Bin-Houyé, le 9-4-2022 (crocinfos.net) Plus de deux cent exilés ivoiriens, réfugiés au Libéria pendant les différentes crises ivoiriennes (2011 et 2020), sont rentrés en Côte d’Ivoire, du côté du district des Montagnes dans l’ouest du pays, le mercredi 6 avril 2022.
Mme Gillian Triggs, Haut-commissaire assistante du HCR en charge de la protection internationale s’est félicitée des conditions de rapatriement volontaire et d’accueil de 204 ex-réfugiés ivoiriens au Liberia lors de sa visite dans l’ouest de la Côte d’Ivoire du 6 au 7 avril 2022.
Après 11 ans d’exil pour les plus anciens, et ceux de la crise de 2020, Gillian Triggs et les réfugiés ont été accueillis sur les rives du fleuve Nuon (frontière naturelle entre la Côte d’Ivoire et le Libéria) à Dohouba, dans la commune de Bin-Houyé.
Ils ont bénéficié sur place d’un accueil chaleureux de la part d’un comité d’accueil composé des autorités préfectorales, des élus, de la représentante du HCR en Côte d’Ivoire Angèle Djohossou, du directeur de la Direction d’aide et d’assistance aux réfugiés et apatrides (DAARA), de l’ambassadeur Tobokoué K. François, et de la directrice générale du Ministère de la Réconciliation et la Cohésion sociale.
Moussa Dao, préfet du département de Zouan-Hounien, a exprimé sa gratitude, au nom du gouvernement, remercié le peuple libérien qui a ouvert ses portes aux ex-réfugiés ivoiriens, à l’émissaire du HCR, avant de s’adresser aux anciens réfugiés. « La sécurité est une réalité, la guerre est terminée depuis très longtemps, le pays va bien et est en chantier. La Côte d’ivoire a besoin de tous ses enfants pour sa construction », a-t-il déclaré. Et le maire de Bin-Houyé, André Narcisse Meman, de renchérir en ces termes : « Vous êtes des ambassadeurs de la paix, vos témoignages permettront aux autres qui sont encore au Liberia de revenir rapidement au bercail ».
Antony Guy, représentant de la partie libérienne, s’est réjoui de la qualité des relations d’amitié et de coopération entre son pays et la Côte d’ivoire. Il a loué le comportement exemplaire des anciens réfugiés ivoiriens lors de leur exil au pays de Georges Weah.
Après les formalités administratives, la forte délégation conduite par l’émissaire du HCR s’est rendue à Toulepleu au centre de transit des réfugiés du HCR, géré par Caritas. Sur place, elle a été reçue par le préfet Bini Koffi Etienne. « C’est ensemble que nous allons consolider la paix. Je souhaite que votre retour soit définitif pour profiter du vaste programme du Président Alassane Ouattara », a conseillé M. Bini Étienne.
Après Toulepleu, la délégation a mis le cap sur la sous-préfecture de Doké dans le département de Blolequin. La chef de la délégation a visité les abris construits par le HCR en faveur des ex-exilés. Puis, l’un des salons de coiffure, financé par le HCR dans le cadre de l’autonomisation des jeunes filles, anciennes réfugiées.
Au terme de sa visite, la représentante du HCR s’est dite très satisfaite des réalisations visitées. Particulièrement touché par la détermination des rapatriés à tourner la page de la guerre et par l’ ‘impact rapide des projets sur le développement personnel des bénéficiaires, elle a promis que le HCR apportera son soutien à toutes les initiatives permettant aux ex-réfugiés de s’épanouir.
Elle a exprimé son admiration à l’ensemble des organisations humanitaires qui ont mis en œuvre ces projets avec professionnalisme, notamment la Direction d’aide et d’assistance aux réfugiés et apatrides et la CARITAS (Confédération internationale d’organisations catholiques à but caritatif), partenaires du HCR.
Enfin, elle a mis ces avancées et cette collaboration fructueuse à l’actif du gouvernement ivoirien dont elle a vivement salué les efforts.
Les réfugiés de la crise post-électorale de 2011 ont perçu individuellement un appui financier de trois cents cinq mille FCFA (305 000). Et ceux la crise de 2020, la somme de soixante-quinze mille FCFA (75 000).
Pour rappel, le Haut-commissaire des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) recommande la levée du statut des réfugiés pour les ivoiriens à partir du 30 juin 2002.
Serges Coulibaly, correspondant régional