[Côte d’Ivoire Grève à la Santé communautaire] Le président confédéral ‘’demande pardon’’ aux populations

[Côte d’Ivoire Grève à la Santé communautaire] Le président confédéral ‘’demande pardon’’ aux populations

Le président confédéral des Etablissements sanitaires à base communautaire, M. Ouattara Clément a demandé pardon aux populations, le mercredi 9 mai, lors de la conférence de presse qu’il a animé pour faire le point de la situation de grève de 72 heures entamée par le syndicat des agents de leurs structures, le lundi 7 mai .

« Les trésoreries des communes ont fait le point des trois mois d’arriérés de salaires et fait les virements. Il reste la célérité de chaque banque pour positionner l’argent sur le compte de chaque agent. » C’est en ces termes que M. Ouattra a rassuré les agents des établissements sanitaires communautaires (Escom) en grève, depuis le lundi 7 mai, pour réclamer le paiement de 4 mois de salaire.

Quant au 4ème mois qui correspond au mois d’avril, il a précisé que le traitement des salaires étaient en cours au Trésor à cause de la lenteur et du retard de certaines structures. Pour la prime d’ancienneté de leurs employés, qui est de 1% chaque année sur le salaire des employés, il a indiqué que cela fera l’objet d’une rencontre avec le ministère de la Santé. Par ailleurs, précise-t-il, la mesure ne prendra en compte que les agents totalisant au moins huit années d’ancienneté.

Avant d’aborder le point relatif à la grève, le président confédéral a présenté des excuses aux populations des 37 établissements sanitaires communautaires des différentes aires. « Nous présentons des excuses aux populations de nos différentes aires sanitaires pour tout ce qui est arrivé. Si les revendications de nos agents sont légitimes, il faut reconnaître que des désagréments ont été causés», a reconnu le conférencier.

À l’en croire, la situation permettra une fois pour toutes aux trois entités (structures sanitaires, syndicat et ministère de la Santé) de mettre en place un traitement simplifié des salaires des agents.

Aussi, a-t-il indiqué, la masse salariale varie selon les besoins de la structure. Ainsi, les salaires des mois de janvier, février et mars sur lesquels il a pu jeter un coup d’œil sont estimés à 365 millions FCFA. « C’est un document qui nous a été présenté par mesure de transparence à la direction des Affaires financières du ministère de la Santé.»

“Il faut reconnaître que nos agents ont perdu des avantages…”

Les employés ont perdu des privilèges. Les Escom vivaient du recouvrement de leurs prestations. Ils ne bénéficiaient pas de subvention du budget de l’Etat. Au sortir de la crise de 2011, le gouvernement ivoirien, pour alléger la situation des populations, a réquisitionné tous les établissements sanitaires communautaires pour la gratuité des soins, à travers un arrêté qui a été signé par le ministre de la Santé de cette époque, Aka Aouélé et le ministre de l’Économie et des Finances, Charles Diby Koffi.

Depuis cette période, l’Etat éprouve des difficultés à honorer l’engagement de payer les salaires des employés par mois. Pis, ceux-ci accusent plusieurs mois d’arriéré de salaires, ce qui fonde leur colère.

« Ce qui est encore dommageable, c’est que ces agents ont perdu presque tous leurs avantages. Avant la gratuité, ils avaient des comptes bancaires, bénéficiaient de prêts scolaires, pouvaient souscrire à des opérations immobilières… Malheureusement, ils ne peuvent plus rien faire », note M. Ouattara, avec un d’amertume.

La confédération continue à sensibiliser leurs employés sur leur devoir de soigner la communauté en accompagnant la politique du gouvernement, en demeurant patients.

Le point de la situation de la grève. La négociation ayant échoué le dimanche 6 mai à cause de l’absence du syndicat, les responsables des Escom, à travers le collectif ont pris leur responsabilité afin que les employés sursoient à la grève. « Ces derniers temps  des hôpitaux sont fermés pour réhabilitation, si les établissements sanitaires urbains communautaires ferment, c’est la catastrophe. C’est pourquoi nous avons invité le syndicat à surseoir à la grève ou à respecter le service minimum dans les services.»

Cependant, dit-il, en cas de grève dans le milieu de la santé, on ne doit pas parler de succès ou d’échec parce qu’il s’agit de la vie d’êtres humains.”

Quant au point de la situation de la grève, l’on retiendra que sept structures ont travaillé normalement le premier jour. Les autres ont respecté le service minimum par service. «Nous saluons  le sens de responsabilité et le civisme des uns et des autres. Il faut vite oublier cette grève et penser à résoudre les problèmes des employés pour le mieux-être des populations des aires sanitaires des Escom », a-t-il conclu.

Kpan Charles

 

 

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