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[Condamnations de proches de Guillaume Soro à Abidjan] La justice ivoirienne sous tension à l’approche de la présidentielle

Kando Soumahoro et Mamadou Traoré des proches de Guillaume Soro du GPS sont écroués à Abidjan

Abidjan, Côte d’Ivoire, le 22 août 2024 (crocinfos.net)—Deux membres influents du mouvement Générations et Peuples Solidaires (GPS), fondé par l’ex-Premier ministre en exil Guillaume Soro, ont été écroués à Abidjan, provoquant un tollé dans l’opinion publique. Après l’arrestation de Mamadou Traoré, c’est au tour de Kando Soumahoro, autre cadre du GPS, d’être condamné à trois ans de prison, dont deux ans ferme, pour “troubles à l’ordre public”. Cette condamnation intervient alors que le GPS, mouvement créé en 2019, a été officiellement dissous par la justice ivoirienne en juin 2021, une décision contestée par la défense de Soumahoro.

Le tribunal reproche à Kando Soumahoro d’avoir maintenu en activité une association interdite. Le 9 août 2024, M. Soumahoro avait participé à une réunion de plusieurs organisations réclamant une réforme de la Commission électorale indépendante ainsi qu’un dialogue politique. Les avocats de Soumahoro ont vigoureusement défendu que tant qu’un pourvoi en cassation n’avait pas été tranché, la dissolution du GPS n’était pas encore juridiquement valide. “Notre client pouvait légitimement participer à cette réunion”, a plaidé Me Souleymane Diallo, mettant en avant que la décision de dissolution avait fait l’objet d’un appel.

Néanmoins, le tribunal a suivi les réquisitions du parquet, soulignant que le procès n’était pas de nature politique mais conforme aux lois en vigueur. La défense dispose de 20 jours pour faire appel de cette décision.

Parallèlement, Mamadou Traoré, arrêté le 9 août, a été jugé une semaine après. Il a été condamné à deux ans de prison ferme pour “diffusion de fausses informations” et “troubles à l’ordre public”, après avoir publié sur Facebook des allégations concernant le matériel militaire utilisé lors du défilé de l’indépendance ivoirienne du 7 août. 2024. Traoré avait affirmé que ce matériel avait été “loué à la force européenne Takuba, expulsée du Mali” tout en critiquant sévèrement la présidence d’Alassane Ouattara.

Ces arrestations surviennent à seulement quatorze mois de l’élection présidentielle d’octobre 2025, faisant monter les tensions politiques en Côte d’Ivoire, alors que les alliés de Guillaume Soro continuent de subir une forte répression.

Charles Kpan

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