-Forces et faiblesses des 4 candidats d’Abidjan
Dans moins de 10 jours, aura lieu l’élection des 300 délégués en prélude à la désignation du nouveau président du conseil d’administration de la Mutuelle générale des agents et fonctionnaires de Côte d’Ivoire (Mugefci). 4 listes sont en course, à Abidjan et 14 autres à l’intérieur du pays. Les différentes têtes de liste d’Abidjan, sont représentées chacune par, Soro Mamadou (Union-Solidarité-Espoir), K. Mesmin Komoe (Solidarité-Egalite), Kalilou Camara (Rassemblement-Dynamisme-Espérance) et Pangni Kablan Koizan Thomas (Amélioration). Tous présentent des profils, les uns aussi différents et révélateurs que les autres. Quelles sont donc les forces et les faiblesses des différentes têtes de liste?
Soro Mamadou et K.Mesmin Komoe, de l’idylle à la confrontation. Forces: Ces deux têtes de liste, ont beaucoup de choses en commun. Tous deux sont des syndicalistes connus du microsome syndical en Côte d’Ivoire. Autant dire qu’ils doivent des comptes aux mutualistes, parce que respectivement président et vice-président de la Mugefci. Ils doivent faire le bilan des actions menées avant de se produire en spectacle à travers de pseudo confrontation dans la presse et les médias. Même si, déjà K Mesmin Comoé affirme avec force qu’après 4 mois de campagne (sic), que la liste qu’il conduit a 95% d’intentions de vote.
Autre facteur, si l’on n’y prend garde qui pourrait militer en faveur de Mesmin Comoé, c’est incontestablement son combat à la tête du Mouvement des Instituteurs pour la Défense de leurs droits (Midd), ce syndicat d’enseignants qu’il dirige d’un bras de fer depuis plusieurs années. Ajouté à cela, le fait que depuis plusieurs mois lui et le président sortant Soro Mamadou sont en pré-campagne et campagne auprès des mutualistes. Toutes ces données, loin de militer en leur faveur peuvent au contraire apparaître comme une faiblesse.
Faiblesses. Tout comme K Mesmin Comoé, Soro Mamadou, anciennement secrétaire général du Syndicat national des enseignants du second degré de Côte d’Ivoire (Synesci), secrétaire général de la centrale Humanisme et président sortant a déclaré officiellement sa candidature au poste de président du conseil d’administration de la Mugefci. Depuis cette annonce, des voix comme celle de son vice-président Mesmin Comoé se sont élevées pour dénoncer une violation des textes en vigueur. Toute chose qui, en dépit de son insistance, apparaît aux yeux de l’opinion comme une faiblesse pour cet homme dont le bilan à la tête de la Mutuelle est beaucoup critiquée par ses pairs en général et en particulier par son vice-président Mesmin Comoé, candidat également déclaré à la présidence de la Mugefci.
Est-il besoin de rappeler qu’à la tête du groupe Solidarité-Espoir, la probité et le sérieux de Soro Mamadou et de Mesmin Comoé sont contestables? Car le “bon combat” qu’ils étaient censés mener n’a pas été une réalité. On le voit, les deux têtes de liste, pour avoir géré la Mutuelle des fonctionnaires sont attendus sur plusieurs points quant à leur gestion et surtout leur bilan. S’il est vrai que quelques progrès ont été faits avec l’équipe sortante, force est, cependant de reconnaître que des griefs et non des moindres sont formulés contre la gestion qualifiée ‘’d’approximative’’ et même ‘’opaque’’ par l’ensemble des mutualistes. Mesmin Comoé qui s’oppose à la candidature de Soro Mamadou est tout aussi comptable de la gestion de ce dernier. Auront-ils, les arguments nécessaires pour convaincre les mutualistes? Telle est la question que se posent nombre d’observateurs qui soutiennent que ce facteur apparaît comme une faiblesse de ces deux candidats. Le combat que Soro Mamadou et Mesmin mènent s’apparent à ‘’une diversion’’, selon les termes utilisés par des mutualiste pour dévier leur regard de l’attente de ceux-ci sur leur gestion commune des affaires de la Mugefci.
Kalilou Camara, l’opportuniste? À l’instar des deux premiers candidats susmentionnés, M Kalilou Camara, cadre de la direction générale du Trésor et de la Comptabilité de Côte d’Ivoire, par ailleurs, secrétaire général du Syndicat libre des Agents du trésor de Côte d’Ivoire est un syndicaliste. Qui pour le scrutin du 24 septembre a des forces et des faiblesses.
Forces. Kalilou Camara qui conduit la liste (Rassemblement-Dynamisme-Espérance) passe pour être un homme mesuré. En témoigne ses propos. « J’interpelle les autres candidats à la présidence de la Mutuelle générale des fonctionnaires et agents de l’Etat de Côte d’Ivoire (Mugefci) d’opter pour une élection calme, claire, transparente et libre afin de toujours garder notre maison à tous ».On le voit, à la différence de certains adversaires, il pense que les élections à venir doivent être celles qui sont à l’abri de tout dérapage. A la tête du syndicat libre des agents du trésor de Côte d’Ivoire, il garde l’espoir de pouvoir compter sur des mutualistes qui aspirent à un changement radical à la tête de la Mugefci.
Faiblesses. Le fait d’être cadre du Trésor, confère t-il à la tête de liste de (Rassemblement-Dynamisme-Espérance) d’être élue au soir du 24 septembre 2017? Bien qu’étant le premier responsable d’un syndicat qui compte en Côte d’Ivoire, Kalilou Camara ne semble pas être le leader et le gestionnaire que la Mugefci attend. Vu qu’il est qualifié ‘’d’opportuniste’’ par des mutualistes.
Pangni Kablan Koizan Thomas, le Cendrillon ambitieux. À la différence des trois autres candidats, M Pangni Kablan Koizan Thomas, assistant administratif et comptable AAC auprès de la Dren d’Abidjan 1, n’a pas un profil de syndicaliste. Toutefois, il apparaît aux yeux de nombre d’observateurs comme un sérieux outsider capable de déjouer tous les pronostics.
Forces. La tête de liste du groupe (Amélioration), il est considéré comme le Cendrillon des 4 candidats. Parce que peu connu des cercles syndicaux, donc méconnus des journalistes. Un handicap ? Les mutualistes considèrent cela comme ‘’un atout non négligeable’’ pour la bataille du 24 septembre prochain. Celui qui conduit la liste (Amélioration) a, à son actif une brillante carrière de gestionnaire qui fait de lui, le cheval parfait pour une Mugefci neuve et surtout “Améliorée”.
Au demeurant, s’il est vrai que le candidat Pangni Kablan Koizan Thomas n’est pas le leader que l’on voudrait avoir, il n’en demeure pas moins que pour la redynamisation de la Mugefci, les mutualistes ont plus que jamais besoin d’un gestionnaire, rompu aux arcanes de la gestion de la chose publique. En la matière, les qualités de la tête de liste du groupe ”Amélioration” sont incontestables et indéniables.
En témoigne ce parcours professionnel remarquable et les multiples distinctions obtenues grâce à la bonne gestion des affaires administratives. Sa carrière se confond avec humilité, de sagesse, tout cela doublé de responsabilité.
Très réservé, Pangni Kablan Koizan Thomas, a toujours défendu le projet du groupe Amélioration. Outre, toutes ces qualités, le programme de Pangni Kablan Koizan Thomas dont le centre d’intérêt est d’insuffler une nouvelle dynamique au bien commun des fonctionnaires et agents de l’État de Côte d’Ivoire trouve une oreille attentive auprès des mutualistes. On le voit. Loin d’être un amuseur de galerie, Pangni Kablan Koizan Thomas se positionne comme un sérieux challenger pour briguer la présidence du conseil d’administration de la Mugefci même s’il présente des faiblesses à l’instar des autres prétendants.
Faiblesses. Moins loquace et réservé que les autres candidats, il semble peu connu (sic) des mutualistes, mais très bien connu dans le milieu des enseignants. La vraie bataille de la conquête de la présidence de la Mugefci, se joue entre Kalilou Camara (Rassemblement-Dynamisme-Espérance) et Pangni Kablan Koizan Thomas. Eux, n’ont pas de compte à rendre aux mutualistes, ils ont à faire des propositions. Un programme qui accorde beaucoup d’intérêts à l’attente des mutualistes et non des promesses de campagne non réalisables.
En attendant le 24 septembre. Au total, la bataille pour gagner les voix des 300 délégués s’annonce rude au regard des forces et des handicaps de certains candidats, surtout les deux sortants que sont Soro Mamadou et son vice-président K Mesmin Comoé n’ont pas réussi à unir les mutualistes. Ils les ont divisés au point où, leur slogan de campagne fait foi. Soro Mamadou appelle à l’’’Union-Solidarité-Espoir’’ quand, K. Mesmin Comoé tire la sonnette d’alarme sur la ‘’Solidarité-Égalité’’.
Les élections ont certes, leurs réalités, mais les faits attestent que la Mugefci a besoin d’un souffle nouveau. Loin des divisions et des querelles de personnes qui désorientent la vision des mutualistes des objectifs de la Mugefci.
EKB