L’Union pour la Démocratie et pour la Paix en Côte d’Ivoire (Udpci) vient de prendre son ticket d’être parmi les nominés du prochain remaniement ministériel, après le Mouvement des Forces d’Avenir (MFA) et le Parti ivoiriens des Travailleurs (PIT), au sortir de son deuxième congrès extraordinaire qui s’est déroulé, à Yamoussoukro, le samedi 12 mai 2018, en présence de plusieurs autorités des partis alliés au Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la paix (Rhdp).
« C’est le droit de l’Upci (Ndlr : Union pour la Côte d’Ivoire) de dire ‘’non’’, mais ce parti ne fera pas partie du gouvernement Rhdp que j’ai l’intention de former dans les semaines à venir », prévenait le président de la République Alassane Ouattara, dans son discours, à la clôture du 4e Congrès extraordinaire de son parti, le Rassemblement des Républicains (RDR), à Treichville.
Cette menace à peine voilée contre les autres partis membres de la coalition fut l’occasion pour le président d’honneur du RDR, M. Ouattara de tendre la main à l’Udpci, parti présidé par Albert Toikeusse Mabri. « Nous avions mis le ministre Mabri en congé, mais il est temps que l’Udpci revienne dans la famille Rhdp », indiquait-il.
Le deuxième congrès extraordinaire du parti de Dr Mabri n’a pas attendu longtemps à saisir cette main tendue. L’Udpci a entériné le parti unifié pour ‘’relever le défi du rassemblement pour bâtir la Nation’’ en restant collé au thème du congrès.
Vers la fin d’un long congé ? Le vendredi 25 novembre 2016, Albert Toikeusse Mabri, ministre des Affaires étrangères ivoirien a été limogé du gouvernement, tout comme son collègue de l’Habitat et du Logement social, Gnamien Konan. Le premier a été remplacé par Marcel Amon Tanoh et le second par Mamadou Sanogo.
Dans sa publication du 25 novembre 2016, le site jeuneafrique.com révélait que les deux ministres étaient en désaccord avec le chef de l’État, Alassane Ouattara, et le directoire du (Rhdp) concernant la nomination de candidats aux élections législatives.
Estimant que les candidatures issues de l’Udpci n’étaient pas assez nombreuses au sein du Rhdp, alors que le Rassemblement des Républicains (RDR) d’Alassane Ouattara était parvenu à imposer ses cadres, Mabri Toikeusse a en effet décidé de présenter des candidats de son propre parti en dehors de la coalition Rhdp.
Selon le site, au sein de l’Udpci, des cadres ont menacé M. Mabri de destitution s’il ne s’exécutait pas. Une version balayée par un conseiller du président : « C’est Mabri qui a été sanctionné pas les cadres de son parti, dit-il, précisant le Rhdp avait accordé 11 investitures à l’Udpci dans ses fiefs, mais Mabri en a demandé d’autres pour étendre sa zone d’influence. »
Face aux journalistes, le 28 novembre 2016, Dr Mabri a témoigné sa fidélité au Rhdp. « Ma formation politique fait toujours partie du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix affirmait-il, ajoutant, par ailleurs L’Udpci fait toujours partie du Rhdp (…) les discussions sur les législatives n’ont rien à voir avec leur appartenance à la coalition au pouvoir. Personne ne peut exclure son allié (…) Le jour où l’Udpci ne veut plus être membre, les instances compétentes se réuniront. Pour 2020, je souhaite être celui que l’ensemble de la coalition va accompagner.»
Le ticket était prévisible. L’Udpci, l’héritage de feu Robert Gueï, n’a jamais quitté le Rhdp malgré le limogeage de Mabri, seul ministre de ce parti au gouvernement. Le 17 mars 2018, le Bureau politique de l’Udpci a autorisé le président de ce parti, Albert Toikeusse Mabri, à signer le manifeste du parti unifié du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (coalition au pouvoir).
En entérinant le parti unifié, l’Udpci reste constante dans sa démarche politique : ‘’œuvrer pour une paix durable en Côte d’Ivoire pour les générations futures.’’
Combien de portefeuilles ministériel, le président Alassane Ouattara réserve-t-il à l’Udpci de retour de congé? Après ‘’la validation (par les autres partis que sont les présidents des six partis (Pdci-Rda, RDR, Udpci, MFA et le PIT) de l’accord politique pour former un nouveau gouvernement’’ tel qu’annoncé le 5 mai au 4e congrès du RDR. Le sort de l’UPCI étant connu, reste le Pdci-Rda. Sachant que, l’Udpci se positionne comme le 3e parti politique représentatif de la coalition après le Pdci-Rda et le RDR. C’est la question de fond dans cette coalition politique où tous les coups sont permis.
Sériba Koné