[Côte d’Ivoire Les ‘’Judas’’ de l’Udpci] Un pied dedans, un dehors

[Côte d’Ivoire Les ‘’Judas’’ de l’Udpci] Un pied dedans, un dehors

L’Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d’Ivoire (Udpci) du défunt président, Général Robert Guéï, ne veut pas mourir avec son père fondateur. Elle (Udpci) a donné sa position avant le congrès constitutif du Rassemblement des houphouëtiste pour la démocratie et la paix (Rhdp) unifié, qui s’ouvre les 25 et 26 janvier 2019 : ‘’le parti ne sera dissout’’.

Au sortir de sa session du 22 décembre 2018, le bureau politique de l’Udpci, à l’unanimité, a été on ne peut plus clair. Le parti créé par feu le Général Robert Guéi prendra part aux travaux de la constitution du Rhdp unifié, les 25 et 26 janvier 2019, pour autant, “il ne disparaîtra pas’’.

Mieux, l’Udpci s’affiche comme un parti de rassemblement, de démocratie et de paix. Le parti que préside Dr Albert Toikeusse Mabri veut s’attacher à un Rhdp de rassemblement, ouvert à toutes les filles et à tous les fils de la Côte d’Ivoire.

‘’Pour ce qui est de la dissolution des partis, je pense qu’il appartient à chaque parti d’apprécier. Mais, je tiens à rappeler aux uns et aux autres qu’il n’a jamais été le cas dans le bureau politique du Rhdp de dissolution de parti politique. En tout cas à ma connaissance, ce n’est écrit nulle part dans un document’’, justifie le 2e vice-président de ce parti, Dr Albert Flindé.

Par ailleurs, l’Udpci reste collée aux textes qui régissent sont parti et que ses militants approuvent : ‘’seul le congrès a le pouvoir de le faire. Pour tout dire, il n’est pas question de dissoudre l’Udpci  après le congrès du Rhdp le 26 janvier 2019.’’

« Je voudrais faire une précision de taille. Aucun parti ou mouvement politique ne disparaitra après le 26 janvier 2019. Par conséquent, l’Udpci ne disparaitra pas. Nous optons pour la stabilité sans jamais renoncer à notre ambition de voir notre président, Mabri, accéder à la magistrature suprême de ce pays »

La rumeur de la dissolution du parti-héritage de M. Gueï, enflait et puait au point où les militants de base étaient confus. Avant cette annonce officielle, le secrétaire général adjoint, Dely Mamadou avait planté le décor quelques jours auparavant: « Je voudrais faire une précision de taille. Aucun parti ou mouvement politique ne disparaitra après le 26 janvier 2019. Par conséquent, l’Udpci ne disparaitra pas. Nous optons pour la stabilité sans jamais renoncer à notre ambition de voir notre président, Mabri, accéder à la magistrature suprême de ce pays ».

Des bouches armées attaquent les ‘’Judas’’.Comme si c’était hier, les militants de l’Udpci, que le Pdci-Rda qualifiait de ‘’Judas’’, après leur départ, sont traités de tous les noms par des caciques du Rhdp unifié.

C’est d’abord, le porte-parole principal du Rhdp, Kobenan Kouassi Adjoumani, qui, au cours d’une conférence de presse, va s’en prendre à travers des mots, à peine voilés au président de l’Udpci sans toutefois le citer : ‘’ Celui qui pense qu’il va manger avec le nom du Rhdp et après s’en aller pour être candidat contre le Rhdp, l’esprit d’Houphouët va venir le chercher et s’en aller avec lui’’.

 »Le Dougloudou national » adressant ses vœux de nouvel An au président de son parti

En revanche, le président du comité d’organisation du premier congrès du Rhdp unifié, Adama Bictogo, n’a pas changé sa position d’un iota. Dans les médias, il continue à soutenir que tous les partis politiques qui ont adhéré à cette plate-forme politique ‘’disparaîtront’’ après ces assises pour faire  place à l’unique et seule entité politique dénommé Rhdp unifié.

Rien que du folklore.L’ancien Meeciste (Mouvement des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire), le défunt mouvement proche du Pdci, par ailleurs 2èmevice-président du Rhdp unifié, M. Mabri, demeure serein face à tout ce qu’on peut qualifier de bruits de casseroles vides. ‘’La dissolution des partis politiques ne sera pas à l’ordre du jour à ce congrès constitutif’’, entend-on des leaders de certains partis politiques, membres de cette coalition politique au pouvoir.

Ces derniers temps, l’Udpci a bénéficié de certaines nominations au sein du Rhdp unifié. La 4e vice-présidente en charge  des affaires juridiques, en relation avec les institutions de l’Udpci, Mme Mahi Clarise, a été nommée porte-parole adjoint du Rhdp unifié.  Cette intellectuelle, la dame de fer, est la mémoire vivante de l’union et de la mobilisation des femmes au sein de l’Udpci. L’ancien feeciste, celui qui a écrit  les belles pages de ce parti quand il assurait la présidence de la jeunesse, Jean Blé Guirao (Le Dougloudou National), occupe le poste stratégique de la présidence de la commission mobilisation des étudiants.

Malgré tous ces constats qui achèvent de convaincre que, seules les différentes résolutions des travaux en commissions détermineront la vision de ce nouveau parti politique, les  bruits de couloir deviennent plus assourdissants.

Au moins, l’Udpci, la troisième formation politique forte de la Côte d’Ivoire, a eu le courage de donner sa vision et sa position.

Néanmoins, il reste à savoir si les résolutions sont déjà scellées ou si elles vont donner raison aux ‘’Judas’’? Il est trop tôt pour répondre par l’affirmative. Trop d’eau a coulé sous pont. Le Pdci-Rda a claqué la porte. L’Udpci occupe, désormais la seconde place dans cette coalition politique. Mais, ceux qui étaient qualifiés de ‘’traitres’’ hier par le Pdci-Rda, sont les seuls, des douze apôtres de Jésus à être malmenés dans la presse et les médias.

Il n’y a pas de fumée sans feu, selon l’adage. Autant affirmer que l’Udpci a un pied dedans pour mieux observer les faits et les gestes des caciques et un autre pied dehors pour continuer la reconstruction de son parti-héritage. Elle n’a pas totalement les deux pieds joints dans le Rhdp unifié. Ce parti peut créer la surprise à tout moment lors du congrès, selon la direction du vent.

Sériba Koné

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