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Cote d’Ivoire Debat sur le concept de “l’Ivoirien d’abord” : Les recettes d’un citoyen ivoirien “eclaire”

Nous profitons de l’actualité récente de la Côte  d’Ivoire, conséquence des élections locales, pour apporter notre modeste contribution quant à la poussée nationaliste qui germe dans l’esprit  des Ivoiriens  et qui prend de l’ampleur dans le pays.

Cet élan s’est traduit par la promotion du concept “IVOIRIEN D’ABORD” porté notamment par la jeunesse ivoirienne sur les réseaux sociaux.

Du contexte de l’élan nationaliste des Ivoiriens

Le contexte de la Côte d’Ivoire quant à la nationalité est marqué par des facteurs indiquant la particularité de la Côte d’Ivoire dans le monde et par des facteurs confligènes pour les différentes couches des populations vivant sur le territoire ivoirien.

Plusieurs facteurs montrent le caractère  particulier de la Côte d’ivoire dans le monde. Le taux des non nationaux communément appelés étrangers est l’un des plus importants, soit 25%. A cela, il faut ajouter, un rythme important de naturalisation, un peuple composé de 60 ethnies, selon les sources officielles, sinon plus ; et un peuplement qui s’est fait par plusieurs vagues migratoires pour la quasi-totalité des peuples présents aujourd’hui en Côte d’Ivoire.

Plusieurs facteurs concourent à donner un caractère confligène au débat sur la nationalité en Côte d’Ivoire.

Il convient de rappeler l’échec du concept de l’Ivoirité lancé par le Président Aimé Henri Konan Bedié. Plusieurs cas de frustrations ou de violences ont été observés par des Ivoiriens dans leur pays vis-à-vis d’étrangers, sans réactions conséquentes de la part des autorités, du fait de la puissance des lobbys étrangers dans le pays. Le mauvais traitement d’étrangers dans certains pays notamment d’ivoiriens dans des pays ayant de forte communauté en Côte d’Ivoire révolte. La règlementation claire assumée dans certains pays  en faveur de la préférence nationale, en défaveur des étrangers dont les Ivoiriens, suggère d’en faire pareil. La prospérité des étrangers, mieux organisés et de plus en plus influents dans tous les secteurs  de la société ivoirienne face à la pauvreté grandissante et au manque d’opportunités pour les Ivoiriens, notamment pour les jeunes crée une opposition et une tension entre ces deux couches.

Au regard du contexte décrit plus haut, la propension des Ivoiriens pour une  préférence nationale est légitime et sonne comme un réveil du peuple ivoirien qui aspire à affirmer son identité et à bénéficier de façon préférentielle des opportunités de son pays.

Cependant, cet élan nationaliste du peuple ivoirien doit être éclairé et encadré, à la lumière des causes fondamentales du malaise des Ivoiriens et d’une vision partagée de la nation ivoirienne.

Des causes profondes des conflits sur la nationalité ivoirienne

Au nombre des causes des conflits  liés à la nationalité ivoirienne, l’on peut évoquer entre autres, la fraude sur l’accès à la nationalité, la crainte des Ivoiriens de perdre leur pays au bénéfice des étrangers, la mauvaise compréhension par les populations du caractère juridique de la nationalité; la peur des dirigeants d’affirmer la préférence nationale craignant de perdre l’électorat des naturalisés et craignant la politisation du débat sur la nationalité ; la propension de certains ivoiriens  à vouloir exclure ou à réduire les droits des naturalisés, au-delà des limitations légales, des naturalisés qui ont gardé la préférence pour leur pays d’origine au détriment de la Côte d’Ivoire voulant que leurs frères et sœurs, de leur pays d’origine aient les mêmes droits ivoiriens qu’eux, et qui agissent souvent frauduleusement à ces fins, la corruption importante dans le milieux de certaines communautés étrangères qui constituent les bailleurs occultes de certains hommes politiques et mènent une compétition inégale aux ivoiriens, si compétition il y a.

De la Vision et la destinée de la Côte d’Ivoire

A l’instar de  toute entité existante, la Côte d’Ivoire doit se connaitre elle-même, s’accepter puis se bâtir de l’intérieur suivant un modèle propre à elle, afin de rayonner en Afrique et dans le monde.

Modestement, nous proposons une introspection et une analyse profonde à chaque ivoirien  à partir des deux sources d’information suivants :”L’histoire et le peuplement de la Côte d’Ivoire ”

En effet, la Côte d’Ivoire était dans un passé très récent, un pays de paix, avec une renommée mondiale de PAIX, une terre de prospérité, identifiée comme l’eldorado d’Afrique. La Côte d’Ivoire a une population ayant une composition et un mode de peuplement exceptionnel (l’exode des peuples vers cette terre de prospérité, une population composée de plusieurs ethnies, un taux important d’étrangers). La Côte d’Ivoire partage avec ses pays limitrophes plusieurs peuples en commun. Pour preuve, les we et Dan partagées avec Liberia, les Agnis et les Baoulés avec le  Ghana, le grand groupe des Malinkés avec le Burkina Faso,  la Guinée et le  Mali. En dépit de tous ces liens tangibles, la destruction du tissu social, de la cohésion sociale et de l’image de paix, du fait des conflits politico-militaires récents n’a pu être évitée.

Point besoin de rappeler en ce qui les concerne que l’hymne national et la devise de la Côte d’Ivoire sont plus que révélateurs. En effet, l’hymne national et la devise de la Cote d’Ivoire nous permettent de tirer les enseignements suivants : la Côte d’Ivoire est une Terre d’espérance et un Pays d’hospitalité ;  elle est destinée à être un Modèle de l’espérance promise à l’humanité ; elle a pour mission de Ramener dans la paix la liberté, en forgeant unis, dans la foi nouvelle la patrie de la vraie fraternité

En somme, les Ivoiriens ont le devoir de bâtir la nation ivoirienne autour de notre destinée et de nos valeurs. Tout autre fondement, serait se renier en tant que peuple et ne permettrait pas aux Ivoiriens de profiter de cette terre bénie. Le défi des ivoiriens est de restaurer l’âme de la nation.

Si notre terre est bénie de DIEU, il nous faut nous également en tant que peuple, mais aussi à un niveau individuel, être en harmonie avec notre terre en marchant conformément à la vision et à la destinée de notre pays.

Cette destinée et cette vision sont clairement indiquées dans l’Abidjanaise, le premier et le dernier vers suffisent à nous les révéler.

Les valeurs fondamentales, quant à elles, sont clairement indiquées par notre devise : union – discipline – Travail.

L’Union, l’Intégrité et le Travail sont les véritables défis et réponses à donner par le peuple ivoiriens face aux frustrations et à la légitime volonté de profiter de façon préférentielle des richesses de la Cote d’Ivoire. La solution, de mon point de vue, consiste pour les Ivoiriens à être unis et soudées pour être forts, et ‘empêcher que le mur de la nation soit lézardé’ ; être intègres et disciplinés pour montrer la voie aux étrangers et imposer le respect, être travailleurs, à rechercher l’excellence, pour occuper le terrain  pour être compétitif à tout point de vue.

Il n’y a rien à inventer, il nous faut vivre dans la vérité et la sincérité ce que nous sommes, c’est la véritable réconciliation à faire par les Ivoiriens, en nous réconciliant avec nous-même, avec notre identité singulière, avec nos valeurs afin d’exister et de rayonner dans le monde.

De ma conception de la naturalisation,

La  naturalisation est assimilable au lien de mariage. Nous proposons donc l’usage du terme ‘épouser une nationalité’ en lieu et place de ‘prendre une nationalité’. En effet, on épouse une nationalité soit par Amour soit par intérêt. Toutefois, dans les 2 cas, des démarches administratives légales doivent être effectuées conformément à  la loi du pays. Le naturalisé porte le nom du pays, c’est-à-dire qu’il affirme sa préférence pour la nationalité épousée. (Le problème peut se poser sur la préférence avérée des naturalisés pour leur pays d’origine. Une sorte d’infidélité ou de double jeu peut être décriée à ce niveau). Le naturalisé doit respecter ses devoirs et jouir de ses droits. Le problème peut se poser sur la limitation des droits des naturalisés et sur la définition des conditions de pertes de ses droits en fonction de l’observation ou non de ses devoirs.

 

Du concept de l’ivoirité ou d’Ivoirien D’abord (ID) à Cote d’Ivoire D’abord (CID)

Comprenant les motivations du concept Ivoirien D’abord (ID), nous proposons  au peuple ivoirien de passer du concept ID à celui de Côte d’Ivoire D’abord (CID).

Côte d’Ivoire D’abord, nous conduit à définir pour nous, l’idéal de la Côte d’Ivoire et les objectifs à court, moyen et long terme puis à mettre tout le monde (Ivoiriens vivant au pays, diaspora, étrangers) à contribution dans la vision définie. Bien entendu, l’ivoirien est le premier bénéficiaire d’une Côte d’Ivoire qui va bien conformément à la vision partagée par tous.

Au demeurant, Côte d’Ivoire D’abord invite les Ivoiriens eux-mêmes à servir l’intérêt général du pays d’abord. Côte d’Ivoire D’abord inclut également la préférence nationale et reste ouvert aux amis de la Côte d’Ivoire pour bénéficier de leur contribution dans la construction de la Côte d’Ivoire. Je rappelle que l’objectif est le suivant comme mentionné plus haut : ‘bâtir un pays qui soit un modèle de l’espérance promise à l’humanité

Côte d’Ivoire  D’abord, prône donc l’intérêt du pays en premier, celui qui y contribue pouvant être honoré de différentes manières, selon les dispositions du pays et conformément à son statut, (décoration, nomination, exposition publique, ….) car un Ivoirien peut contribuer dans un cas précis à détruire son pays là où un étranger peut être plus constructif pour le pays.

Des solutions pour le règlement des  conflits sur la nationalité

Des solutions pratiques peuvent être implémentées tant au niveau des populations que des dirigeants pour résoudre le malaise des Ivoiriens pour leur permettre de reprendre le contrôle.

Pour notre part  nous pensons qu’il faut sécuriser le fichier national et mettre fin à la fraude sur la nationalité ; faire comprendre aux populations que la naturalisation représente une croissance des opportunités et une opportunité de croissance pour le pays. La vraie crainte de perte du pays doit concerner : l’endettement extérieur, la vente de terre aux non nationaux, la perte de nos valeurs traditionnelles et de la culture de nos peuples. En outre, les autorités doivent communiquer de façon claire pour tous, sur la définition de l’Ivoirien qui inclut les naturalisés, en faisant comprendre au peuple que la nationalité est un état juridique et non un état de nature.

Dans cette sensibilisation à faire, il faut faire comprendre aux populations la difference entre les ethnies et la nationalité.  Ainsi les assertions ci-après sont-elle vraies: ‘Un BAOULE peut naître ivoirien ou américain, Un ATTIE n’est pas forcement ivoirien, un IBO n’est pas forcement nigérian, Il y a des YACOUBA qui ne sont pas ivoiriens, et qui ont leur village à Man, qui peuvent être italiens ou français, Il y a des Mossis qui ne sont pas burkinabè, et qui ont leur village au Burkina Faso qui peuvent être ivoiriens ou suisses’.

Les anciens nationaux doivent donc comprendre et inclure à part entière, dans leur pensée  les naturalisés dans le vocable ‘ivoirien’. Les naturalisés pour leur part  doivent comprendre qu’ils sont inclus dans la préférence nationale à part entière, qu’ils doivent faire prévaloir la nationalité ivoirienne, et être par conséquent défenseurs de celle-ci. Les autorités doivent à des niveaux personnels et structurels s’engager ouvertement et clairement en faveur de la préférence nationale et pour la promotion de l’origine Côte d’Ivoire. La préférence nationale pourra concerner  la consommation des produits et services d’origine ivoirienne, l’accès au service public et aux marchés publics, les conditions de création d’entreprise, l’obtention des licences et des concessions, l’accès à la terre et l’accès à l’emploi.

Subséquemment, les autorités  doivent définir et partager une vision renouant avec les valeurs telles que l’honnêteté, l’intégrité, la discipline et le travail et donner une orientation d’ensemble incluant toutes les composantes, pour une grande nation ivoirienne leader dans le monde.

 

Quelques conseils pratiques pour reprendre le contrôle…

Nous proposons ici quelques stratégies, identifiées comme les facteurs de succès des communautés à forte influence, que chacun pourrait appliquer pour un mieux-être dans le contexte présent. D’une part, il nous faut créer un réflexe de solidarité autour des projets et des ambitions des membres de notre communauté, se mutualiser et créer des réseaux socio-économiques pour accroître notre pouvoir de négociation et reprendre le contrôle (mutuelles, coopératives, associations, GIE, centrales d’achat, …), et entreprendre pour servir la société en commençant à bâtir une activité sur le capital humain. D’autre part, il nous faut protéger le pays et la nationalité par le respect des lois, le respect des règles de conduite et le respect des valeurs nationales suscitant ainsi le respect et l’alignement des étrangers arrivant dans le pays.

Ainsi chaque ivoirien devient un atout pour l’Etat et un modèle favorisant la rigueur dans l’application de la justice et dans la mise en œuvre de la préférence nationale.

Ouvrons  le débat sur deux faits qui me semblent importants. Ce sont : La double nationalité et l’intégration africaine.

-De l’opportunité de la double nationalité

Pouvons-nous ou devons-nous renoncer totalement à notre pays d’origine? Ou encore, devons-nous intégrer la double nationalité pour plus de liberté et de vérité dans la relation?

De l’intégration des peuples africains au-delà des frontières et des états

L’Afrique peut-elle se réinventer au-delà des frontières des pays et parvenir à une intégration des peuples ?

Les populations autrefois sœurs, partagées entre 2 ou plusieurs nations ne le sont-elles plus sœurs ? Quel modèle social, nos Etats peuvent t’ils mettre en œuvre pour profiter de cette opportunité que nous transformons en conflits. Allons-nous continuer à nous entretuer juste  parce qu’un jour, l’un est devenu Ivoirien et l’autre burkinabè, l’un ghanéen et l’autre ivoirien, l’un libérien et l’autre ivoirien ?

 

 

En conclusion, nous subordonnons  la bonne solution au problème de la nationalité, qui peut s’appliquer aux autres problèmes du pays, à l’observation des principes suivants : pratiquer l’amour inconditionnelle pour l’humanité et mettre fin au règne du démon de la division par l’Union, pratiquer la vérité et la justice pour tous, en toute chose, même au détriment de nos intérêts personnels, pratiquer l’intégrité qui consiste au respect des règles établies et à l’observation des vertus, et se mettre au travail en valorisant le mérite et la recherche de l’excellence.

La terre est la demeure de tous les humains pourvue que nous cohabitions dans le respect et dans la justice.

La Côte d’Ivoire quant à elle, est une nation exceptionnelle, c’est le pays de DIEU. L’ivoirien ne doit donc pas céder au mauvais penchant de haine et de rejet de l’étranger. Pour profiter de cette terre prospère qui est un don de DIEU à l’humanité, le peuple de Côte d’Ivoire doit pratiquer l’hospitalité, et la foi nouvelle qui n’est autre que le vivre ensemble. C’est ainsi qu’elle sera la nation modèle de l’Esperance promise à l’humanité et la nation lumière du monde pour le bien de tous.

Chers ivoiriens, chers frères et sœurs des autres pays, le défi de l’humanité est de créer un monde nouveau, gouverné uniquement par la loi de l’amour qui est la source de la justice et de l’équité et qui brise toutes les frontières.

Si les Ivoiriens restons dans les vomissures de la malhonnêteté, de la tricherie, de la paresse, de la facilité, de l’irresponsabilité, de la corruption, du manque d’ambition, de la division etc, même sur notre terre, nous resterons les plus misérables et tout le monde y prospérera sous nos yeux. Par contre quand nous,  Ivoiriens déciderons de nous dresser comme de vaillants éléphants pour nous mettre au travail et fait luire notre lumière, rien ne pourra nous arrêter, le monde entier nous honorera et nous recherchera, et la terre sera dès lors notre nouveau domaine de définition.

Chers ivoiriens et ivoiriennes, l’Afrique de l’ouest, l’Afrique et le monde entier comptent sur nous et attendent notre réveil.

Vive la Côte d’Ivoire, pays d’amour, de paix, d’hospitalité et de  fraternité

Vive l’humanité, unie par l’Amour

Dieu est Amour

 

Assipo Desire Akadje

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