les producteurs, acteurs clés de la filière.
Sériba Koné