[Décentralisation] Vagondo veut faire bouger les choses par Tiémoko Assalé

[Décentralisation] Vagondo veut faire bouger les choses par Tiémoko Assalé

Le ministre de l'Intérieur et de la Sécurité, le Général Vagondo Diomandé, n'est pas un politicien, c'est un militaire.

Abidjan, le 3-3-23 (crocinfos.net) Mais de tous les ministres qui ont dirigé ce département depuis 2010, il est celui qui, au cours des réunions ou des rencontres  avec les maires, que ce soit dans le cadre de l’Uvicoci ou en rencontre individuelle, essaie de comprendre les réalités et manifeste une volonté claire de faire bouger les choses au niveau des collectivités.

Il n’hésite pas à dire, ‘’je ne sais pas, mais je veux apprendre avec vous et trouver des solutions dans l’intérêt des populations que vous administrez’’.

Va-t-il réussir à faire bouger les choses dans le sens de la prise enfin, d’un décret ou d’une loi portant statut des élus locaux, de l’augmentation des ressources transférées par l’État aux collectivités qui représentent encore moins de 3% du budget national là où les recommandations de l’UEMOA sont d’au moins 20%?

‘’Des choses élémentaires comme bitumer une voie dans une commune de l’intérieur du pays ne devraient pas être le résultat de décisions prises depuis Abidjan.’’

Rien n’est moins sûr tant les pesanteurs politiciennes qui tirent leur source dans la forme de notre régime politique (le presidentialisme), ont la peau dure dans notre pays et freinent toutes les initiatives qui se veulent trop indépendantes.

Pourtant, une vérité est sous nos yeux et devrait  pousser les décideurs  à aller résolument à la décentralisation: il est impossible de développer la Côte d’Ivoire de façon harmonieuse, à partir d’Abidjan.

Des choses élémentaires comme bitumer une voie dans une commune de l’intérieur du pays ne devraient pas être le résultat de décisions prises depuis Abidjan.

Il suffirait de donner une subvention en investissement de  300 milliards par an à l’ensemble des 185 communes de l’intérieur du pays pour que chaque année, au moins un km de bitume et des infrastructures de qualité et en abondance soient réalisées dans ces communes.

Comment en effet, peut-on attendre 30 ans pour avoir un km de bitume dans une commune de l’Intérieur du pays ou avoir un château d’eau ?

C’est ce pilotage de tout le pays depuis Abidjan dont les conséquences visibles sont les disparités dans le développement des villes, qui permet à des cadres de déclarer que pour pouvoir travailler quand on veut être maire ou président de conseil régional, il faut appartenir au parti au pouvoir.

‘’La décentralisation doit être faite, les compétences transférées aux collectivités doivent être accompagnées de ressources nécessaires…’’

Cette affirmation mensongère est tout simplement une célébration du sous-développement et une arnaque politique.

La décentralisation doit être faite, les compétences transférées aux collectivités doivent être accompagnées de ressources nécessaires afin que les maires cessent d’être des acteurs politiques au service de partis politiques et de leurs militants pour être de véritables acteurs de développement dont le travail doit éviter que les populations appellent le chef de l’État au secours pour avoir de l’eau potable, de l’électricité, du bitume, des centres de santé, des écoles.

Dans un pays où la décentralisation est une réalité, le président et ses ministres ne s’occupent pas des questions de bitumage dans les rues d’une commune.

Assalé Tiemoko Antoine

Député-maire de Tiassalé

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