[Côte d’Ivoire Décès d’Excel Konan] Enfin les conseils d’avocats du mis en cause parlent (L’intégralité de la déclaration)

[Côte d’Ivoire Décès d’Excel Konan] Enfin les conseils d’avocats du mis en cause parlent (L’intégralité de la déclaration)

-« Que les responsabilités puissent être situées et la justice rendue à tous ceux qui en ont besoin »

Point presse des conseils de Monsieur Djiré Abdoul Aziz relatif au décès de l’enfant Excel Konan

– Le mercredi 20 Juin 2018, l’enfant Excel KONAN, âgé d’environ trois (03) ans était découvert mort au domicile de Monsieur DJIRE Abdoul Aziz voisin de celui de ses parents.

– Comme une trainée de poudre, l’information a envahi les médias, notamment les réseaux sociaux et la presse écrite.

– Depuis le début de cette affaire dramatique qui dévaste la vie de deux familles voisines,

Monsieur DJIRE Abdoul Aziz a choisi de garder le silence, par respect et par compassion pour la famille éplorée, mais aussi par respect pour la justice qui met tout en œuvre pour déterminer la cause exacte de cette mort et faire éclater la vérité sur le caractère accidentel ou non du décès tragique de l’enfant Excel Konan.

– Cependant face à l’ampleur du véritable lynchage médiatique dont il fait l’objet, particulièrement sur les réseaux sociaux qui, sans même attendre les premiers éléments de l’enquête en cours et sans égard pour la présomption d’innocence dont il bénéficie, l’ont déclaré coupable d’un homicide à des fins rituelles, Monsieur DJIRE ne peut continuer de garder le silence auquel il s’était astreint.

– Il lui est paru plus que nécessaire aujourd’hui, de dire sa part de vérité sur les faits tels qu’il les a vécus afin d’éclairer l’opinion publique nationale et internationale.

1°) Depuis son retour de la Oumra (petit pèlerinage musulman), le dimanche 17 juin 2018, Monsieur DJIRE n’a pas quitté son domicile, en raison d’une pratique religieuse qui veut que le pèlerin, de retour de la Mecque, reste à demeure pendant sept (07) jours au moins au cours desquels il reçoit et bénit ses proches. Sa sortie officielle, qui devait donner lieu à une cérémonie familiale, était prévue pour le Dimanche 24 juin et il était dans les préparatifs de cette cérémonie pour recevoir ses invités dans de bonnes conditions lorsque le drame est survenu.

Le mercredi 20 juin 2018, jour des faits, Monsieur DJIRE dormait dans sa chambre lorsque son second fils est venu le réveiller pour l’informer que des menuisiers venaient d’arriver pour le montage des meubles qu’il avait commandés et que sa mère demandait qu’il la rejoigne au salon pour pouvoir suivre leur travail et donner ses instructions.

Une fois au salon, pendant que l’un des menuisiers restés sur place travaillait, il a appelé le gardien pour qu’il aille avec le carreleur chercher des carreaux cassés dans un conteneur qui lui servait de débarras dehors pour remplacer des carreaux cassés dans la maison.

Le gardien est revenu lui dire qu’ils n’avaient pas trouvé le modèle de carreau recherché dans le débarras. Il a alors envoyé chercher un burin et un marteau au même lieu afin de décoller l’un des carreaux du sol pour que le carreleur puisse aller voir s’il pouvait trouver le même modèle avec les revendeurs.

Peu de temps après, il a demandé au gardien de prendre un pot de fleur pour le nettoyer dehors. Lorsqu’il eut terminé, le gardien revint avec l’objet pour le remettre à sa place au salon.

Cependant, vu que le pot avait des ampoules électriques et que le gardien l’avait lavé à l’eau, il lui a demandé de le laisser sécher dans la Cour.

L’instant d’après, le gardien est rentré en catastrophe au salon pour l’informer qu’un enfant était dans l’eau (la piscine). Tout en lui criant d’aller l’enlever, il s’est précipité à sa suite dehors.

Voyant quelque chose flotter sur l’eau, il a dit au gardien que c’était une peluche et non un enfant. Mais le gardien a insisté pour dire que c’était un enfant, et il a pu constater la triste réalité en se rapprochant davantage. Il a demandé au gardien de le sortir rapidement de l’eau.

Celui-ci a descendu les marches à l’intérieur de la piscine à peu près jusqu’à la hauteur de sa ceinture et a récupéré l’enfant qu’il a sorti de l’eau pour le coucher sur le dos au bord de la piscine.

A la suite du gardien, il a appuyé sur le ventre ce qui a fait sortir de l’eau de sa bouche, puis une bouillie mêlée d’eau. Mais malgré cela, l’enfant ne bougeait pas.

C’est lorsqu’il a demandé qui a laissé un enfant rentrer dans sa Cour, qu’il lui a été répondu que l’une des voisines recherchait son enfant. Il a aussitôt demandé à l’une de ses domestiques d’aller la chercher. La domestique est revenue peu de temps après lui dire que la dame serait allée du côté de l’aire de jeu du quartier et il lui a ordonné d’aller voir là-bas.

Comme elle tardait à revenir, il a décidé d’aller chercher la police au commissariat du quartier qui se trouve non loin de son domicile, en laissant des instructions fermes de n’ouvrir la porte à personne avant son retour.

Lorsqu’il est revenu avec la police, la voisine arrivait également à son portail. C’est ainsi qu’un policier l’a prise par la main et l’a invitée à entrer dans la cour où le corps de son enfant était toujours étendu au bord de la piscine.

Peu de temps après, des agents de la police criminelle ainsi que des agents de la police scientifique et un médecin étaient sur les lieux.

C’est en présence de tout ce monde que le médecin a examiné le corps avant que les pompes funèbres, ne viennent l’enlever à la demande de la police.

Depuis lors, Monsieur DJIRE et son gardien sont retenus par la police pour nécessité d’enquête.

2/- D’aucuns se demandent comment un enfant de trois (03) ans a pu avoir accès à la résidence de Monsieur DJIRE dont le portail serait constamment fermé et que le gardien n’ouvrirait que pour laisser passer les résidents et les hôtes de la maison.

Il faut relever que le jour des faits, il y avait beaucoup de mouvements au niveau de la résidence, en raison des préparatifs d’une cérémonie religieuse en l’honneur du propriétaire des lieux qui venait d’arriver d’un pèlerinage à la Mecque.

Le gardien a été mis à contribution. Ainsi, à plusieurs reprises, il a dû quitter son poste pour exécuter des tâches de courte durée à l’extérieur, notamment au niveau du conteneur servant de débarras qui se trouve sur un terrain vague, à une trentaine de mètres de la maison.

Il faut relever également qu’en raison d’une défectuosité du loquet de la serrure, le portail ne peut pas être fermé de l’extérieur. Pour ne pas être obligé d’appeler quelqu’un pour le fermer de l’intérieur et venir ensuite le rouvrir, à chacune de ses sorties à l’extérieur le portail était simplement rabattu par le gardien. C’est certainement à l’un de ces moments que l’enfant a pu se glisser à l’intérieur de la Cour. D’ailleurs, selon les déclarations même de la mère, l’enfant jouait non loin de la résidence en compagnie d’un de ses camarades.

3/- D’aucuns se demandent comment au demeurant, l’enfant a pu avoir accès à la piscine qui est protégée par un imposant dispositif de sécurité.

  1. DJIRE a fait installer ce dispositif qui consiste en une grille de sécurité avec des portillons à chaque extrémité pour empêcher que ses enfants qui ne savaient pas nager à l’époque aient accès à la piscine.

Aujourd’hui que tous ses enfants savent nager, personne ne veille à ce que les portillons restent constamment fermés.

Il faut relever que lorsqu’on a accès à la Cour, le couloir qui conduit à la terrasse et au salon débouche directement sur le premier portillon que l’enfant a emprunter pour se retrouver dans la piscine. En effet, ses chaussures ont été retrouvées dans les parages et c’est d’ailleurs à ce niveau qu’il a été découvert flottant sur l’eau, à la descente des escaliers du petit bassin.

4/- Il est constant que Monsieur DJIRE n’a à aucun moment pu avoir accès à l’enfant avant qu’il ne soit découvert dans la piscine.

5/- Les différentes constatations faites jusqu’à présent vont dans le sens d’une noyade de sorte que la thèse de la noyade accidentelle reste à privilégier dans cette affaire tragique.

C’est le lieu de rappeler qu’un accident est un évènement qui se produit contre le cours normal des choses. Dès lors, on ne peut pas prétexter d’un comportement habituel, pour juger qu’une situation qui tranche avec cette habitude est une impossibilité.

6/- L’enquête suit son cours. Monsieur DJIRE, se sachant innocent dans cette affaire participe pleinement à la manifestation de la vérité. A ce titre, il est bon de souligner que lorsque la famille a demandé une autopsie, Monsieur DJIRE a considéré que cela était effectivement important pour la manifestation de la vérité et il n’a pas hésité à payer les frais lorsque la famille qui devait les supporter a déclaré ne pas en avoir les moyens. Il en va de même pour les examens complémentaires en cours dont Monsieur DJIRE a également supporté les frais.

C’est le lieu d’appeler la presse écrite et les réseaux sociaux à beaucoup de retenue, car il nous a été amené de constater que les passions se déchainent contre Monsieur DJIRE, sur le fondement d’informations erronées sensées provenir du résultat de l’autopsie.

La famille de la victime a été fortement représentée à cette autopsie dont le rapport contenant les véritables conclusions de deux médecins légistes (dont celui représentant la famille) reste accessible aux personnes proches du dossier. Il appartient à Monsieur le Procureur de la République seul de les divulguer à ce stade de la procédure si et seulement si il le juge utile.

Chacun est donc prié de vérifier ses sources avant de publier des articles tendancieux ou faire des déclarations attentatoires à l’image et à la moralité d’une personne dont il ignorait jusqu’à l’existence même il y a quelques jours.

Nous réitérons nos sincères condoléances à la famille de l’enfant Excel Konan et appelons de tous nos vœux que les enquêtes soient bouclées dans les meilleurs délais pour que les responsabilités puissent être situées et la justice rendue à tous ceux qui en ont besoin.

Fait à Abidjan, le 29 juin 2018

Les Conseils

Me KABA Mohamed

Me Souleymane DIALLO

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