Abidjan, Côte d’Ivoire, le 29 août 2024 (croinfos.net)—Depuis les élections présidentielles de 2010, la Côte d’Ivoire est prise dans un cycle de violence récurrente, une spirale où chaque scrutin semble inévitablement synonyme de pertes humaines. Avec plus de 3 000 morts en 2010, moins de victimes en 2015 mais toujours des blessés, et en 2020, un bilan funeste de plus de 80 morts, la violence semble avoir tissé un pacte lugubre avec chaque élection. Le pays de Félix Houphouët-Boigny, autrefois synonyme de paix, est désormais souillé par le sang des innocents. Des actes d’une atrocité inouïe, comme l’utilisation d’une tête décapitée en guise de ballon, illustrent la déshumanisation qui s’est installée dans ce contexte de lutte acharnée pour le pouvoir.
‘’Pendant que l’élite au pouvoir défend son enrichissement illicite, l’opposition ne cherche qu’à renverser cette opulence pour s’y plonger à son tour.’’
À l’approche des élections d’octobre 2025, la question que peu osent poser est celle de l’avenir : combien de morts et de blessés faudra-t-il encore compter ? Les politiciens, pris dans un cycle de violences verbales et d’intérêts personnels, continuent d’alimenter les tensions. Des deux côtés, la jeunesse est manipulée, utilisée comme bouclier humain, et tombe victime de cette guerre fratricide. Pendant que l’élite au pouvoir défend son enrichissement illicite, l’opposition ne cherche qu’à renverser cette opulence pour s’y plonger à son tour.
Les ingrédients d’une nouvelle tragédie semblent déjà réunis. Pourtant, il n’est pas trop tard pour que les acteurs politiques et la société civile s’engagent fermement en faveur d’une paix durable. La Côte d’Ivoire ne peut plus se permettre de recommencer l’histoire à chaque élection ; la paix doit devenir un impératif national.
Sériba Koné