[Cargaison de nitrate d’ammonium au port d’Abidjan] Y a problème

Abidjan, Côte d’Ivoire, 4 janvier 2024 (crocinfos.net) – Un lanceur d’alerte a signalé sur les réseaux sociaux qu’une cargaison d’environ 20 000 tonnes d’engrais à base de nitrate d’ammonium, qualifiée de « bombe flottante » par certains médias, est actuellement au mouillage au port d’Abidjan, en Côte d’Ivoire. Le cargo Zimrida, battant pavillon de la Barbade, a récemment accosté après avoir transporté l’engrais depuis le navire maltais Ruby, qui avait suscité des inquiétudes en raison de son état dangereux et de sa cargaison explosive, sept fois plus importante que celle ayant causé l’explosion de Beyrouth en 2020.

Les escales

Le Ruby avait chargé l’engrais à Kandalaksha, en Russie, en août 2024, pour le Brésil. Cependant, après avoir subi des dommages lors d’une tempête, il a cherché refuge en Norvège, où les autorités ont refusé son entrée dans plusieurs ports européens en raison de risques pour la sécurité. La cargaison a finalement été transférée sur le Zimrida à Great Yarmouth, où environ 300 tonnes d’engrais ont été contaminées par une fuite de carburant, soulevant des préoccupations pour la sécurité publique.

La position exacte du navire au port d’Abidjan

L’engrais supposé, contaminé a été déversé dans la mer du Nord, suscitant des critiques des écologistes. La majeure partie de la cargaison a ensuite été transférée à Abidjan, ce qui soulève des questions sur la décision de ne pas poursuivre son transport vers le Brésil et sur l’identité de l’entreprise ayant récupéré cette cargaison indésirable.

Le Port Autonome d’Abidjan a publié un communiqué concernant l’arrivée du Zimrida, précisant que le navire, arrivé en rade extérieure le 30 décembre 2024, devait accoster le 6 janvier 2025. Cependant, en raison d’allégations d’avarie de la cargaison, le navire restera en mer, en dehors des eaux ivoiriennes, par précaution pour protéger les populations et les biens.

Une réunion est prévue le 6 janvier 2025 entre les services compétents de l’État, le propriétaire de la marchandise et le transporteur pour examiner la situation. Le Port Autonome d’Abidjan assure que toutes les marchandises entrant dans le pays font l’objet d’un contrôle rigoureux et que la cargaison sera traitée conformément aux normes en vigueur. La direction générale s’engage à tenir informées les populations des évolutions concernant cette cargaison.

Cependant, des questions demeurent sur l’information de la Direction générale des affaires maritimes et portuaires (DGAMP) concernant l’arrivée de ce navire. Les enquêteurs des Douanes ivoiriennes doivent également rendre publiques les données recueillies sur cette « bombe flottante » pour éviter un drame au Port Autonome d’Abidjan.

Sériba Koné