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(Côte d’Ivoire)Kalou Bonaventure (maire de Vavoua) : « La décentralisation existe dans les discours mais pas dans la réalité »

L'ex-footballeur international, Kalou Bonaventure, candidat à l'élection municipale de Vavoua

Élu il y a plus d’un an maire de Vavoua, une grande ville ivoirienne, l’ancien footballeur Bonaventure Kalou lutte contre le manque de moyens.
Un litige foncier entre voisins, des parents qui n’ont pas les moyens de scolariser leurs enfants, des habitants qui se plaignent d’un manque d’accès à l’eau courante… Chaque jour, la mairie de Vavoua, commune de 500 000 âmes dans le centre-ouest de la Côte d’Ivoire, est le théâtre d’un interminable défilé. Des sollicitations nombreuses qui rythment depuis un an le quotidien du nouveau maire : l’ancien footballeur Bonaventure Kalou. « Je me suis battu pour être élu, alors même si je rencontre des difficultés, je ne me démoralise pas. Chaque jour charrie son lot de problèmes, mais j’ai aussi l’expression de la gratitude de la population », confie l’ex-attaquant du PSG et international ivoirien (52 sélections) de 41 ans.
L’aide de la fondation de son frère Salomon
Son ambition reste intacte : « Améliorer le quotidien » de ses administrés grâce à « plus de social et de solidarité ». Mais loin de la capitale économique Abidjan et sans le soutien d’un grand parti politique, le footballeur, retraité depuis 2010, qui s’est présenté à l’élection en candidat indépendant, fait face à un cruel manque de moyens. « La décentralisation existe dans les discours mais pas dans la réalité. Nous vivons dans une grande région productrice de cacao mais la ville n’en profite pas. »

Malgré tout, il faut bien trouver des solutions. Pour équiper l’hôpital, Kalou a fait appel à une ONG française qui a fourni médicaments et fauteuils roulants. Il a payé de sa poche leur transport. Quant à la création de trois salles de classe, elle a été possible grâce à la fondation de son frère Salomon, l’ancien Lillois, aujourd’hui au Hertha Berlin et vainqueur de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2015 avec les Éléphants.
« La population l’a élu parce qu’elle savait qu’il avait des réseaux et plus de moyens que ses concurrents », explique l’analyste ivoirien Sylvain N’Guessan qui estime que, paradoxalement, l’indépendance politique du populaire Kalou peut être à l’origine de sa peine à obtenir des financements. En octobre, la Côte d’Ivoire devra choisir son nouveau président, dans un climat déjà tendu. Kalou insiste, il ne nourrit pas d’ambitions présidentielles, lui qui a beaucoup été comparé à George Weah, président du Liberia voisin depuis janvier 2018. Weah qui est aujourd’hui contesté pour ses résultats jugés décevants en matière de lutte contre la pauvreté et la corruption.
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