[Dossier] Voici où s’arrête le long ‘’serpent’’ venu d’Abidjan

[Dossier] Voici où s’arrête le long ‘’serpent’’ venu d’Abidjan

L’autoroute du nord, parti d’Abidjan à Singrobo, poursuit sa progression vers Yamoussoukro et Tiébissou, pour se retrouver juste à l’entrée ouest de Bouaké. Alors que beaucoup d’Ivoiriens croyaient qu’elle s’arrêterait là, le temps d’une pause, la grande voie, ce long ‘’serpent’’ continue de s’étendre après Yamoussoukro, Tiébissou et Bouaké. Dossier…

-La bataille des échangeurs à l’intérieur du pays

Bouaké, le 16-12-22 (crocinfos.net) Derrière la ville de Bouaké, loin des regards, se poursuivent les travaux de prolongement de l’autoroute du nord. Seuls les voyageurs qui empruntent les voies menant à Béoumi, Sakassou et Diabo peuvent se rendre compte du travail d’Hercule abattu par le gouvernement ivoirien.

La CRBC a déjà bitumé une bonne partie de la voie entre Bouaké et Bamoro (route de Katiola)…

Les travailleurs de la China Road and Bridge Corporation (CRBC), l’entreprise chinoise en charge de ces travaux, ne se donnent pas de répit. De jours et souvent de nuits, ils sont à l’œuvre pour pouvoir respecter les délais, explique mon guide, habitant de Tchimou Assèkro, un village qui accueille l’autoroute, à la sortie nord de Bouaké, sur la route de Katiola. « Nos agents travaillent le jour. Mais quand le travail qu’ils doivent faire ne finit pas alors qu’il y a eu une programmation préétablie, nous sommes obligés de faire travailler une équipe de nuit dans l’espoir de finir le lendemain, pour éviter de créer des retards », confirme un des hauts responsables de l’entreprise.

Si l’axe Yamoussoukro-Tiébissou-Bouaké est achevé à environ 80%, ce n’est pas le cas pour Bouaké-Bamoro, village situé sur l’axe Bouaké-Katiola. La CRBC qui conduit les travaux depuis Tiébissou a eu droit à trois lots dans le contrat qui le lie à l’État ivoirien, selon un travailleur de la société.

Les travaux sont en cours pour le reste du trajet menant à la Nationale A3

Le lot A de Tiébissou à Djébonoua, le lot B de Djébonoua à Lomibo et le lot C de Lomibo à Bamoro. Les deux premiers lots sont quasiment bitumés. Cependant, le dernier lot est encore un chantier où se chevauchent bitume et terre rouge dans des ronronnements de machines et de camions remorqueurs. Mais, l’essentiel est fait, au regard du tracé des voies, de la pose des premières couches de graviers et parfois même de bitume à quelques endroits.

Sur l’autoroute qui part de Bouaké vers le nord du pays, se dressent plusieurs échangeurs dont les plus importants sont celui qui permet de bifurquer à droite en venant de Tiébissou pour croiser ce qui sera dans quelque temps, l’ancienne route (la Nationale A3) qui mène à Bouaké par le village de Kongodékro et le corridor sud de la ville.

La bataille de terrains à construire…

Suivent d’autres échangeurs qui relient à partir de cette autoroute, les villes de Bouaké et Sakassou, puis Béoumi et enfin Diabo. Les travaux avancent tellement bien que le lot C, distant de 34 km, entre l’entrée ouest de Bouaké et Bamoro, sur la route de Katiola, pourrait être livré dans quelques mois pour permettre aux usagers de bénéficier d’autoroute depuis Abidjan jusqu’au-delà de Bouaké. Sur tout le long de ces 34 km, la ville de Bouaké pousse jusqu’au niveau de l’autoroute.

Le pont de Sakassou

Tout le monde se bat pour trouver un terrain à construire entre la ville et le long ‘’serpent’’, admiratif qui se fraie un chemin dans la savane. C’est dire que le passage de cette grande voie suscite inéluctablement des engouements chez les populations eu égard aux avantages liés à sa construction. Des villages, perdus dans la brousse vont en profiter quand d’autres seront de moins en moins visibles.

Comme on pouvait s’y attendre, plusieurs villages entre Bouaké et Katiola seront déviés par l’autoroute du nord. Ainsi, comme Toumodi, Tiébissou et Bouaké qui ne sont pas traversées par cette autoroute, de nombreux bourgs ne verront pas passer près d’eux, les 2×2 (deux fois deux) voies.

Minankro, à la sortie nord de Bouaké, N’guessankro, Assan Kouadiokro, Kouakou Miankro ne bénéficieront pas directement des avantages de cette autoroute qui vient pointer à l’intersection des trois (3) villages de Bamoro, Yobouékro et Tchimou Assèkro. « Un rond-point avec plusieurs bras permettra aux usagers de faire tous les choix possibles de voyage », explique un responsable de la société chinoise en charge des travaux.

Pour la suite, c’est la Nationale A3 qui servira aux voyageurs qui iront vers Katiola, Fronan, Niakara, Tafiré, Ferkessédougou et Ouangolodougou et au-delà (Mali, Burkina et Niger). En attendant, selon des informations, qu’un contrat soit signé entre l’État de Côte d’Ivoire et des entreprises pour la poursuite de l’autoroute.

Ouattara Abdoul Karim, collaborateur extérieur

 

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