– La Russie fait des codes phares au Burkina Faso, Washington menace
Abidjan, le 5-10-22 (crocinfos.net) Les émissaires de la CEDEAO n’étaient pas les bienvenus au Burkina Faso, le mardi 4 octobre. En cause, plusieurs manifestants sont descendus dans les rues, notamment grandes villes du Burkina Faso, pour protester contre la visite d’une délégation de cette institution, venue évaluer la situation après le coup de force du 30 septembre 2022.
La CEDEAO, non grata au Burkina Faso
Les manifestants déplorent la non assistante de la CEDEAO face à la montée en puissance du terrorisme. « On ne voit la CEDEAO que pour prendre des sanctions. Que fait-elle pour nous débarrasser des terroristes ? » s’interrogent-ils.
‘’Non à l’ingérence de la CEDEAO’’, ‘’France dégage’’, ‘’Ensemble disons non à la France’’, ou encore ‘’Vive la coopération Russie-Burkina’’, peut-on entendre de la part des manifestants rassemblés sur l’avenue menant à la présidence burkinabè.
Au nombre des recommandations de la CEDEAO, figure en pôle place le respect du calendrier relatif au retour à l’ordre constitutionnel dans ce pays en juillet 2024 (2 ans) et la reconquête de tous les territoires sous influence des djihadistes (40% du territoire occupé) et la résolution de la crise humanitaire.
La CEDEAO confiante
Par ailleurs, le médiateur de la CEDEAO pour le Burkina, l’ancien Président du Niger, Mahamadou Issoufou a déclaré́ sa totale satisfaction à l’issue de l’entretien de la délégation de la CEDEAO avec le nouvel homme fort du pays des Hommes intègres, le capitaine Ibrahim Traoré. « Je suis totalement satisfait de l’entretien que j’ai eu avec le capitaine Traoré. Nous repartons confiants et nous allons rendre compte de notre mission au président en exercice de la CEDEAO et aux chefs d’État », a affirmé Mahamadou Issoufou et ancien Président du Niger.
Mahamadou Issoufou a indiqué́ que la délégation a eu des échanges francs et approfondis avec le capitaine Ibrahim IB. Il a rappelé́ l’engagement de la CEDEAO aux côtes du peuple burkinabè̀ afin que celui-ci réussisse la transition qui est en cours. Et que le travail va se poursuivre avec le soutien et l’accompagnement de l’organisation sous-régionale.
« Nous repartons confiants », a-t-il tenu à souligner, en assurant que la CEDEAO allait « continuer à accompagner le peuple burkinabè dans cette épreuve très difficile qu’il traverse ».
Dans la soirée, le nouvel homme fort du Burkina Faso s’est félicité dans un communiqué du ‘’dialogue fructueux’’ avec la délégation ouest-africaine, et assuré que Ouagadougou continuerait à respecter ses engagements pris sous le lieutenant-colonel Damiba vis-à-vis de la CEDEAO.
Outre Mahamadou Issoufou, la délégation de la CEDEAO était composée de la ministre des Affaires étrangères de la Guinée-Bissau, Suzi Carla Barbosa et du président de la Commission de la CEDEAO, Dr Omar Alieu Touray.
Le tombeur de Damiba, le capitaine Ibrahim Traoré va-t-il rester au pouvoir ou céder le fauteuil de la transition à un civil ? La réponse est toujours attendue.
La Russie fait des codes phares au Burkina Faso, Washington menace
En revanche, l’influence russe ne cesse de croître dans plusieurs pays d’Afrique francophone, particulièrement au Mali et en Centrafrique. Le fondateur du groupe paramilitaire Wagner, l’homme d’affaires russe proche du Kremlin Evguéni Prigojine, a dans une publication sur les réseaux sociaux apporté son ‘’soutien’’ au nouveau dirigeant burkinabè Traoré. Dans une déclaration à peine voilée, selon l’AFP Washington a pour sa part mis en garde Ouagadougou contre les risques d’un appel à ce groupe paramilitaire aux agissements décriés.
La rédaction