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Côte d’Ivoire, le point commun entre aujourd’hui et il y a 60 ans, c’est l’angoisse…(Le point de vue de Par Pascal Roy)

Pascal Roy

Parce que le pouvoir ne se déploie que par esquisses, partout au monde, en Côte d’Ivoire et ailleurs, il échappe toujours, en partie, à la conscience du public ;  il est donc par nature inassimilable. Si les phénoménologues font de l’objet une transcendance pour la conscience qui le vise, de même les gestes du pouvoir sont transcendants, c’est-à-dire opposent une résistance à ceux qui les scrutent. Cette résistance, liée à ce mode de donation partielle, à la manière dont le pouvoir se déploie dans l’espace public, ne condamne pas le public à la cécité, elle ne signifie pas non plus que le pouvoir soit secret ou caché. Ce mode de donation implique simplement que la publicité du pouvoir et la compréhension du public en corollaire sont un processus dynamique, l’un s’explicitant, l’autre l’assimilant.

‘’Parce que le pouvoir ne se déploie que par esquisses, partout au monde, en Côte d’Ivoire et ailleurs, il échappe toujours, en partie, à la conscience du public ;  il est donc par nature inassimilable.’’

Par conséquent, ce que révèle tout discours politique, c’est au fond que le pouvoir, en démocratie, ne peut être totalement public, mais relève d’une logique plus subtile qui est celle d’un processus infini d’exposition et de mise en retrait. C’est en comprenant cette limite structurelle du champ politique que le citoyen peut acquérir une forme de lucidité sur le pouvoir, sur ses capacités et ses limites.

N’attendons donc d’aucun leader politique qu’il rende raison une fois pour toute de sa future politique, mais soyons attentifs à toute esquisse du pouvoir, admettant que la politique est et reste toujours à comprendre.

‘’N’attendons donc d’aucun leader politique qu’il rende raison une fois pour toute de sa future politique, mais soyons attentifs à toute esquisse du pouvoir, admettant que la politique est et reste toujours à comprendre.’’

Les acteurs politiques ivoiriens de la période de l’indépendance ont créé un modèle de société que des gens continuent encore de maintenir en vie, par de simples séances de toilettes. Aujourd’hui, ils sont pris dans leur propre système. Nous savons que le   “statu quo” et “faire comme avant” ne sont pas des options face aux enjeux actuels. Mais les décisions sont prises toujours de la même manière. Je crois qu’il faut les convaincre de participer à la création d’un nouveau modèle de société pour Notre Temps où ils seraient parties prenantes du changement de paradigme et d’en faire des leaders d’influence, pas forcément des conducteurs de travaux. Un dicton des pays du Nord dit qu’il est préférable de voir de face son défi que de le garder derrière soi. Et j’aime bien cette phrase de la sagesse dans les pays du Sud qui nous invite à ne pas passer notre vie à redresser l’ombre d’un bâton tordu. Finalement, je crois aux ressorts de notre Nation pour modéliser un avenir dans la voie du renouveau.

‘’Les décisions sont prises toujours de la même manière. Je crois qu’il faut les convaincre de participer à la création d’un nouveau modèle de société pour Notre Temps où ils seraient parties prenantes du changement de paradigme et d’en faire des leaders d’influence, pas forcément des conducteurs de travaux.’’

Agissons et très vite!!! Car, pour l’instant,  nous sommes tous du mauvais côté de l’Histoire. Car, le futur qui était promis comme un progrès, plus personne n’y croit. Et le point commun entre aujourd’hui et il y a 60 ans, c’est l’angoisse.

Docteur Pascal ROY

-Maître de Conférences des Universités

-Philosophe-Juriste-Diplômé de Sciences Politiques, de Médiations et RH

-Consultant, Coach Politique et chroniqueur

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