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De La Haye à Abidjan, les lignes bougent (La Chronique de Fernand Dédeh)

À Barthelemy Zouzoua Inabo 16 septembre, les regards tournés de nouveau vers la Haye. Le bureau du procureur à la manœuvre. Pas d’audience à proprement parler. Elle a juste à transmettre à la Cour, son acte d’appel. Un document pour montrer son intention d’interjeter appel ou non, de la décision d’acquittement des Ivoiriens poursuivis devant la CPI. Elle a jusqu’au 16 octobre, pour motiver sa décision.

‘’Ce qui va se passer est purement technique. Si le Procureur ne dépose rien ce 16 septembre, il est forclos. Et s’il est forclos, le procès s’arrête. S’il décide d’interjeter appel, en ce moment-là, les audiences reprendront et la Chambre d’appel décidera, au regard des arguments du Procureur et ceux des Avocats de la défense. Si la Chambre fait droit à l’appel du Procureur, le procès reprend. Les témoins de la Défense passeront à la barre.’’

Le document du Procureur sera ensuite transmis aux avocats de la défense. Ceux-ci aurons deux mois ou peut-être moins, pour déposer leurs arguments.

Ce qui va se passer est purement technique. Si le Procureur ne dépose rien ce 16 septembre, il est forclos. Et s’il est forclos, le procès s’arrête. S’il décide d’interjeter appel, en ce moment-là, les audiences reprendront et la Chambre d’appel décidera, au regard des arguments du Procureur et ceux des Avocats de la défense. Si la Chambre fait droit à l’appel du Procureur, le procès reprend. Les témoins de la Défense passeront à la barre.

Tu l’auras compris, veillée d’armes dans tous les camps. Tu auras aussi compris que ce procès n’est pas que juridique. Il est aussi politique et diplomatique. Les coulisses bruissent. Les Grandes oreilles bien tendues. Au plan diplomatique, la France est sous pression. Ils sont nombreux les dirigeants africains qui souhaitent l’arrêt de ce procès. À commencer par les nouveaux alliés ‘’non stratégiques’’ de l’homme au silence bruyant de Bruxelles et du jeune bouillant de la Haye. Tout le sens du meeting n’zassa du Parc des Sports de Treichville ce 14 septembre 2019, soit 48 h, avant l’ouverture des portes à la Haye. Tout le sens aussi de la visite de celui que les militants du vieux parti appellent JLB, à Gbapê

‘’À Abidjan, c’est silence radio, du côté des partisans de ton camarade. Le sommet a déjà dit qu’il s’en remet à la décision de la Justice. Je sais cependant que des contacts souterrains existent pour renouer les contacts entre le camp de ton camarade et celui du silencieux de Bruxelles. Quand je te dis, ‘’laisse la politique aux politiciens’’, il faut me croire…ce week-end.’’

Le Procureur joue son honneur et sa crédibilité. S’il n’interjette pas appel de la décision, il aura montré toutes les limites de son action et de son travail. Bâclé. S’il interjette appel, il aura sauvé sa tête et met la patate chaude entre les mains des juges.

Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé

À Abidjan, c’est silence radio, du côté des partisans de ton camarade. Le sommet a déjà dit qu’il s’en remet à la décision de la Justice. Je sais cependant que des contacts souterrains existent pour renouer les contacts entre le camp de ton camarade et celui du silencieux de Bruxelles. Quand je te dis, ‘’laisse la politique aux politiciens’’, il faut me croire…

Le camp de ton camarade est obnubilé par 2020 actuellement. Beaucoup de choses se disent justement à propos de l’amendement constitutionnel évoqué par ton camarade. Deux propositions sur la table: amendement pour éliminer tous les acteurs-clé âgés mais aussi, « l’enfant égaré ». Ou alors, laisser tout le monde se présenter, y compris ton camarade. Ça chauffe dans le bois sacré.

‘’En Tunisie, un candidat à la présidentielle jeté en prison, est arrivé au second tour. Légitimité au-delà des barreaux. Quelqu’un a dit : « On peut partir du pouvoir pour la prison ou vice versa». C’est ça qui est là. Les électeurs, les vrais patrons en démocratie, ne sont pas dupes. Ou ne sont plus dupes…’’

Deux faits majeurs, en Afrique ont retenu mon attention ce week-end, l’hommage au vieux lion du Zimbabwé, dans un stade vide. L’homme a combattu pour l’indépendance de son pays. Il est resté au pouvoir pendant 37 ans. Chassé par un coup d’Etat militaire en 2017. Salué par ses vieux compagnons. Ignoré par ses compatriotes.

En Tunisie, un candidat à la présidentielle jeté en prison, est arrivé au second tour. Légitimité au-delà des barreaux. Quelqu’un a dit : « On peut partir du pouvoir pour la prison ou vice versa». C’est ça qui est là. Les électeurs, les vrais patrons en démocratie, ne sont pas dupes. Ou ne sont plus.

NB: Le titre est de la rédaction

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