[Côte d’Ivoire Scandale financier à la mairie du Plateau] Le maire élu et trois autres individus dont Benjo, bientôt poursuivis

[Côte d’Ivoire Scandale financier à la mairie du Plateau] Le maire élu et trois autres individus dont Benjo, bientôt poursuivis

Au cours d’une conférence de presse que Jacques Yapi, maire intérimaire de la commune du Plateau, a prononcé, le dimanche 9 décembre 2018, dans l’après à la salle de mariage de ladite commune, il a révélé qu’il va déposer une plainte contre le nouveau maire élu Pdci, Jacques Ehouo, à cause d’un préjudice portant sur environ 6 milliards FCFA.

Selon le conférencier, cette somme de plus 6 milliards FCFA, est le préjudice que subit la mairie depuis 2004 jusqu’en 2017, à cause de la gestion opaque des affaires sous l’ex-maire, Akossi Benjo.

Jacques Yapi, maire intérimaire de la commune du Plateau

À sa prise de fonction en qualité de maire intérimaire, en août 2018, il a commencé à faire le bilan de la gestion du maire précédant, Akossi Benjo. « J’ai examiné certains contrats, notamment celui de ‘’Neg-com’’ créé en 2002, dirigée par Jacques Ehouo Gabriel », a indiqué le conférencier. En effet, révèle-t-il, ‘’Neg-com’’ fonctionnait comme une régie de recettes ce qui est contraire à la loi. « En 2004 un contrat a été signé entre Bendjo et Jacque Ehouo pour encaisser les taxes publicitaires. Dans ce contrat le société Jacques Ehouo versait 70% à la mairie et gardait les 30% pour elle-même. Ce qui fait que Neg-com fonctionnait comme une régie de recettes ce qui est contraire à la loi. Parce que pour quelle existe il faut une décision en conseil des ministres», précise-t-il avec document à l’appui.

Par ailleurs, explique-t-il le mécanisme de détournement a été découvert après un audit interne effectué en 2018, et annonçant que le conseil a instruit ses avocats pour porter plainte contre Jacques Ehouo, son oncle Bendjo, en France depuis juillet, faisant lui déjà l’objet d’une procédure en cours.

Le maire intérimaire poursuit ses révélations: «J’ai découvert un protocole d’accord signé en février 2004. Dans un tableau que j’ai établi en termes de taxes de publicité, la commune du Plateau n’a enregistré que 615 millions dans ses lignes de 2004 à 2017. Or, sous ma gestion 2018, je fais 50 millions de recette par mois. Voilà la situation.

Je tiens à préciser que la société de Jacques Ehouo est personnellement responsable parce que c’est son entreprise : « Nous avons fait un audit qui démontre que le préjudice subit par la commune du Plateau est estimé à plus de 6 milliards de FCFA de 2004 à 2017. Nous avons la liste des entreprises qui ont payé. Nous avons les chiffres payés, par exemple par la société de téléphonie mobile MTN (350 millions) et contrat avec Nsia. Voyant tout ça, j’ai donc décidé d’intimer l’ordre à l’entreprise de Jacques Ehouo de rembourser le préjudice subit. Ce dernier a opposé une fin de non recevoir. Il m’a plutôt envoyé un avocat. Moi j’attends que ce préjudice soit payé. J’ai décidé de briser ce son de conformisme ambiant pour que les choses changent. Il faut qu’un jour dans ce pays, nous reconsidérions les choses pour que le pays avance».

Il va révéler un autre scandale. « En 2003, le conseil municipal du Plateau a vu inscrire dans ses documents une prise de participation dans une société d’économie mixte de 20 millions FCFA. Le conseil n’a pas vu les statuts, encore moins les documents. Ensuite le conseil n’a plus entendu parler de cette société jusqu’en 2014 où on demande un financement de 60 millions FCFA. Je me suis opposé à cette époque. Aujourd’hui, je me rends compte que cette société n’est plus mixte, mais plutôt anonyme. Avec pour actionnaires Eho Djoman Claude, un parent de Bendjo et un autre comptable à la mairie du Plateau. À la faveur de mon intérim, ma surprise est totale. Je découvre que depuis avril 2015, la commune du Plateau et l’agent de la mairie ont cédé leurs parts à Ehouo Djoman Claude, à l’insu du conseil municipal concernant la Société de la promotion du Plateau.

Pour ces deux principaux dossiers, j’ai demandé à l’avocat de la commune, qu’il y ait juridiquement une suite. Que Miezan Pierre (comptable, ndlr), Eho Djoman Claude, Bendjo et Jacques Ehouo soient poursuivis. Moi j’assure l’intérim et je demande que ceux qui ont créé le préjudice à la commune du plateau puissent payer».

Avant l’installation du nouveau conseil municipal, le jeudi 13 décembre 2018, qui mettra fin à l’intérim de Jacques Yapi, les regards restent braqués sur la mairie du Plateau.

Kpan Charles

 

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