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[Côte d’Ivoire] La grève des agents des Affaires maritimes et portuaires se radicalise #Dgamp

La coalition des syndicats a immobilisé les pick-up au sein du siège

-Quatre autres syndicats rejoignent le premier groupe

-Le siège de l’administration  de la direction des Affaires maritimes et Portuaires sous le contrôle des grévistes

À la fin du mouvement de grève de 72 heures (du 23 au 25 mai), lancé par une coalition de deux syndicats de la direction générale des Affaires maritimes et Portuaires pour demander la satisfaction de trois points de revendication que sont le terrain des agents, l’absence des agents sur le plan lagunaire et maritime et la couverture santé des agents, les grévistes viennent de reconduire l’arrêt de travail à compter du lundi 28 mai, jusqu’à la satisfaction totale des points de revendication.

Dans la reconduction de la grève du lundi 28 mai, la coalition de deux syndicats, la Fédération lumière des Affaires maritimes (FLAM) et l’Honneur aux Affaires maritimes (H2O viennent d’être rejoint par la Fédération des agents des Affaires maritimes (FAAMP), le Syndicat national des agents des Affaires maritimes et Portuaires (SYNAAMP-CI), le Renouveau syndical des Affaires maritimes et Portuaires (Resamp) et le Collectif des cadres des Affaires maritimes et Portuaires (Cocam) quatre autres syndicats pour durcir le ton et se faire entendre. « La coalition des deux syndicats, FLAM et H2O, note qu’au terme de son mot d’ordre de grève du 23 au 25 mai 2018, aucun début de satisfaction n’a été donné à l’ensemble de ses revendications, indique le communiqué conjoint du 25 mai, précisant que la coalition décide de la reconduction de la grève à compter du lundi 28 mai 2018, jusqu’à la satisfaction totale de ses points de revendications. »

Un ancien hôtel sis à Cocody Aghien, sert désormais de siège provisoire à la direction générale des Affaires maritimes et Portuaires en attendant  la réfection du siège du Plateau.

Les deux responsables syndicaux qui ont lancé le mouvement de grève contrôle le siège de l’administration des Affaires maritimes et Portuaires

Depuis le déclenchement du mouvement, les grévistes ont pris le contrôle du siège et immobilisé tous les pick-up de l’administration des Affaires maritimes. Le comble, le directeur général, le colonel major, Tano Koffi Bertin n’a pu avoir accès à son bureau jusqu’à la reconduction de la grève.

Le vendredi 25 mai, vers 16 heures, seuls les secrétaires généraux et quelques-uns de leurs proches menaient la garde.

Le ton va se durcir. La coalition des syndicats s’est renforcée dans la radicalisation de la grève avec le soutien de l’ensemble des syndicats de l’administration des Affaires maritimes et Portuaires. Quant à M. Tano Bertin, il n’a pas encore accès à son bureau, encore moins droit aux signatures et aux contrôles des véhicules administratifs et s’est retiré dans son coin comme l’ex-DG, le général Tibé Bi Balou Jean-Christophe, en 2006.

Le 2 avril 2018, le ministre des Transports a mené une médiation entre les deux syndicats qui ont lancé le mouvement de grève et leur directeur général. Mais, aucune des instructions de la hiérarchie n’ont fait l’objet d’un début d’exécution par le DG. D’où le ras-le-bol des syndicats face à l’attitude De leur DG qu’il qualifie de ‘’méprisante’’.

« Notre démarche est d’attirer votre attention sur la nécessité d’assainir la Dgamp, une administration aux potentialités immenses, qui n’arrive pas, malheureusement à émerger depuis plusieurs années », expliquent les responsables des différents syndicats.

Par ailleurs, les mots ne manquent pas aux grévistes pour traduire leur mécontentement : opacité dans la gestion des ressources financières, déficits d’équipements navals (roulants et de bureau), détournement des deniers publics, corruption, népotisme, clanisme, mesquinerie, mal gouvernance. Sont entre autres, ce qu’ils dénoncent depuis plus de 10 ans que M. Tano est à la tête de la Dgamp.

Le premier responsable de la Dgamp est accusé, de prendre  des décisions unilatérales depuis 2010, quant à l’acquisition d’un terrain à 85 millions FCFA au profit des agents, alors que l’annexe fiscale 2004, en son article 40, ne prévoyait pas cette sortie d’argent. Pis, il est également accusé d’avoir  ‘’confisqué’’ le don des quatre engins nautiques offerts par le Président de la République sur le budget de la loi militaire depuis 2015, grâce au Programme présidentiel d’urgence (PPU). A tout cela, il faut ajouter le décaissement du budget destiné à l’entretien et au carburant à des fins privés et personnels. Outre  ces griefs, malgré la cotisation trimestrielle de 60 mille FCFA des 800 agents de la Dgamp pour la couverture maladie qui prend en compte leurs ayants droits, ces derniers sont ‘’soignés dans des conditions inhumaines.’’

Le lundi 28 mai s’annonce comme le jour de vérité pour la direction de l’administration des Affaires maritimes, parce que le colonel major Tano Koffi Bertin a décidé de dire sa part de vérité.

Kpan Charles

 

 

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