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Cédéao: la monnaie unique à horizon 2020

De gauche à droite: les présidents Buhari (Nigeria), Gnassingbé (Togo), Issoufou (Niger), Ouattara (Côte d'Ivoire), Akufo Ado (Ghana), et le président de la Commission de la Cédéao Marcel De Souza, à Niamey, le 24 octobre 2017. © BOUREIMA HAMA / AFP

Les quatre chefs d’Etats membres du groupe de travail sur la monnaie unique de la Cédéao ont adopté, le 21 février à Accra, une nouvelle feuille de route afin d’accélérer la mise en œuvre de cette monnaie. La date de lancement est fixée à 2020. Le principe étant que les pays qui sont prêts pourront démarrer en attendant d’être rejoints par les autres. Dès cette année, un institut monétaire commun à l’espace Cédéao devrait voir le jour. Mais au-delà de cette volonté affichée, il reste beaucoup de questions à résoudre.

Les mots prononcés à Accra lors de la réunion du groupe de travail sur la monnaie unique traduisent bien l’optimisme ambiant. Le vice-président ghanéen a affirmé que son pays serait prêt à adopter cette monnaie dès 2020. Le président ivoirien s’est vanté que le sien respecterait dès 2019 les critères de convergence. Après des décennies d’immobilisme, les dirigeants ouest-africains font preuve d’un étonnant volontarisme, qui cadre avec l’air du temps et le débat sur l’avenir du franc CFA.

Sur le plan technique, un grand pas a été fait avec l’annonce de la création dès cette année d’un Institut monétaire de la Cédéao. Il sera chargé de fédérer les institutions existantes et réduire les critères de convergence. Ils vont passer de 11 à 6 ce qui devrait faciliter l’adoption de la monnaie commune.

Pourtant, les incertitudes demeurent. Et c’est le géant nigérian qui exprime les plus vives inquiétudes. Le gouverneur de la Banque centrale du Nigeria a rappelé la position du président Buhari : la convergence des économies n’est pas suffisante, les objectifs en termes d’inflation sont irréalistes. Les Nigérians soulignent en outre que la zone franc devrait commencer par couper les liens avec le Trésor français, et au moins indiquer les échéances de désengagement. Face aux volontaristes, les Nigérians se veulent réalistes.

Par RFI Publié le 22-02-2018 Modifié le 22-02-2018 à 23:04

 

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