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[État de santé du député Alain Lobognon] Amnesty Côte d’Ivoire interpelle le ministre ivoirien de la Justice

Dans une note publiée le 3 avril 2020, sur son site Amnesty international, section Côte d’Ivoire interpelle le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme sur ‘’le besoin de soins médicaux urgents’’ à apporter au député Lobognon Alain, détenu à la prison d’Agboville, dans le Sud-Est de la Côte d’Ivoire, en attendant son procès.

Amnesty international, section Côte d’Ivoire relève qu’Lobognon Alain a ‘’besoin de soins médicaux urgents’’. Alain Lobognon, député de Côte d’Ivoire, par ailleurs, membre fondateur du parti politique, Générations et peuples solidaires (GPS), est détenu à la prison d’Agboville, dans le Sud-Est de la Côte d’Ivoire. Il a été arrêté à Abidjan, le 24 décembre 2019, où il est accusé de ‘’publication de fausses nouvelles, portant atteinte à l’ordre public et à l’autorité de l’État’’.

Amnesty Côte d’Ivoire se dit préoccupé par l’état de santé d’Alain Lobognon, qui souffre d’hypertension artérielle après avoir subi une intervention chirurgicale en 2019. En effet, depuis le 23 mars 2020, Alain Lobognon présentait des symptômes de paludisme à la prison d’Agboville où il attend son procès. « Il est resté au lit dans sa cellule pendant quatre jours. Selon des informations partagées dans une lettre de son avocat et de son épouse, la mauvaise santé est due aux mauvaises conditions de détention. Sa cellule est infestée de moustiques et d’insectes due en partie à la grille qui sert de toit », précise le courrier adressé au ministre ivoirien de la Justice.

Par ailleurs, Amnesty salue le fait que l’administration pénitentiaire ait proposé que Alain Lobognon soit contrôlé par la prison médecin et infirmière. Cependant, en tant que leader de l’opposition, indique la note, Alain Lobognon craint pour sa vie et aimerait avoir accès à son propre médecin indépendant. « Les autorités ivoiriennes ayant suspendu toutes les visites aux détenus du 18 mars au 16 avril pour empêcher la propagation de COVID-19, Alain Lobognon ne peut pas recevoir les visites de son médecin et de ses proches », s’inquiète l’Ong internationale qui exhorte les autorités ivoiriennes à veiller à ce que :

‘’• Alain Lobognon reçoit tous les soins médicaux convenus dont il pourrait avoir besoin. C’est particulièrement urgent alors que la Côte d’Ivoire traite des cas de pandémie de COVID-19, qui pourraient exposer davantage les détenus aux risques pour la santé ;

Autant affirmer que l’état de santé du député Alain Lobognon n’est pas de la rumeur, mais une triste réalité de droit de l’homme.

Sériba Koné

Information additionnelle

Guillaume Soro, ancien allié du président Alassane Ouattara, est le chef des générations et peuples solidaires (GPS). Il avait annoncé sa candidature à l’élection présidentielle d’octobre 2020 et revenait à Abidjan lorsque le procureur a publié une déclaration annonçant un mandat d’arrêt contre lui le 23 décembre 2019. Il a été inculpé de tentative de sape l’autorité de l’État et l’intégrité territoriale. Dans une autre affaire, il a également été accusé de détournement de fonds publics, dissimulation de fonds publics détournés et blanchiment d’argent.

Les autorités ivoiriennes ont autorisé Soro à faire atterrir son jet privé. Mais en allant de l’aéroport du Bourget en France à Abidjan le 23 décembre, il a réorienté son vol vers le Ghana.

Alain Lobognon, membre fondateur du parti Générations des peuples solidaires (GPS), avait déclaré aux journalistes le 24 Décembre 2019 que l’avion du candidat avait été détourné ‘’contre son gré’’ vers la capitale ghanéenne, Accra, l’empêchant de revenir pour ‘’participer au processus électoral’’.

Les forces de sécurité ont pris d’assaut le siège du GPS peu de temps après que Lobognon ait fait sa déclaration.

Il a été arrêté avec 16 autres personnes liées à l’opposition lors d’une vague d’arrestations qui a eu lieu à Abidjan entre le 23 et le 31 décembre 2019. Treize ont été inculpés de « publication de fausses nouvelles, portant atteinte à l’ordre public et à l’autorité de l’État ».

Amnesty International considère que le calendrier des poursuites judiciaires contre Guillaume Soro et les arrestations de ses partisans et ses proches sont très méfiants. Les accusations semblent motivées par des considérations politiques.

Source : https://www.amnesty.org/fr

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