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[Côte d’Ivoire] Deux organisations de la société civile ivoirienne interpellent le gouvernement sur la vente de carburant toxique

– La SIR dément

– ‘’Un sit-in prévu les jours à venir’’

Le Forum des Organisations de la Société civile ivoirienne (Forsci) et la plate-forme du Sidec, deux organisations de la société civile ivoirienne interpellent le gouvernement sur la vente de carburant toxique, dénoncée par Public Eye, une ONG suisse spécialisée dans les enquêtes sur la qualité des produits pétroliers et la défense de l’environnement.

Deux organisations de la société civile dénoncent l’existence de carburant toxique en Côte d’Ivoire. À titre d’illustration

Dans un communiqué de presse cosigné respectivement le jeudi 24 août 2017, par Mlle Gbalet Pulchériet (Forsci) et Mme Traoré Karidjatou épouse N’Guessan (la plate-forme du Sidec), les deux organisations invite le gouvernement ivoirien à retirer ‘’immédiat et sans condition de ces produits pétroliers motels des stations-services’’ et ‘’de prendre des mesures législatives d’urgence pour interdire sur le sol ivoirien la vente de tels carburants toxiques.’’

Aux populations, elles  lancent un appel de mobilisation et les invitent à ‘’se tenir prêtes et se munir d’un cache-nez en vue d’un grand sit-in de protestation devant l’Assemblée nationale les jours à venir, sit-in baptisé ‘’Opération cache-nez pour la vie’’.’’

En effet, dénoncent-elles, l’ONG suisse vient de rendre public un rapport extrêmement inquiétant sur le carburant vendu sur le territoire ivoirien. Ce rapport met en évidence la grande nocivité et l’ampleur de la toxicité de l’essence et du Diesel qui circulent sur le marché ivoirien actuellement. Il évoque un carburant hautement toxique avec un taux de souffre entre 200 et 1 000 fois supérieur à ce qui est autorisé. « Cela expose les populations, sans distinction, sans appartenance ethnique, politique, sociale et religieuse, à une mort certaine les années à venir », indique le communiqué.

Selon Public Eye, la pollution de l’air lié au trafic routier devrait causer d’ici 2030, trois fois plus de décès prématurés en Côte d’Ivoire qu’ailleurs. La prolifération de nouvelles maladies notamment l’AVC, le diabète, l’insuffisance rénale, les crises cardiaques, etc., aujourd’hui courantes, en sont certainement les conséquences. Il est également relevé dans ledit rapport que la législation ivoirienne en vigueur est favorable à l’écoulement, par les multinationales pétrolières, d’un tel carburant.

« Après les déchets toxiques déversés sur notre sol et qui ont provoqué la désolation et la mort dans de nombreuses familles, voilà qu’un autre phénomène plus mortel, qui n’épargne absolument personne, vient sévir dans notre pays avec la complicité passive de nos institutions, d’où notre grande inquiétude. Faut-il laisser faire et mourir en silence ? » s’interrogent les organisations de la société civile. Qui entendent faire un grand sit-in de protestation devant l’Assemblée nationale les jours à venir.

Face aux journalistes, le mercredi 23 août 2017, les responsables de la SIR ont démenti cette information. « Le schéma de raffinage de la SIR et la faible teneur en souffre des pétroles bruts raffinés permettent de respecter et de faire mieux que les spécifications. La SIR fabrique donc des produits de bonne qualité », stipule le communiqué signé de la Direction générale.

Selon la SIR, « le gasoil produit a une teneur en souffre moyenne inférieure à 2000 ppm, donc meilleure que la spécification officielle ».

L’entreprise d’hydrocarbures a par ailleurs, annoncé être «en train de prendre des dispositions afin de réduire l’impact environnemental des produits raffinés en investissant dans un nouveau catalyseur pour réduire davantage la teneur en souffre du gasoil produit ».

Kpan Charles

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