Abidjan, le 2 novembre 2024 (crocinfos.net) – À Koumassi, commune de la périphérie d’Abidjan, des agents se réclamant de la police de la salubrité auraient interpellé, jeudi 21 octobre 2024, des vendeuses de rue d’origine guinéenne. Selon des témoins, ces femmes auraient été amenées de force dans un local de cette unité municipale, où certaines auraient subi des violences graves. D’autres auraient même enduré des abus jugés plus sévères encore.
Une vidéo de 5 minutes et 25 secondes, largement partagée sur les réseaux sociaux, montre l’une des victimes avec des blessures visibles sur le dos, les jambes et les hanches. En arrière-plan, la voix tremblante d’une proche dénonce ces violences depuis une clinique où la femme est soignée, réclamant l’intervention des autorités ivoiriennes. Selon elle, le mari de la victime aurait dû payer une somme de 40 000 francs CFA pour obtenir sa libération. « Nous ne volons pas, nous nous battons pour vivre », déclare cette proche, désespérée.
La situation a provoqué des réactions au niveau diplomatique. Sur la page Facebook du ministère des Affaires étrangères de la Guinée le 25 octobre 2024, le ministre des Affaires étrangères de Guinée a reçu en audience le chargé d’affaires de l’ambassade de Côte d’Ivoire en Guinée, Lambert Sob Esmel. Ce dernier a été interpellé sur la gravité de cet incident, concernant notamment les deux ressortissantes guinéennes identifiées comme Véronique Loua et Angeline Haba.
Le ministre guinéen a exprimé sa profonde tristesse face à cet incident, soulignant les relations historiques d’amitié entre les deux pays. Il a demandé l’application stricte de la loi et un dédommagement rapide des victimes. En réponse, Lambert Sob Esmel a affirmé prendre note de cette requête et a promis de transmettre le message à son gouvernement, rappelant l’importance de renforcer les liens pacifiques entre les deux nations.
Cet incident met en lumière la situation des vendeuses de rue et pose des questions sur la régulation de ces opérations de la police municipale. Les observateurs s’interrogent désormais sur les mesures qui seront prises pour éviter de tels abus à l’avenir.
Charles Kpan