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Faut-il aller jusqu’à reconnaître l’existence d’une « sauvagerie non normalisable » inhérente au pouvoir et à la politique en Afrique?

"L’idée d’une société civilisée est une société où le pouvoir est transféré volontairement parce que la loi existe."

Faut-il aller jusqu’à reconnaître l’existence d’une   « sauvagerie non normalisable » inhérente au pouvoir et à la politique en Afrique?

La lumière physique, disait Paul Éluard, doit avoir pour corollaire la lumière morale. Qui voit bien pense bien (1977, p. 511). Dans notre nouveau paysage humain, cela semble être la voie précieuse pour notre génération et toutes celles à venir.

‘’Attention : Notre pouvoir d’agir peut nous entraîner au-delà des concepts, nous disait Hans Jonas (1990, p. 43).’’

Nous apprenons en sciences politiques que ce que met en jeu l’engagement politique tient en deux mots : il s’agit de comprendre et de faire comprendre. Le fait politique, par fonction et vocation, se doit d’être clair. On peut essayer d’être clair, mais sans la naïveté de croire que tout s’exprime et se dit dans toutes les postures. Clair, rigoureux, ouvert, utile, nous sommes loin de croire que ces objectifs, parfois contradictoires, ont été parfaitement tenus ensemble, ces temps-ci.

Le politicien et l’intellectuel de la politique sont des citoyens, rien d’autre, mais des citoyens qui doivent être pleinement citoyens, avec tous les autres, dans l’amour de la citoyenneté et de l’universalité, qu’ils doivent savoir rares et difficiles. On est riche du dialogue ou du débat franc, mais éthique et responsable, avec les autres.

‘’Les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires, nous avertissait déjà Montesquieu. Partant, les décisions inutiles instrumentalisant les lois, affaiblissent les décisions nécessaires.’’

Il faut encore pouvoir maintenir un ton assez ouvert dans un contexte où tout est à la fois combat idéologique, opportunités frustrées, injustices criantes, modèles de pensée têtus qui ne veulent pas céder la place même après avoir concédé, dans le silence du Moi, qu’ils ont tort. Nous sommes devenus insoutenables. Même les lois, dernier refuge démocratique du citoyen dans une République « normale », en pâtissent.

Les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires, nous avertissait déjà Montesquieu. Partant, les décisions inutiles instrumentalisant les lois, affaiblissent les décisions nécessaires. En démocratie, dans la société républicaine, je le pense fermement, il est impossible de demander à la loi de réglementer chaque aspect de la vie courante, encore moins quand le politique perturbe la doctrine juridique qui devrait demeurer le lieu de la vérité légale, la citadelle républicaine, contre vents et marrées. Prenons-en conscience et arrêtons d’user la raison et de ruser avec la responsabilité !

’Au vu de l’actualité politique en Algérie,  au Soudan,  en Guinée-Bissau, Guinée-Conakry, Côte d’Ivoire, pour ne citer que ces pays,  faut-il aller jusqu’à reconnaître l’existence d’une « sauvagerie non normalisable » inhérente au pouvoir et à la politique en Afrique ?’’

Il nous faut organiser une responsabilité globale pour prendre soin des effets systémiques planétaires de l’action collective. La Responsabilité Sociale ne peut plus être conçue comme simplement un engagement volontaire mais comme un devoir à institutionnaliser par régulation hybride de notre co-responsabilité.

Attention : Notre pouvoir d’agir peut nous entraîner au-delà des concepts, nous disait Hans Jonas (1990, p. 43).

L’État et l’action politique ont pour destin commun de montrer à chacun qu’il a un devenir à assumer, pas un cauchemar.

Au vu de l’actualité politique en Algérie,  au Soudan,  en Guinée-Bissau, Guinée-Conakry, Côte d’Ivoire, pour ne citer que ces pays,  faut-il aller jusqu’à reconnaître l’existence d’une « sauvagerie non normalisable » inhérente au pouvoir et à la politique en Afrique ?

Docteur Pascal ROY

Maître de Conférences des Universités

-Philosophe-Juriste-Diplômé de Sciences Politiques, de Médiations et RH

-Consultant, Coach Politique et chroniqueur

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