[Côte d’Ivoire Augmentation des tarifs des prestations médicales] Comment l’Amsci a fait plier l’Acpci #santé

[Côte d’Ivoire Augmentation des tarifs des prestations médicales] Comment l’Amsci a fait plier l’Acpci #santé

L’Alliance des mutuelles sociales de Côte d’Ivoire (Ams-ci) a prononcé un point-presse portant sur par l’Association des cliniques privées de Côte d’Ivoire (Acpci) et le Syndicat national des médecins privés de Côte d’Ivoire (Synamepci), le jeudi 9 août à Abidjan.

La conférencier n’a pas tenu la langue de bois

Face aux journalistes, la conférencière Mme Kayo Slaha Clarisse, épse Mahi, présidente du conseil d’administration de l’Ams-ci, a fait le point des actions menées dans l’intérêt du mouvement mutualiste en Côte d’Ivoire, ainsi que les démarches entreprises auprès de son partenaire, l’Acp-ci, en vue d’attirer son attention sur les conséquences de l’augmentation du coût des prestations médicales. « À titre d’exemple, l’Ams-ci a noué en 2010 un partenariat avec l’Acp-ci (Association des cliniques privées de Côte d’Ivoire) qui a conduit à l’application de tarifs mutualistes consensuels dans les cliniques privées au profit des adhérents des mutuelles sociales de Côte d’Ivoire. Il convient de noter que l’application de ces tarifs mutualistes est consacrée par des conventions de prestations médicales signées entre les mutuelles et les cliniques privées, et ce, jusqu’au 30 juin 2018, à la satisfaction de tous », a indiqué la conférencière.

Nonobstant l’existence de ces conventions non dénoncées et la proposition à l’Association des cliniques privées de Côte d’Ivoire de suspendre cette mesure jusqu’en fin d’année afin de permettre aux parties prenantes de s’accorder sur de nouveaux tarifs mutualistes consensuels, la conférencière révèle : « l’Acp-ci et le Synamepci ont décidé de procéder à une augmentation des barèmes des honoraires et des actes médicaux. »

Ce, malgré la décision n° 01120/MHP-CAB du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique du 6 août 2018, portant ‘’suspension provisoire de l’application des nouveaux barèmes des honoraires et des actes médicaux pratiqués dans les établissements sanitaires privés depuis le 1er juillet 2018.’’ « Cette mesure intervenant en cours d’année budgétaire déséquilibre dangereusement les budgets des mutuelles  alloués à la couverture médicale, est, par conséquent constitutive d’une source de tensions sociales,  dans la mesure où, à terme, les mutuelles seront dans l’incapacité de faire face convenablement aux besoins de santé de leurs adhérents », prévient Mme Mahi.

Face à ce dialogue de sourd, le conseil d’administration de l’Ams-ci reste ouverte à la poursuite des pourparlers avec son partenaire comme cela a été recommandé par l’assemblée générale du 26 Juillet 2018, qui, entre autres, a décidé de la mise en place d’un accord cadre pour la mise en réseau des structures sanitaires des mutuelles membres de l’Ams-ci, de référer ses mutualistes vers le réseau de soins publics et confessionnels  pour les spécialités inexistantes au niveau du réseau interne de l’Ams-ci, de poursuivre les discussions à tous les niveaux pour obtenir la suspension de l’application des nouveaux tarifs.

Par ailleurs, l’Ams-ci a traduit sa reconnaissance au chef de l’Etat et à son gouvernement qui, selon la conférencière, ont pris la pleine mesure des difficultés que rencontrent les acteurs de la couverture médicale de la population, en général et les mutuelles sociales, en particulier. « Cette décision du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique permettra, à n’en point douter de créer un climat propice à la recherche d’une solution négociée pour l’adoption des tarifs consensuels et partant une meilleure prise en charge médicale des populations », soutient la PCA.

Toutefois, Mme Kayo Slaha Clarisse, interpelle les autorités quant à l’attitude de l’Acp-ci et du Synamepci ‘’qui semblent remettre en cause la décision prise par le gouvernement dans l’intérêt supérieur des populations.’’ Aussi, l’Ams-ci se réserve-t-elle le droit de tout mettre en œuvre pour la sauvegarde des intérêts de ses membres (la clientèle des cliniques privées constituée à plus de 60% des bénéficiaires des mutuelles). « Nous osons croire que l’Etat prendra toutes les dispositions nécessaires  afin que la décision du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique soit effectivement appliquée par tous les acteurs. Toute chose qui permettra aux mutuelles sociales (dont la mission première est d’œuvrer à une meilleure prise en charge de la santé de leurs membres et qui constituent, de ce fait, un maillon important du système de santé de notre pays) de jouer en toute quiétude leur partition ».

Aux dernières nouvelles, dans un communiqué, la mesure de suspension du système d’assurance ‘’Tiers Payant” a été levé.

L’Ams-ci a été créée le 9 juin 2007. Elle est une faîtière composée de 11 mutuelles sociales reconnue par l’Agence ivoirienne de régulation de la mutualité sociale (Airms), sous le numéro 2A / 0242018/CI.

Kpan Charles

 

 

 

 

 

 


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