Cote d’Ivoire-conflit foncier Abobo Baoule- Djorogobite2: le ministere de la construction indexe

Cote d’Ivoire-conflit foncier Abobo Baoule- Djorogobite2: le ministere de la construction indexe

La chefferie  d’Abobo Baoulé n’est pas contente. Elle l’a fait savoir récemment  lors d’une conférence de presse  au palais de l’unité dudit village de quelques membres des générations DOUGBÔ (au pouvoir), GNANDÔ, BLESSOUE et TCHAGBA. Le motif de leur colère  porte sur un patrimoine foncier  revendiqué par Abobo Baoulé.

Les premiers habitants des campements  devenus villages  de   Djorogobité  2 installés par Abobo Baoulé pour faire des plantations se réclament  propriétaires terriens. Ce que,  soutient le professeur Djama Ohouachi, co-animateur  de la conférence de presse avec le  2è adjoint au chef du village, M. Yobou Vampe Clotaire  constitue un braquage. « Abobo Baoulé est victime  d’un  braquage de son patrimoine foncier. Nos  grands-parents    ont autorisé les premiers habitants  de Djorogobité 2, Bessikoi, Djibi à faire des plantations ».  ‘’Dans un document adressé au procureur  de la République d’alors en date du   28 février  2007, le chef de village de Djorogobité 2, Ally Atsé  l’a reconnu’’ », précise  le professeur Djama.  ‘’Dans une lettre numéro 0025/SPCDII/2006 en date du 20 décembre 2006, j’avais écrit  à l’honorable Atto Attébi Alexandre, chef de village d’Abobo Baoulé, pour reconnaître  le pacte de nos ancêtres qui reconnaît  nos frères ébriés comme les dépositaires de tout le patrimoine foncier sur lequel nous sommes installés’’, indique le document. La parcelle au centre du conflit  se trouve  dans la zone  de Djorogobité qui, selon la chefferie d’Abobo Baoulé  appartient à  leur village. En réaction à ce qu’il considère comme un braquage  du patrimoine foncier d’Abobo Baoulé, le chef du village rétorque: « Djorogobité est une parcelle de terre acquise  après une guerre. Les chefs de villages de Djorogobité  2 ont reconnu dans des courriers  que cette parcelle de terre  appartient bel et bien à Abobo Baoulé.  La justice après investigation  a reconnu que les terres appartiennent  effectivement à Abobo Baoulé. Nous ne comprenons pas   ce revirement de situation de la chambre administrative de la Cour suprême», dénonce le garant  de la tradition des Atchans d’Abobo Baoulé qui  considère jusque-là, malgré   les divergences, les Attiés de Djorogobité comme leurs frères et appellent au règlement amiable de ce conflit.

Le ministère de la Construction indexé

Dans le cadre du lotissement des  villages de Djorogobité  2,  les communautés  villageoises  s’étaient accordées pour désigner  le chef de village  d’Abobo Baoulé comme président du comité de gestion et le seul habilité à signer  toutes  les attestations   résultant du lotissement. Une grille de répartition des lots et un guide avaient été élaborés. Laquelle grille prévoyait  583 lots  pour Abobo Baoulé et 389  pour les  villages de Djorogobité  2. Le  ministère  de la Construction, du Logement, de l’Assainissement  et de l’Urbanisme  a dénoncé le non – respect  de l’accord par la communauté villageoise d’Abobo Baoulé. Ce que dément la chefferie dudit village et pointe du doigt l’ancien ministre Sanogo. « Le ministère de la Construction, du Logement, de l’Assainissement et de l’Urbanisme a créé le flou », soutient Djama Ohouachi. Alors que les deux parties s’étaient accordées sur la reconnaissance  du patrimoine foncier du domaine d’Abobo Baoulé  et la répartition des lots, le chef d’Abobo Baoulé  s’insurge contre  la décision de ministère de la Construction d’engager le lotissement du site de Bessikoi en excluant le village d’Abobo Baoulé  qui  est le propriétaire  dudit patrimoine. « C’est une magouille, l’anarchie orchestrée  par le ministère de la Construction dans le lotissement », dénonce le conférencier. Sur la décision de justice indiquant que Abobo Baoulé et Djorogobité sont deux entités administratives distinctes avec des chefs de village nommés par arrêtés préfectoraux, que le chef de chaque communauté villageoise  est le seul habilité  à délivrer des attestations d’attribution sur les lots de son village, la requête du village d’Abobo Baoulé a été jugée irrecevable. Pour M. Yobou Nampe Clotaire, la décision de la justice s’apparente à un refus de faire du bien à autrui ou à être hospitalier. « Nous contestons cette décision et  demandons son annulation. C’est une décision contradictoire. Que la justice nous rétablisse dans nos  droits. L’accord signé  avec les villages sur nos terres doit être pris en compte.  Il faut que ceux qui ont acquis légalement les lots entrent en possession de leurs lots et qu’on fasse l’état des lots. Les villages avec lesquels nous avons un  conflit terrien veulent nous déposséder de nos terres. Nous disons non ! Et cela dure depuis plusieurs années. Trop c’est trop ! La population  d’Abobo Baoulé est fatiguée de cette histoire dont le ministère de la Construction se fait complice », accuse Mobio Ayebi  Albert. « Il  faut  trouver une issue qui favorise les parties en conflit si on ne veut pas que cela dégénère », prévient le porte-parole et secrétaire  de la chefferie, Mobio Ayebi Albert.

EKB avec sercom

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