[Crise au COGES du Lycée Municipal 1 de Koumassi] Les parents d’élèves s’opposent à une reprise des élections et exigent le maintien de Fanny Karim

[Crise au COGES du Lycée Municipal 1 de Koumassi] Les parents d’élèves s’opposent à une reprise des élections et exigent le maintien de Fanny Karim

Au Lycée Municipal 1 de Koumassi, les tensions montent autour des élections du CoGes. Les parents d’élèves rejettent une reprise du scrutin et soutiennent massivement Fanny Karim, élu président, face aux contestations administratives.

Abidjan,  23 janvier 2025 (crocinfos.net) Depuis les élections du 16 novembre 2024 pour le renouvellement du bureau exécutif du Comité de Gestion (CoGes) du Lycée Municipal 1 de Koumassi, la sérénité au sein de l’établissement est mise à mal. Fanny Karim, élu président, et Yoroko Serge Olivier, trésorier, sont au cœur d’une polémique sans précédent. Alors que les résultats avaient initialement été accueillis avec satisfaction par les parents d’élèves, des contestations juridiques ont rapidement émergé, semant le trouble au sein de l’école.

Face à l’ampleur de la polémique, une note administrative aurait été adressée au proviseur du Lycée Municipal 1, recommandant la reprise des élections. Jeudi 23 janvier 2025, cette directive a été portée à l’attention des parents d’élèves par Monsieur Akadjé Bernabé, adjoint au proviseur, et Monsieur Edge, inspecteur d’éducation. Ces derniers représentaient le proviseur, absent lors de la rencontre.

Nous avons reçu des instructions demandant la reprise du processus électoral afin de garantir la transparence et de dissiper les doutes sur la légitimité des nouveaux responsables, ont-ils expliqué, tout en appelant au calme et à la coopération des parents pour éviter que la situation ne s’enlise davantage.

Cette décision risque toutefois d’attiser les tensions. Les parents d’élèves ont exprimé leur détermination à défendre leur choix. Mme Touré Fanta, l’une des parents d’élèves, a martelé : On ne veut pas deux élections, il n’y a pas deux élections. C’est Fanny que nous avons choisi, et nous le voulons comme président. S’ils s’entêtent à refaire les élections, le lycée sera en feu ce jour-là.”

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Certains parents d’élèves estiment que ces contestations n’ont pour but que de perturber le fonctionnement normal de l’école. Les élections ont été organisées dans les règles et les résultats reflètent la volonté des parents. Pourquoi chercher à annuler un processus démocratique ?”, s’interroge K.M un parent, présent lors de la réunion.

Les déclarations enflammées de Mme Touré reflètent l’état d’exaspération des partisans de Fanny Karim, qui considèrent que leur candidat a été élu démocratiquement et sans équivoque. Monsieur Fanny a fait un coup KO. On ne veut pas d’autres élections, sinon il y aura des problèmes. Nous sommes prêts à nous battre pour ça”, ont scandé les parents d’élèves, reprenant en chœur : On veut Fanny, on veut Fanny !

Les soutiens de Fanny Karim mettent en avant son bilan positif à la tête du CoGes. Selon Mme Kamara Karidjatou, parent d’élève, Fanny fait un bon travail. Celle qui n’a pas gagné devrait plutôt venir travailler avec lui, car c’est l’homme de la situation.”

Un ancien trésorier du CoGes, en poste de 2018 à 2022, présent à la rencontre, a également défendu la légitimité de Fanny Karim. Il s’est également exprimé sur la situation en évoquant les dispositions réglementaires. Selon lui, les textes du CoGes stipulent qu’un membre peut effectuer deux mandats, renouvelables une seule fois. Une fois les quatre années écoulées, il est possible de se porter candidat dans un autre établissement. Il ajoute : Dans ce contexte, je ne vois pas où se pose le problème avec Monsieur Fanny Karim.”

Il a ajouté :Fanny a été élu conformément aux textes, et il mérite de terminer son mandat. Sous sa gestion, notre lycée a été le meilleur CoGes d’Abidjan Sud. Pourquoi vouloir changer cela ?”

Malgré ces soutiens, les tensions restent vives. Les partisans de Fanny Karim craignent que les contestations ne perturbent davantage le fonctionnement de l’établissement. Le lycée risque de subir une paralysie si cette situation n’est pas résolue rapidement”, avertit un Mme Kamara Karidjatou.

De leur côté, Fanny Karim et Yoroko Serge Olivier ont officiellement réagi à cette demande d’annulation. Toutefois, dans ces déclarations, M. Karim avait dénoncé des manœuvres visant à saboter son mandat et affirmé son engagement à défendre les intérêts des parents d’élèves et dénoncer des blocages qui, selon lui, paralysent le fonctionnement de l’établissement depuis deux mois. Il appelle au respect des décisions des parents d’élèves, réaffirme son engagement à servir leur cause et dénonce des actions qu’il qualifie d’entraves à la bonne marche de l’école.

Élu le 16 novembre dernier, Fanny Karim affirme que son élection reflète la volonté des parents d’élèves, qui ont exercé leur droit de vote dans un processus démocratique. “L’école appartient aux parents d’élèves, ce sont eux qui choisissent leurs représentants. Les enseignants ont leurs propres élections et nous n’intervenons pas dans leurs choix. Qu’ils nous laissent faire nos choix également”, a-t-il déclaré.

Cependant, son élection fait l’objet de contestations. Il affirme que certains individus, soutenus par des membres de l’administration de l’école, cherchent à remettre en cause les résultats. Une plainte aurait même été déposée contre lui, mais il déplore n’avoir reçu aucune notification officielle à ce sujet. “Même un criminel de guerre a droit à une audience. Pourquoi ne nous écoute-t-on pas ?”, s’est-il interrogé.

Le président élu pointe également du doigt des comportements qu’il juge inacceptables de la part de ses détracteurs. Il accuse notamment certains parents et élèves proches de la candidate perdante d’avoir causé des dégâts matériels lors des élections. “Des chaises ont été cassées et volées pour être revendues, et cela s’est déroulé sous les yeux des responsables administratifs”, a-t-il précisé, rapport en main.

Fanny Karim s’interroge sur la crédibilité de ces acteurs pour gérer les affaires de l’école. “Peut-on confier l’avenir de nos enfants à de telles personnes ?”, a-t-il lancé, appelant à un retour au calme pour éviter de compromettre l’avenir de l’établissement.

Malgré les tensions, le président élu se dit prêt au dialogue. Il affirme avoir tenté à plusieurs reprises de rencontrer les autorités compétentes pour exposer la situation, mais sans succès. “Nous avons déposé un courrier il y a 26 jours, mais nous n’avons reçu aucune réponse. Nous demandons juste à être entendus”, a-t-il insisté.

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Face à cette impasse, Fanny Karim lance un appel à l’administration scolaire et aux parties adverses : “L’école appartient aux parents d’élèves, et nous devons travailler ensemble pour le bien de nos enfants. J’invite chacun à faire preuve de responsabilité et à nous laisser accomplir notre mission.”

La crise au Lycée Municipal 1 met en lumière les défis liés à la gouvernance des établissements scolaires, notamment la gestion des intérêts divergents entre les différents acteurs. Pour M. Fanny, l’enjeu principal reste le bien-être des élèves et la continuité des cours. “Mon souhait le plus ardent est que l’école fonctionne à nouveau normalement. Nous devons laisser nos enfants étudier dans de bonnes conditions”, conclut-il.

Médard KOFFI


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