-Est-ce le secret que l’on veut cacher?
Ce matin (8 décembre 2017), j’ai lu un article paru dans le Nouveau Réveil, un journal proche de mon parti, le PDCI-RDA et dans lequel j’ai mené le combat pour le rayonnement du PDCI-RDA a des moments épineux pour ce parti. Et pour la défense de ses intérêts dans le microcosme politique ivoirien. Donc, je ne réponds pas à la ligne éditoriale à laquelle j’ai participé durant des années. Mais dans un débat démocratique, loin des violences verbales, physiques et armées ; des frères, des confrères, des militants d’un même parti politique, des adversaires politiques ou des citoyens d’un même pays peuvent échanger sur tous les sujets. Qui engagent leur vie et leur avenir. Et, c’est souvent dans les confrontations des idées politiques, sociales, économiques, culturelles, sociologiques que la vérité germe ou éclore. Et non dans le sens d’une « part de vérité » comme les Ivoiriens aiment bien si souvent le dire ces dernières années. Mon journal, Le Nouveau Réveil, barre à sa Une de ce jour “RHDP. Après la mise en place du Comité de Haut Niveau. Pourquoi il faut restaurer la confiance à la base… Et entre les partis politiques. Duncan-Gon : Immense responsabilité.” La vérité, disait Félix Houphouët-Boigny, elle est belle lorsqu’elle est nue. J’ajoute à cette belle pensée de ce grand homme d’Etat que la vérité doit guider la vie des hommes et des femmes dans une société commune pour consolider la coexistence pacifique et permettre d’éviter des palabres inutiles entre eux, entre les peuples. L’histoire récente de notre pays et dans notre pays mérite que lorsque les contemporains sont encore vivants qu’on ne la tronque nullement pas pour l’écrire autrement. Et raconter des histoires !!! Et, uniquement en faveur des vainqueurs ! Les vaincus peuvent avoir leur place pour équilibrer la thèse défendue par ceux qui l’écrivent. Le RHDP !!! En soi n’était ni une fausse idée ni une mauvaise chose pour les Ivoiriens. Non plus pour tous ceux qui aiment la stabilité politique de leur pays. Ce que la Côte d’Ivoire a perdu depuis que le mal politique et la mauvaise manière de faire la politique y sont entrés avec fracas et des détonations. Avant le 24 décembre 1999 ! Et pendant la folle rébellion, dans la nuit du 18 au 19 septembre 2002 qui l’a amplifié. Afin que nous en arrivions à là où nous en sommes aujourd’hui. Avec la création du RHDP un 18 mai 2005 à Paris. Ce jour là, je n’étais pas à Paris mais j’étais dans cette maison mythique du PDCI-RDA. La maison commune que Félix Houphouët-Boigny a léguée à tous les Ivoiriens. Avant de nous quitter définitivement et d’entrer avec honneur et gloire dans sa dernière demeure, sous la terre de Yamoussoukro. Le jour de la signature de la plate-forme par les quatre leaders des partis politiques qu’on croyait inconciliables. Compte tenu de leur passé scabreux et scandaleux et qui ne s’y prêtait pas. A cause de ce qui les divisait irréconciliablement.
Le MFA qui y était présent, n’avait pas été crée pour défendre la philosophie de Félix Houphouët-Boigny, premier président de la République de Côte d’Ivoire (1960-1993). Chaque Ivoirien connait et sait le passé et le parcours politique du principal fondateur du MFA dans ce pays. Le RDR qui y était aussi avait été crée par feu son principal fondateur pour être un parti du centre droit. Son action sur la scène politique ivoirienne n’était pas propice à faire de ce parti, un allié naturel du président Henri Konan Bédié, deuxième président de la République de Côte d’Ivoire (1993-1999). Chacun de nous est témoin de ce qui s’est passé entre le régime du PDCI-RDA sous Bédié et ce parti créé pour être du centre droit ou au centre. L’UDPCI qui y était aussi n’était pas crée pour être l’allié naturel d’Henri Konan Bédié, même dépositaire de l’héritage politique du père fondateur. De par l’unique, insupportable et inoubliable action de son principal fondateur et tel qu’il a été créé
Le PDCI-RDA, dans le droit de fil de son passé historique et glorieux ; de ce que ce parti se considère comme le parti libérateur et fondateur de la Côte d’Ivoire moderne; le parti, père de ce pays moderne ne pouvait qu’à chaque fois mettre de l’eau dans son vin. En vue d’éviter de gaspiller le spiritueux très cher et couteux qu’est sa Côte d’Ivoire. Qu’il a bâtie, construite doucement avec la sueur et le sang des pionniers. C’est ce qui fait que quelquefois, nous, ses militants, même mécontents, sommes obligés d’avaler des couleuvres. Mais pour combien de temps ? Même lorsqu’on avale les couleuvres ; ne peut-on pas être rassasié un jour ou bien en vomir quant on a le ventre si plein de ces bestioles ? C’est ce qui fait que nous autres, nous disons que cette affaire de RHDP ; ça suffit ! Affaire de RHDP qui ressemble finalement à une affaire d’un “gaou” qui va devenir bientôt un « gnata » nous exaspère. Et nous disons: ça suffit ! Pourquoi c’est maintenant et subitement qu’il faut restaurer la confiance à la base…. Et entre les partis politiques ? La confiance avait été instaurée dès la signature de la plate-forme. Pendant la cérémonie de signature de la plate-forme , ils étaient tous heureux de se retrouver entre héritiers politiques ( ???) du grand d’homme d’Etat. Ce n’était ni à Abidjan ni à Yamoussoukro mais à Paris. Si loin de l’esprit d’Houphouët-Boigny et de ses compagnons ! Pendant la retransmission en direct de cette cérémonie sur des écrans géants disposés à la maison du PDCI-RDA ; j’ai vu, ça et là, de très nombreux militants se congratuler, s’embrasser ! Chantant à l’unisson ! Les uns : « Hein ! Hein ! Gbagbo a chaud ! ». Les autres « Hein ! Hein Bédié et Ado ensemble, c’est fini pour Gbagbo ! » J’ai entendu des militants crier et pleurer de joie. Ils étaient prêts à mourir pour le RHDP. Ils scandaient ce 18 mai 2005 dans cette cour de la maison du PDCI-RDA : « Au revoir ! Au revoir ! La refondation, c’est fini ! Les enfants d’Houphouët-Boigny arrivent. » A leur retour de Paris, dans leur joie de « gaou » qui allait devenir après douze ans « gnata », ils nous ont donné de faux espoirs en instaurant d’abord une conférence des présidents, ensuite un présidium du directoire et enfin des coordinations communales et départementales. En parlant souvent de réglage ! Quels ont été les fonctionnements de ces structures de haut niveau ? Qu’on nous le dise ? Qu’on fasse le bilan ! Des hautes instances qui nous ont laissé sur notre faim. Au regard même de l’appel de Daoukro qui ramène l’existence du RHDP aux deux principaux partis, le PDCI-RDA et le RDR. Sans aucun égard pour les autres (l’UDPCI et le MFA). Les coordinations locales devraient être dirigées par les élus du parti membre qui y a remporté les élections nationales ou locales (député ou maire). Quelles sont leurs actions ? Quel est leur bilan ? Avant de rassurer qui que ce soit ; quelles ont été les actions de ces coordinations locales en faveur du rayonnement du RHDP auprès des bases et de l’adhésion filiale des militants à son existence et plus tard à la création d’un parti unifié ? Mais ces dirigeants en ont d’abord fait une machine électorale pour glaner les lauriers. Or lorsqu’on gagne une élection soit-elle la présidentielle, les retombées ne sont pas toujours mieux rétribuées entre les combattants. On ne construit jamais une maison, fut-elle un château, une villa ou une case par le toit. On ne bâtit pas une action politique durable par le sommet mais par la base. Même lorsque l’idée vient du sommet, il faut que la base l’adoube pour que cette idée demeure solide et ancrée dans les moeurs. Comment peut-on avoir mis la charrue avant les bœufs et demander aux bœufs de la pousser ? Que veut-on obtenir ? Et qu’attend-on concrètement des bœufs ? Parce qu’ils sont des bœufs qu’ils sont capables de miracles ? Avant d’être des bétails électoraux dans le cadre du rêve déçu du RHDP, les militants sont d’abord des citoyens libres et pensants avant de s’engager dans un parti politique. Moi, personnellement, je n’y crois plus. Le RHDP tel qu’il a existé depuis 2005, 2010 et 2015 n’a pas été mis au stade d’un mouvement de masse ni d’un groupement politique populaire auprès des militants des quatre partis. Qui croyaient que leurs leaders avaient fondé quelque chose de solide. Tel qu’il devrait être en tant qu’une structure politique de quatre partis politiques sociologiquement majoritaire dans le pays. Mais il n’a été qu’un groupement d’élites politiques qui n’ont pas pensé à son rayonnement à la base mais à leur positionnement politique. Maintenant d’où vient-il que subitement il faut rassurer la base et mettre la confiance entre les partis politiques. La confiance ne se décrète pas en un seul jour entre des personnes qui ont longuement fait chemin ensemble. Lorsqu’on a cheminé pendant près douze ans (2005-2017), a-t-on besoin de rassurer qui ? Les actes et les actions menés entre ceux qui cheminent vers une seule destination, suffisent à eux seuls pour rassurer ceux qui les accompagnent. Les deux appels du président Henri Konan Bédié, le 30 octobre 2010 et le 17 septembre 2014, ne suffisent-ils pas à rassurer tous les partis politiques du RHDP ? Le 30 octobre 2010, le candidat du PDCI RDA, placé, exprès, en troisième position, une place non convenable et à tous les points de vue critiquable, avait malgré tout lancé un appel aux Ivoiriens et à ses militants pour rapporter leurs voix sur le candidat du RDR. Qui était en seconde position, pour le deuxième tour, du 28 novembre 2010, devenu entre temps le candidat du RHDP. Conformément à la lettre et à l’esprit de la plateforme signée un 18 mai 2005. L’appel de Daoukro du 17 septembre 2014, contre toute attente politique, fut-elle en faveur d’un allié politique, ne suffit-il pas pour rassurer les partis politiques du RHDP ? Non ! Je ne comprends pas cette danse de tango des alliés de circonstance. Mais il y a un temps pour prendre les gens pour des imbéciles. Alors que nous ne sommes pas des imbéciles. C’est au nom de la paix et de la stabilité de ce pays que nous admettons de nous faire passer pour des imbéciles. Or, Félix Houphouët-Boigny nous a enseigné que 《seuls les imbéciles ne changent pas》. Maintenant que nous sommes restés des imbéciles pendant douze ans (2005-2017) ; nous avons décidé de changer. Parce qu’il s’agit de renvoyer l’ascenseur au PDCI-RDA dans le cadre du RHDP et de l’appel de Daoukro qu’il faut aller forcément vers un parti unifié. Que l’on ne s’y prendrait pas autrement ! Ce qui n’était pas une volonté politique affirmée et confirmée en 2005, en 2010 et en 2015 ; doit maintenant l’être, subitement et forcément en 2020 ! Cette attitude cache beaucoup de secrets que le temps qui « est un autre notre Nom de DIEU » nous révélera. A malin ! Malin et demi ! Il y a un temps pour tirer des hommes par leur nez et un autre où leur nez commence à leur faire mal et ils commencent à crier leur douleur. L’esprit du RHDP a très souvent été en défaveur du PDCI-RDA qu’il veut enterrer pour ne pas appuyer l’idée du choix d’un militant actif du PDCI-RDA en 2020. Mais qu’à cela ne tienne ! Que les partis demeurent tels qu’ils sont. Puisque les trois grands partis politiques sont maintenant à égalité de chance dans la gestion du pouvoir. Peut-être pas à égalité du temps certainement passé au pouvoir. Mais au moins chacun des trois leader a goûté à l’immense plaisir du pouvoir. Le PDCI-RDA a géré. Le FPI l’a fait. Et le RDR est entrain de faire son expérience. Que l’on ouvre désormais le bal de la confrontation électorale et démocratique dans la transparence en dehors des armes et du tripatouillage des listes électorales ; sans une CEI aux ordres et partiale ; et les Ivoiriens vont souverainement arbitrer pour qu’on sache une fois pour toute, qui est qui dans ce pays? Et le pays se portera mieux ! Nous sommes fatigués des raccourcis politiques et des politiciens qui n’aiment la Côte d’Ivoire que lorsqu’elle leur profite. Encore une fois pour toutes ! Que les partis politiques significatifs se mesurent démocratiquement. Cela rassurera davantage les Ivoiriens et non les bases des partis déjà déçues et braquées!!!
Ange DAGARET-DASSAUD
angedagaret@hotmail.fr
Ancien Président communal de la JPDCI RDA de Cocody
Ancien Vice Président national de la JPDCI
Ancien membre du Grand Conseil
Président de comité de Base
Secrétaire Général de Section
Membre du Bureau Politique