Les agents des établissements de la santé communautaire de Côte d’Ivoire, menacent d’observer une grève de 72 heures à compter de lundi 7 mai 2018. En cause, quatre mois de salaire impayés.
Le secrétaire général du Syndicat national des agents des établissements sanitaires à base communautaire de Côte d’Ivoire (Synaescom-ci), Meney Kaman Georges annonce une grève de 72 heures des agents des établissements de la santé communautaire de Côte d’Ivoire. En cause, depuis le mois de janvier 2018, ils n’ont pas encore perçu le moindre salaire.
Le ton est monté d’un cran le jeudi 26 avril 2018, quand le syndicat a adressé un préavis de grève au président confédéral des formations sanitaires urbaines communautaires de Côte d’Ivoire, par ailleurs président du conseil d’administration de la Fsucom de Yopogon-Ouassakara-Attié, Ouattara Clément. Celui-ci a, au nom des premiers employeurs des agents de la santé communautaire, transmis un courrier d’information à la ministre de la Santé et de l’Hygiène publique.
En effet, les revendications des agents portent sur trois points essentiels. Il s’agit du ‘’paiement des quatre mois d’arriéré de salaire’’, de ‘’la régularisation de la paie chaque mois par virement’’, et de ‘’la paie de la prime d’ancienneté’’.
Face à la fâcheuse situation, sur instruction du ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique, le syndicat, la confédération syndicale et les responsables du ministère de la Santé ont été saisis par l’Inspection du travail du Plateau, le mercredi 3 mai. Les négociations ont porté sur un début de satisfaction qui consistait à verser ‘’au moins trois mois de salaire aux agents, afin de trouver une issue heureuse à cette situation. Mais elles se sont soldées par un échec.’’
Ces retards de paiement reviennent de façon récurrente depuis que, en 2011, l’État s’est engagé à payer les salaires du personnel des établissements sanitaires communautaires.
« Pour se défendre ou justifier ces retards, le ministère accuse nos premiers responsables de déposer tardivement l’état des lieux. On acceptait ces contre-vérités après la sortie de la crise, mais aujourd’hui on constate que cela est devenu un moyen de justification du ministère de la Santé. Il faut que cela prenne fin.
La prime d’ancienneté n’a jamais été reversée aux agents depuis 11 ans. En plus du smig qui est de 60 000 FCFA, nous avons droit à 25 000 FCFA de prime de transport ce qui fait un total de 85 000 FCFA que nous devrons bénéficier comme prime », révèle le secrétaire général du Synaescom-ci.
Aux dernières nouvelles, selon M. Meney l’administrateur des services financiers, directeur des affaires financières du ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique, Touré Kaffouba appelle à l’apaisement et rassure qu’ ‘’’il va régulariser une partie de la situation le lundi.’’
Dans le mois de janvier 2018, le gouvernement ivoirien a lancé des actions qui s’inscrivent dans l’ambitieux programme de mise à niveau de 376 établissements sanitaires dont 4 CHU, 17 CHR, 45 HG et 320 établissements sanitaires de premier contact (ESPC) dans le cadre de la mise en œuvre de la Couverture maladie universelle (CMU).
Conséquence : ce sont les établissements sanitaires communautaires qui reçoivent la majorité des patients qui fréquentaient ces structures sanitaires étatiques.
Depuis sept ans le personnel des établissements sanitaires communautaires de Côte d’Ivoire, éprouvent d’énormes difficultés à percevoir convenablement leur salaire chaque fin de mois.
Serges Mignon