Abidjan, Côte d’Ivoire, le 2 août 2024 (crocinfos.net)—Coulibaly Awa Anastasie, lieutenant des Douanes ivoiriennes, accusée par la Direction générale des Douanes d’avoir fourni de faux diplômes, est décédée le dimanche 1er septembre 2024 au CHU de Treichville, selon des sources familiales.
« Ton seul tort a été de vouloir évoluer dans ta carrière. Humiliée, exposée sur les réseaux sociaux, privée de tes droits, même les soins te furent refusés. Persécutée jusqu’à la tombe. Repose en paix lieutenant, ta disparition ne sera pas sans conséquence », ont déclaré ses camarades en hommage à sa mémoire.
Suspendue depuis des mois, sans primes ni soutien, Coulibaly faisait partie des 87 agents des Douanes accusés de fraude aux diplômes. Comme elle, beaucoup de ces agents subissent les conséquences humaines et sociales de cette suspension, qui semble reléguer au second plan le respect des droits fondamentaux.
L’article 3 de la loi n°2018-975 du 27 décembre 2018, portant code de procédure pénale en Côte d’Ivoire, insiste sur le respect de la dignité humaine. Il est stipulé que : “Les mesures de contrainte auxquelles peut être soumise une personne poursuivie sont placées sous le contrôle de l’autorité judiciaire. Elles doivent être limitées aux nécessités de la procédure, proportionnées à la gravité de l’infraction reprochée, et ne doivent en aucun cas porter atteinte à la dignité de la personne.”
Cependant, nos enquêtes et dénonciations restent sans suite, ce qui illustre, de manière évidente, que la Direction générale des Douanes ivoiriennes semble se placer au-dessus de la loi, avec la complicité du ministère de la Fonction publique.
Le nom de ces agents a circulé sur les réseaux sociaux en violation de la loi sur les données personnelles. Parmi eux, certains, souffrant de graves maladies, sont privés de soins faute de primes.
Charles Kpan