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(Côte d’Ivoire Manifestations contre la candidature d’ADO) La vingtaine de femmes interpellées a été libérée

Au cours d’une conférence de presse au siège du Pdci-Rda, à Cocody, Marie Odette Lorougnon, une des initiatrices de la marche des femmes de ce vendredi à Abidjan a dénoncé le déploiement des forces de l’ordre et de sécurité pour étouffer ladite manifestation contre le 3e mandat du président sortant Alassane Ouattara. Non sans rassurer que la vingtaine de femmes interpellées dans la matinée a été libérée.
« Je voudrais dire à l’armée, qu’elle n’a pas le droit d’être réquisitionnée pour un seul individu ni pour un seul camp. L’armée est là pour le peuple de Côte d’Ivoire. L’armée est payée par le contribuable.

Elle n’a pas le droit de nous foudroyer, de nous mâter, de nous brutaliser, de nous violenter pour un seul individu, pour M. Ouattara », a martelé Mme Lorougnon, vice-présidente du Front populaire ivoirien(FPI), proche de Laurent Gbagbo. Prenant à témoin, la communauté internationale et surtout l’Union africaine, elle dira : « L’armée de Côte d’Ivoire a été réquisitionnée par rapport à une marche des femmes. Une marche des femmes aux mains nues. C’est la première fois que nous voyons cela. De simples femmes que nous sommes, de pauvres femmes, les mains nues pour crier leur ras-le bol par rapport à la violence du pouvoir qui met les microbes en route quand nous voulons faire des manifestations. Nous avons vu ce qui a été déployé comme armée. L’armée toute entière a été réquisitionnée. C’est étonnant quand on sait que M. Ouattara a dit que nous sommes dans une démocratie », a-t-elle dénoncé.

Par ailleurs, la présidente des femmes du FPI, tendance Laurent Gbagbo a reconnu que la marche n’a pu se tenir parce qu’étouffée par les forces de l’ordre et de sécurité même si elle soutient que les femmes se sont mobilisées. « Mais, les femmes se sont mobilisées. Ils ont eu peur de la mobilisation des femmes de Côte d’Ivoire. Quelle tristesse ! Dans une république, les citoyens ont des droits. Et, nous avons le droit de dire « non » ou de dire « oui ». Nous, nous sommes pour le non. Parce que nous trouvons que le 3è mandat de M. Ouattara est anticonstitutionnel et nous ne l’acceptons pas. Nous avons le droit de dire non », a-t-elle insisté.

« Il y a eu vingt femmes qui ont été libérées. Elles ont été libérées et elles sont parmi nous. Je crois que c’était pour dissuader cette marche historique des femmes de Côte d’Ivoire que toute l’armée de Côté d’Ivoire a été déployée », a-t-elle dit. De fait, un arrêté a été pris par le gouvernement suspendant les marches, sit-in et autres manifestations sur la voie publique sur toute l’étendue du territoire national durant la période allant du 19 août au 15 septembre 2020. Cette décision vise selon le gouvernement à prévenir les risques de troubles à l’ordre public. Les contrevenants à cette mesure de suspension, prévient l’arrêté interministériel, sont passibles de poursuites judiciaires pouvant conduire à des peines d’emprisonnement.

EKB

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