Le député-maire de la commune de Yopougon, Gilbert Koné Kafana, qui délivre à tout vent des espaces à des opérateurs économique, apprécie mal que ces administrés soient victimes de nuisances sonores et de barrages anarchiques des voies publiques.
Pour pallier cet état de fait, il a entériné, par l’arrêté municipal N° 107 du 28 octobre 2014, la fin des nuisances sonores, de barrages anarchiques d’obstruction des voies publiques.
Cette décision a été rendue publique au cours d’une réunion présidée par le 1er adjoint au maire, Coulibaly Issifou, le mercredi 19 novembre 2014, dans la salle de mariage de ladite mairie.
L’information a fait l’objet d’une communication tout azimut sur la page Facebook, Mairie de Yopougon, le 3 janvier 2020. Sur ce réseau social, la mairie indique que, selon les statistiques, ‘’les services de la mairie ont enregistré 92 plaintes liées aux nuisances sonores, 12 plaintes contre les lieux de culte spontanés et une dizaine de plaintes pour les barrages de rues et les différentes voies d’accès aux domiciles.’’
En revanche, Coulibaly Issifou n’a pas précisé que tous les documents permettant de bénéficier des sites qui ont été l’objet de plaintes (les espaces de nuisances sonores, les lieux de culte, et surtout les barrages de rues et accès aux domiciles) ont été délivrés par les services qui encaissent chaque jour des taxes.
Par ailleurs, les opérateurs économiques exerçant sur ces sites le lui ont signifié avant de dénoncer ‘’les taxes exorbitantes prélevées par les services des impôts’’, ‘’les services de la régie de la mairie’’ et ‘’autres structures étatiques intervenant dans l’application de la taxation dans leur domaine d’activités’’.
Face à ce mal qui est fait, la mairie doit trouver une parade pour faire une fuite en avant. À Yopougon, les barrages anarchiques des voies publiques par les cars, à cause des gares de transport, délivrés par la mairie sont légion.
Ce désordre bien organisé entraîne, souventes fois, des bagarres rangées entre les riverains et certains opérateurs économiques. En témoigne celle qui a opposé, le 23 décembre 2019 dernier, les travailleurs de la gare de Transport CTE (Compagnie de transport express) aux agents de la mairie annexe de Kaniasso dont l’élue, elle-même sur la rue qui mène du Carrefour-Magou au quartier Fanny, à cause de l’obstruction de cette voie par les cars de la CTE.
Il a fallu l’intervention de la police après plusieurs appels de l’élue pour mettre fin à la rixe et aux passages des cars qui, à chaque fois, créaient des embouteillages aux riverains de ce quartier huppé.
Mais, cela n’a pas mis fin à l’anarchie. Sur la voie de ce sous-quartier d’Andokoi, le tronçon qui mène du grand-rond appelé, Ivoire couture au Carrefour Mangou (au 1er pont), long de 500 mètres environ, deux sociétés de transport (CTE et GTI) se disputent la petite voie avec la complicité des agents de la police aux encablures d’un arrêt de la Société de transport abidjanais (Sotra).
Les agents de police en faction sur le site ne régulent aucune circulation. Ils passent le clair de leur temps à siffler les taxis qui viennent déposer les clients pour leur soutirer quelques billets ou des jetons.
Le mal dans tout ça, plusieurs véhicules (souvent de gros porteurs) stationnent dans ce périmètre sur cette voie pendant de longues heures, voire des jours. Voilà un espace où la mairie a octroyé des espaces et où elle peut facilement faire fortune avec les taxes. Certains cars restent garés là, rétrécissent la petite voie pendant des heures en attendant que les cars en gare cèdent la place.
Aux heures de pointe, c’est ‘’la traite’’ au racket par les agents de police et les vols de biens de personnes à cause des embouteillages.
Les caisses de la mairie sont-elles vides au point de se rappeler de la lutte contre ‘’les barrages anarchiques des voies publiques’’ et imposer une contravention de 10 000 FCFA ?
L’on a encore en mémoire que le 19 juin 2014, le ministre des Transports d’alors, Gaoussou Toure, actuel ministre de la promotion de la riziculture dans le gouvernement Amadou Gon Coulibaly III, avait présenté les enjeux des réformes initiées par le gouvernement dans le cadre de la modernisation du secteur du transport routier en Côte d’Ivoire.
Il a dépeint un environnement du transport gangréné par la violence, le désordre, le racket, la corruption, etc. et promis la construire des gares routières modernes et fonctionnelles par le gouvernement dans les chefs-lieux de districts.
Six ans après, les barrages anarchiques des voies publiques de la commune de Yopougon feront partie du quotidien des populations, et la mairie peut se faire le plein de ses caisses.
Serges Mignon