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[Côte d’Ivoire] Le cyberactiviste Ben Amar Sylla reconnaît ses ‘’erreurs’’ et présente des ‘’excuses’’ publiques à Mme Chantal Fanny Moussokoura (vidéo)

-Des révélations sur son post

L’arrestation du cyberactiviste Ben Amar Sylla le mardi 5 octobre 2019 fait couler beaucoup d’encre et salive sur Facebook. Retour sur un fait qui, apparemment, tombe sous le coup de loi.

Après la plainte déposée contre Ben Amar Sylla, Franck O. Emmanuel et tous ceux qui ont relayé les écrits empreints de ‘’diffamation’’, ‘’calomnie’’ et ‘’atteinte à l’honorabilité et à la personne’’ de l’ambassadrice plénipotentiaire, sénatrice de la région du Folon et maire de Kaniasso, Mme Chantal Fanny Moussokoura, le cyberactiviste tombe sous le coup de loi de 2013, qui encadre l’utilisation d’internet et punit les crimes et délits commis sur les réseaux sociaux.

Il a été arrêté par la gendarmerie d’Odienné et entendu par le Parquet, le mardi 5 novembre 2019. Pour avoir piqué une crise palustre en pleine audience, il a été transféré sous surveillance policière au CHR d’Odienné où il séjourne, avant son transfèrement à Maison d’arrêt et de correction d’Odienné.

Dans une vidéo publiée ce jour sur la page du cyberactiviste, l’infortuné reconnaît son tort : n’avoir pas terminé son enquête sur la mairie de Kaniasso et de n’avoir pas poussé très loin ses démarches avant la publication de son post. Pire, il a fait plusieurs autres publications allant dans le même sens qu’il regrette : « J’ai fait des publications dans lesquelles j’ai impliqué madame Moussokoura Chantal Fanny qui est maire de Kaniasso sans mesurer l’ampleur des conséquences en ce qui concerne la réputation de madame le maire. Ici, je tiens à m’excuser devant l’opinion nationale et internationale auprès  de madame le maire. »

‘’J’ai sollicité, selon nos traditions, que les grandes familles Sylla et Fanny puissent se pardonner.’’

Cette épreuve semble lui ouvrir les yeux. En un temps record, il commence à faire la part des choses entre une alerte, une calomnie et une accusation gratuite. « Je présente profondément et sincèrement  mes excuses à madame le maire qui est une grande sœur. Je considère que j’ai fait une erreur. C’est la raison pour moi de regretter et présenter mes excuses les plus sincères à madame le maire », se plie-t-il.

Dans la vidéo, il dévoile le nom de la grande famille Sylla qui, apparemment, serait derrière cette ‘’calomnie’’ pour une réconciliation : « J’ai sollicité, selon nos traditions, que les grandes familles Sylla et Fanny puissent se pardonner, au nom de la région et de toute la République. Pour la cohésion sociale, au nom du Folon, du Kabadougou, encore une fois, je présente mes excuses les plus sincères à madame le maire ».

Depuis 2013, la loi ivoirienne encadre l’utilisation d’internet et punit les crimes et délits commis sur les réseaux sociaux notamment en matière d’incitation à la haine, de troubles à l’ordre public ou même d’atteinte à la dignité de la personne ou des morts.

La loi est appliquée. En novembre 2018, un cyberactiviste répondant au nom de Tangbôhô Soro alias carton Noir a été arrêté à Korhogo lorsqu’il était en plein direct sur Facebook. L’application de cette loi n’a pas épargné le député Alain Lobognon qui a été poursuivi par le procureur d’Abidjan, Richard Adou et condamné.

La société civile doit dénoncer, révéler, alerter, pour prouver qu’elle est aussi un contre-pouvoir, mais cela doit se faire dans le respect des règles de l’art.

Le Montagnard

 

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