Ci-dessus l’intégralité de sa déclaration
Le Réseau des Acteurs de Médias pour les Droits de l’Enfant en Côte d’Ivoire (RAMEDE-CI) constate avec beaucoup d’amertume la présence des enfants dans des manifestations politiques depuis quelques jours. Depuis 2000, les périodes électorales en Côte d’Ivoire sont marquées par la passion et la violence qui représentent des risques énormes surtout pour les enfants.
Cette situation malheureuse qui a toujours été dénoncée par le RAMEDE-CI depuis 2010 refait surface. Pourtant, les professionnels des médias sont conscients que tout adulte devrait s’engager à protéger l’enfant, généralement exposé aux violations récurrentes de ses droits fondamentaux.
– Considérant qu’en période de conflits les violations des droits de l’enfant se multiplient, l’exposant à des risques accrus pouvant le conduire à la mort ;
– Tenant compte du rôle important des médias dans la société en générale, leurs responsabilités dans l’orientation, le contenu et les conséquences de leurs productions sur l’épanouissement de l’enfant ;
– Rappelant les dispositions de la Convention relative aux Droits de l’Enfant de l’ONU (CDE) et de la Charte Africaine des Droits et du bien-être de l’Enfant de l’Union Africaine (CADBE) sur la nécessité d’accorder une protection spéciale à l’enfant en vue de promouvoir son bien-être physique, moral et social ;
– Ayant à l’esprit la Charte Ivoirienne des professionnels des médias pour la protection des enfants, des normes déontologiques et les principes qui régissent leur profession ;
Le Réseau des Acteurs de Médias pour les Droits de l’Enfant en Côte d’Ivoire réitère son engagement à protéger et à promouvoir les droits de l’enfant et son bien-être à travers les médias.
Rappelons qu’en 2010, de nombreuses victimes ont été enregistrées parmi les enfants lors du premier tour de l’élection présidentielle, dont le cas de l’enfant battu à mort dans la ville de Danané, pour avoir déchiré l’affiche d’un candidat. La population ivoirienne a encore en mémoire l’assassinat de trois (3) enfants innocents tués le 12 février 2010 à Gagnoa, au cours des manifestations de protestation politique ; pour ne citer que ces cas.
Le RAMEDE-CI note avec inquiétude comme en 2010 l’implication des enfants dans des manifestations, à l’appel de certains partis politiques.
Le RAMEDE-CI en appelle au sens de la responsabilité des uns et des autres et les partis politiques à prendre en compte l’intérêt supérieur des enfants dans toutes leurs décisions.
Le RAMEDE-CI invite les parents et les acteurs politiques à tenir les enfants loin de toute manifestation politique.
La situation sera encore plus difficile cette année avec l’importance des réseaux sociaux. Toute la communauté virtuelle des réseaux sociaux a constaté récemment avec stupéfaction l’appel à la haine sur Facebook d’une jeune fille, sous la dictée de sa maman. Une déclaration qui s’est faite à visage découvert, exposant ainsi la fillette à des risques énormes pour son intégrité physique.
En tout état de cause, le Réseau des Acteurs de Médias pour les Droits de l’Enfant en Côte d’Ivoire entend dans les prochains jours, organiser des rencontres avec les principaux groupements politiques afin de partager avec eux sa préoccupation.
Le RAMEDE-CI invite toutes les parties politiques, les communautés religieuses, sociales et culturelles ainsi que les parents à prendre la pleine mesure de cette déclaration et à s’approprier de l’appel du Parlement des Jeunes proclamer tout récemment. Notre combat à tous se doit de léguer à nos enfants un environnement sain, apaisé et propice à leur développement et leur éducation.
Pour le RAMEDE CI
LE PRESIDENT
Mamadou DOUMBIA