Abidjan, 04-05-2021 (crocinfos.net) La Côte d’Ivoire connaît un délestage entraînant une baisse du régime d’activité au niveau industriel et de quantités de produits sur le marché. Conséquence : le pays tend vers une flambée des coûts du matériel immobilier et des denrées alimentaires.
La Côte d’Ivoire connue pour être l’un des leaders régionaux dans le secteur de l’électricité, est en proie à une crise énergétique. Entre autres raisons de cette crise selon le ministère de l’Énergie, le bas niveau de l’eau des barrages dû à la faible pluviométrie et aux changements climatiques qui limite la production hydroélectrique et une insuffisance de l’offre de gaz naturel qui limite la production thermique et les pannes à la centrale thermique d’Azito d’Abidjan qui génère le tiers de l’électricité du pays.
D’énormes préjudices
Les coupures intempestives de l’électricité affectent le secteur informel. C’est le cas de Mme Kablan Delphine, revendeuse de ciment qui a dû fermer son magasin suite à l’augmentation du prix du ciment. « J’ai fermé mon magasin depuis la semaine dernière parce que, non seulement, le prix du ciment a augmenté mais, l’approvisionnement en ciment est également difficile. Du coup, je loue le magasin à perte », se plaint-elle, avant d’ajouter qu’elle est contrainte de mettre la clé sous paillasson si rien n’est fait.
En effet, Les coûts du matériel immobilier. Notamment le ciment qui passe de 70 000 FCFA à 100 000 FCFA voire 105 000 FCFA. Soit une augmentation de 7000 FCFA. Pour dame Traoré Bibata, vendeuse de jus de gingembre « les coupures d’électricité ont endommagé mon congélateur. J’ai donc arrêté mon commerce pour me convertir en vendeuse de vivriers le temps que le gouvernement résolve le problème. »
Une esquisse de solutions
Les entreprises industrielles sont dans le désarroi et s’en remettent au gouvernement. A juste titre, la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE), entend combler ce déficit, à travers un plan de délestage de 145 grandes entreprises industrielles sur cinq mois, indiquait Jean-Marie Ackah, président de la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), d’autant qu’à l’en croire «les perturbations sur le réseau électrique et les coupures d’électricité entrainent sur la période d’avril à août 2021, un déficit de 200 MW».
La Côte d’Ivoire, depuis huit ans, a produit en 2019 plus de 2.229 mégawatts (MW) d’électricité et exporté en 2020, 11% de sa production d’électricité vers six pays voisins à savoir : le Ghana, le Togo, le Bénin, le Burkina, le Mali et le Liberia, selon le ministère de l’Energie.
A noter que la fourniture d’électricité de la Côte d’Ivoire est assurée à hauteur de 75% par deux centrales thermiques, notamment celles de la Compagnie Ivoirienne de Production d’Electricité (40%) et d’Azito (35%), ainsi que le reste par des barrages hydroélectriques. Détentrice d’un monopole de distribution, la Compagnie ivoirienne d’électricité, privatisée en 1990 est la propriété du groupe franco-africain Eranove.
Opportune BATH