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[Côte d’Ivoire] Les autorités prennent des dispositions contre l’exportation illicite de ses noix de cajou

le séchage des noix de cajou

L’autorité en charge de la filière anacarde en Côte d’Ivoire, premier pays producteur de noix de cajou au monde, annonce des mesures pour freiner la fuite de la noix de cajou vers les pays limitrophes, face à la recrudescence du phénomène qui menace les exportations ivoiriennes.

Il a été décidé d’interdire la remontée vers les zones frontalières de tout véhicule ou engin roulant transportant des noix de cajou, ainsi que les cargaisons refoulées à l’entrée des magasins portuaires, indique le Conseil du coton et de l’anacarde (autorité publique en charge de la filière) dans une note publiée jeudi.

Le Conseil annonce également “la fermeture systématique et immédiate jusqu’à nouvel ordre” de tout magasin et centre de collecte situé dans les zones jouxtant la frontière.

“Tout opérateur contrevenant à ces dispositions s’expose à des sanctions pouvant aller jusqu’au retrait de son agrément, sans préjudice de poursuites pénales, conformément à la réglementation en vigueur”, prévient la direction du Conseil du coton et de l’anacarde.

Le Conseil rappelle que le transport de produits se fait des zones de production vers les ports et les usines de transformation et que les cargaisons doivent être obligatoirement accompagnées d’une fiche de transfert précisant la destination des produits.

Le Conseil déplore la recrudescence du phénomène de la fuite de noix de cajou des zones de production frontalières vers les pays limitrophes, non sans dénoncer les opérateurs qui se livrent “impunément à ce trafic préjudiciable à l’économie nationale, eu égard aux pertes de recettes qu’il occasionne”.

Lors de la campagne de commercialisation écoulée, “plus de 1.300 camions chargés n’avaient pas déchargé leurs cargaisons au port”, selon le directeur général du Conseil du coton et de l’anacarde, Adama Coulibaly.

De source officielle, la fuite de la production ivoirienne de noix de cajou a atteint un record de plus de 100.000 tonnes, ces quatre dernières années.

La région de Bondoukou (nord-est) est non seulement l’une des plus importantes zones de production de l’anacarde en Côte d’Ivoire, mais également la plus grande porte de sortie frauduleuse des noix de cajou vers l’étranger, notamment le Ghana, mais également le Mali et le Burkina Faso, en raison de prix plus rémunérateur et du coût du transport nettement moins cher dans ces pays, ont fait remarquer des observateurs locaux.

La campagne 2018 de commercialisation s’est ouverte le 15 février sur l’ensemble du territoire national avec un prix plancher de 500 francs CFA (un dollar) le kilogramme de noix de cajou contre 440 FCFA le kilo précédemment pour une prévision de production de 750.000 tonnes.

En 2017, la Côte d’Ivoire a enregistré une production de 711.236 tonnes représentant “la moitié de la production de l’Afrique de l’Ouest et 22% de la production mondiale” qui permet au pays de conserver “sa position de premier producteur mondial”, selon le gouvernement.

À noter que la production est également exportée sous forme de noix brute vers l’Inde (95%) et le Vietnam (5%).

L’Etat ivoirien veut atteindre un million de tonnes d’ici à 2020 et relever le défi du faible niveau de transformation locale avec pour objectif “d’être pratiquement à 100% de transformation de la noix de cajou à l’horizon 2020”.

Les quantités transformées localement ont évolué de 31.220 tonnes en 2013 (6,24% de la production) à 44.628 tonnes en 2017 (6,62% de la production) avec 29 unités de transformation pour une capacité théorique de 109.500 tonnes, soit environ 16% de la production nationale.

ABIDJAN, 22 février (Xinhua)

 

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