Débutée depuis le lundi 22 janvier, les journées de l’Avocats se poursuivent à Abidjan et ne prendront fin que le 27 janvier 2018.
Me Emmanuel Assi, ancien bâtonnier de l’ordre des avocats, a prononcé une conférence sur le thème : « De qui sommes-nous fils » à la cérémonie officielle des Journées de l’avocat qui se déroulent à Abidjan du 22 au 27 janvier 2018.
L’ancien bâtonnier a révélé que l’on est parti de la notion d’avocats défenseurs à celle du plus simple d’avocats dans sa forme actuelle. Alors que la Côte d’Ivoire n’était qu’une colonie, les avocats défenseurs étaient nommés par le gouverneur général de l’Afrique occidental française (AOF). Il n’existait pas encore à cette époque un Ordre, pas de barreau. De sorte que les avocats défenseurs exerçaient leur métier à titre individuel. Mais toujours guidés par le souci d’être organisés, ils étaient dirigés par « le plus ancien d’entre eux, qui prenait le titre de doyen ».
Au total, en parlant des pères des avocats ivoiriens, Me Emmanuel Assi a dénombré parmi ces nombreux avocats, 11 avocats défenseurs devenus bâtonniers. Trois sont d’origine ivoirienne. Etant étendu qu’avant l’indépendance c’est bien la nationalité française qui était en vigueur dans les colonies. Il s’agit notamment de Me Lucien Yapobi, Me Adam Camille et Me Jean-Konan Banny, qui avaient une compétence fédérale dans toute l’AOF, quel que ce soit leur pays d’origine.
Il a rappelé que c’est à partir des années 70-74 que les jeunes avocats ont afflué vers le barreau qui a été créé par la Loi du 7 novembre 1959. Me Assi a aussi instruit l’assistance sur le fait que « la probité, l’indépendance, l’honneur, la modération et le désintéressement sont les grands principes autour desquels est structurée la profession d’avocat….C’est autour de ces grands principes moreaux que les avocats peuvent montrer leur identité», a-t-il insisté. Dans un monde en perpétuelle mutation, Me Emmanuel Assi s’est inquiété sur deux de ces principes moraux. « Les principes de modération et de désintéressement sont-ils compatibles aujourd’hui avec la profession ? », s’est-il interrogé. Car, comme il l’a reconnu lui-même, « sur le marché vous êtes compétitifs, vous gagnez de l’argent ou vous disparaissez. » quoiqu’il en soit, Me Assi a donné ce conseil : « L’avocat doit continuer d’inspirer confiance entre le juge et le judiciable. » Faut-il le rappeler, cette séance était placée sous le parrainage de Koné Mamadou, président du conseil constitutionnel qui a prodigué de sages à la fois aux magistrats et aux avocats.
Kpan Charles