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[Côte d’Ivoire] Trouvons chacun une tâche de responsabilité à accomplir ! (Le point de vue de Dr Pascal Roy)

Dans l’optique de Catalina FERRER et Réal ALLARD, réinventons l’éducation à la citoyenneté démocratique, celle qui peut faire apparaître le meilleur en chaque personne et viser l’acquisition de compétences cognitives et métacognitives portant sur la compréhension de soi, d’autrui et de la réalité sociale et environnementale, sur l’adhésion aux valeurs démocratiques et les compétences affectives sous-jacentes, ainsi que sur la capacité d’engagement à l’égard de soi, d’autrui et du monde, c’est-à-dire la capacité de s’épanouir, de vivre et de coopérer avec d’autres et de contribuer à la construction du projet de société que l’on se donne.

’Sinon, que signifie, pour chaque ivoirien, le fait d’être si la fondation de la maison commune, la Côte d’Ivoire, peut se casser et se reconstruire sans ses aspirations, même en plein sommeil ? Pourquoi y a-t-il quelque chose et non pas rien ? Ce « pourquoi » vise, non pas le néant, mais l’être ivoirien. L’existence est ce qui a en soi des possibilités. Celui qui existe a des possibilités à tout moment et la certitude de sa mort.’’

Ce mouvement de l’être profond favorise l’essor de la pensée critique et éthique, la mise en branle de la pensée divergente et créative; de la capacité de s’émerveiller devant la nature, devant l’expression artistique, devant la tendresse, la solidarité, l’amitié, l’amour…; de la capacité d’autonomie, d’estime et d’affirmation de soi, de gestion de ses sentiments; de la capacité d’être empathique, de reconnaître l’autre, de dialoguer, de résoudre des conflits, de communiquer et de coopérer; de la capacité de révolte devant les injustices et les violations des droits humains, de la capacité, enfin, de se responsabiliser et de participer démocratiquement à la vie sociale.

’L’être-pour-la-mort est ce qui donne à l’existant ses possibilités. L’être ivoirien, à la différence de l’animal, ne doit pas être  accaparé par son milieu au point de se soumettre à des génuflexions physiques, morales et spirituelles humiliantes comme à l’époque de Kunta Kinté ; ce qui le caractérise, c’est, au contraire, son aptitude à l’ouvert et à être son être véritable comme une tâche de responsabilité à accomplir.’’

Sinon, que signifie, pour chaque ivoirien, le fait d’être si la fondation de la maison commune, la Côte d’Ivoire, peut se casser et se reconstruire sans ses aspirations, même en plein sommeil ? Pourquoi y a-t-il quelque chose et non pas rien ? Ce « pourquoi » vise, non pas le néant, mais l’être ivoirien. L’existence est ce qui a en soi des possibilités. Celui qui existe a des possibilités à tout moment et la certitude de sa mort. L’être-pour-la-mort est ce qui donne à l’existant ses possibilités. L’être ivoirien, à la différence de l’animal, ne doit pas être  accaparé par son milieu au point de se soumettre à des génuflexions physiques, morales et spirituelles humiliantes comme à l’époque de Kunta Kinté ; ce qui le caractérise, c’est, au contraire, son aptitude à l’ouvert et à être son être véritable comme une tâche de responsabilité à accomplir.

‘’Oui l’être ivoirien doit se préoccuper de son propre sort en prenant part de façon civilisée au débat public, en se comportant conformément à l’intérêt général partout où il est en exercice, en prenant conscience qu’il est le fondement ultime de la coexistence républicaine.’’

Nous dirons, à la suite de Martin Heidegger, qu’être c’est exister, assumer sa vie, se confier à l’existence sans faire de confidences. « Se confier à l’existence » dans le sens d’avoir foi en elle, se fier à elle, l’assumer authentiquement ; « faire des confidences » comme l’expression de ses secrets, de son état d’âme, de ses lamentations, de ses déboires, de ses détournements, de ses fuites… selon la logique inauthentique. La condition de fait de l’humain comporte les deux moments : il est jeté dans le monde, et il est pour la mort. Le passé naît de l’avenir : l’être humain assume, en existant, la situation d’être jeté, qui était déjà la sienne en tant qu’il était déjà dans le monde, de sorte que son être futur ne peut être que « ce qu’il avait toujours été », donc son propre « passé ». L’essentiel de l’être, c’est l’instant. Notre « antériorité » n’est pas le souvenir des événements mais une ouverture au passé. Nous sommes notre passé ; nous ne l’avons pas été. Notre futur n’est pas quelque chose qui nous attend aussi longtemps que nous vivons, mais quelque chose que nous sommes maintenant. Autrement dit, nous sommes nos possibilités.

’Et il est du devoir des autorités étatiques de permettre cette dispute démocratique sans biaiser son essence. Cherchons ensemble les pré-conditions de la vraie quête de la stabilité socio-politique et d’un vivre-ensemble raisonnable qui facilitent le développement de la Nation et le bonheur de l’être ivoirien.’’

En reprenant la question de Leibniz : « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? », Heidegger reprend une conception du monde qui interpelle l’individu sur son propre sort. Oui l’être ivoirien doit se préoccuper de son propre sort en prenant part de façon civilisée au débat public, en se comportant conformément à l’intérêt général partout où il est en exercice, en prenant conscience qu’il est le fondement ultime de la coexistence républicaine. Et il est du devoir des autorités étatiques de permettre cette dispute démocratique sans biaiser son essence. Cherchons ensemble les pré-conditions de la vraie quête de la stabilité socio-politique et d’un vivre-ensemble raisonnable qui facilitent le développement de la Nation et le bonheur de l’être ivoirien.

-Maître de Conférences des Universités

-Philosophe-Juriste-Diplômé de Sciences Politiques, de Médiations et RH

-Consultant, Coach Politique et chroniqueur

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