Menacés d’expropriation, les habitants de Gobelet accusent et interpellent Ouattara

Menacés d’expropriation, les habitants de Gobelet accusent et interpellent Ouattara

Fils de El Hadj Tasséré Douamba, fondateur du village, le président de l'association à assurer que toutes les vérifications entreprises par l’association ont démontré que le site qu’ils occupent est un bien de l’Etat.

Abidjan, 09-07-2020 (crocinfos.net) C’est un véritable appel au secours que les habitants de Gobelet-village, quartier de la commune de Cocody ont adressé au président ivoirien Alassane Ouattara et à son épouse Dominique le mercredi 8 juillet 2020. Menacés d’expropriation, ces habitants réunis au sein de l’Association des résidents de Gobelet-Cocody îlot 269 (ARGC-269) ont animé une conférence de presse pour interpeller l’opinion sur un litige qui les oppose à l’ex-ministre Saliou Touré autour de la parcelle où vivent 20 000 âmes.

Président de l’ARGC-269, Boukary Douamba a dénoncé plusieurs manœuvres qu’il qualifie “d’incompréhensibles’’. «Nous sommes nés ici, on ne va pas partir. Les gens veulent nous chasser parce que nous sommes des pauvres gens. Que le chef de l’Etat intervienne pour régler ce problème définitivement. Depuis 20 ans, on ne peut pas dormir», a souligné M. Douamba.

Fils de El Hadj Tasséré Douamba, fondateur du village, le président de l’association à assurer que toutes les vérifications entreprises par l’association ont démontré que le site qu’ils occupent est un bien de l’Etat. «C’est un patrimoine de l’Etat. Il n’appartient pas à Saliou Touré», a-t-il ajouté. Mieux, Boukary Douamba a laissé entendre que les habitants de Gobelet, conscients de ce fait, ont entrepris des démarches depuis plusieurs années pour occuper légalement l’îlot.

Il a ainsi précisé qu’en 2006, la mairie de Cocody a répondu favorablement à une demande de déclassement introduite en 2003. «Nous avons fait un parcours normal», a-t-il martelé. Avant de se dire étonné d’apprendre qu’une demande d’ACD a été introduite par Saliou Touré, indiquant avoir déposé un «dossier complet» au cabinet du ministre (de la Construction) pour faire opposition à cette demande.

«La Côte d’Ivoire est un Etat de droit. Nous avons les preuves que le terrain appartient à l’Etat et non à Saliou Touré. Il ne paie pas d’impôt sur ce terrain, nous ne payons pas non d’impôt. Que le droit se dise», a laissé entendre le président du collectif, documents en mains.

Parmi ces documents, un surprenant reçu de paiement datant de 2012. «Le ministre Saliou Touré dit qu’il a payé le terrain en 2002 et c’est 10 ans après qu’il a le reçu de paiement. Quand il y a un problème sur un site, on appelle les deux partis, on ne force pas», a dénoncé le conférencier du jour.

Pour rappel, ce sont environ 2 000 familles qui vivent sur le terrain litigieux qui est estimé à 35 026 m2.

Une correspondance particulière de Abraham Kouassi 

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