[Chronique] Cherté de la vie en Côte d’Ivoire, l’Odyssée insolite d’une Banane de Bonon

Bouaké, Côte d’Ivoire, le 15 août 2024 (crocinfos.net)—En ces temps où les prix flambent plus vite que le feu de brousse en harmattan, les Ivoiriens se retrouvent souvent à se gratter la tête en se demandant pourquoi les denrées locales se pavanent sur les étals des marchés urbains à des prix exorbitants. Si seulement ces produits pouvaient parler, ils nous raconteraient des voyages des plus grandes aventures, de Bonon à Yamoussoukro, en passant par des péripéties dignes d’un roman de cape et d’épée.

Imaginez une banane rebelle, fraîchement rejetée à Bonon, qui décide de prendre la route pour découvrir le monde au-delà de la Marahoué. Armée de son courage et de sa peau jaune, elle se lance dans une odyssée vers Yamoussoukro, la capitale politique de la Côte d’Ivoire, à moins de 100 km de là. Mais le destin lui réserve bien des surprises…

Sur sa route semée d’embûches, notre banane intrépide va devoir affronter le péage, des corridors légaux et des barrières non lega…., plus nombreux que les pépins dans une pastèque. Elles sont tenues par des agents parfois zélés qui voient en elle une opportunité juteuse.

“Papiers s’il vous plaît”, lui lance un agent. “Vous ne seriez pas une banane de contrebande ?”, s’amuse un autre en la tâtant du bout des doigts. Notre banane ne se démonte pas, et d’un air narquois, elle leur lance : “Je suis une banane certifiée bio, monsieur, regardez- mes courbes ne sont-elles pas parfaites ? “

Après maintes négociations et un pot-de-vin discrètement glissé dans une enveloppe jaune, notre banane parvient enfin à franchir les portes de Yamoussoukro, la ville aux mille merveilles, cachées par des ordures en bordure de l’autoroute qui la traverse. Mais là, une autre épreuve l’attend : les marchands du grand marché, véritables maîtres de l’art de la surenchère. “Ah, une banane de Bonon !”, s’exclame un vendeur aux dents d’or. “Rare et exotique, ça se paie cher, très cher !”

‘’Le Président a construit des routes avec notre argent. Respectons notre serment, soyons intègre pour que les actions du gouvernement aient un impact positif sur les populations.’’

Et c’est ainsi que notre banane, après une longue journée pleine de rebondissements, se retrouve étiquetée à un prix trois fois supérieur à celui de sa terre natale. Ironique, n’est-ce pas ? Mais c’est là toute la magie du commerce en Côte d’Ivoire, un savant mélange de folklore, de rires et de larmes, où chaque produit a sa propre histoire à raconter.

Certes, les routes peuvent être semées d’embûches, les corridors, les barrières, être des nids à pots-de-vin, et les marchés être des arènes impitoyables. Mais c’est là que réside tout le sel de la vie, dans ces petits instants de folie et de décalage qui font tout le charme de notre cher pays.

Une banane de Bonon devenue aventurière, un maïs sautillant de marchand en marchand tel un acrobate de cirque, ou encore un ananas diplomatique jonglant avec les taxes et les tarifs douaniers.

En fin de compte, c’est à nous tous, citoyens de la Côte d’Ivoire, de faire de notre pays un Eldorado,

Ensemble, avec une pincée de solidarité, nous pouvons faire de la Côte d’Ivoire un Eldorado où la joie de vivre, l’optimisme et l’intégrité sont les seuls ingrédients. Le Président a construit des routes avec notre argent. Respectons notre serment, soyons intègre pour que les actions du gouvernement aient un impact positif sur les populations.

À vos marmites, prêts, rions !

François M’BRA II