Abidjan, le 29-11-2023 (crocinfos.net) Le siège du Réseau Ivoirien pour la Défense des Droits de l’Enfant et de la Femme (RIDDEF) a vibré d’une importance capitale pour la scène politique ivoirienne, lundi 27 novembre 2023. À l’occasion d’une conférence de presse sous le thème “Bilan et analyse des résultats des élections locales et sénatoriales du 02 septembre 2023“, des acteurs clés, des représentants gouvernementaux, et des membres de la société civile se sont réunis pour scruter les résultats électoraux.
Madame Doumbia Fanta, présidente de l’Organisation des femmes actives de Côte d’Ivoire (OFACI), a dirigé une conférence d’une importance vitale dans le cadre des efforts du RIDDEF pour promouvoir les droits des femmes et des enfants. L’accent a été mis sur la représentativité des femmes dans les organes élus, conformément à la loi N°2019-870 du 14 octobre 2019, imposant un quota minimal de 30% de femmes.
La représentante du Ministère de la Femme de la Famille et de l’Enfant, Madame Irya Valérie Koné, a souligné l’honneur de participer à cette évaluation post-électorale. Malgré les progrès constatés depuis l’instauration du quota de 30%, elle a admis que des efforts supplémentaires sont nécessaires pour assurer une visibilité accrue des femmes dans les sphères décisionnelles.
Les résultats des élections de 2023 ont montré une nette amélioration, mais Madame Koné a insisté sur la nécessité d’un effort continu. Elle a salué les organisations de défense des droits des femmes pour leur rôle crucial dans ce processus. Madame Valérie a exprimé sa reconnaissance envers les organisateurs, soulignant l’inspiration qu’ils apportent pour éveiller les femmes de leur “sommeil existentiel”.
Elle a également lancé un appel aux hommes pour soutenir activement les femmes au quotidien, soulignant l’importance de cette collaboration pour construire une société équitable et durable. En conclusion, Madame Irya Valérie Koné a souligné la nécessité d’une participation continue des hommes et a félicité toutes les parties impliquées dans l’effort collectif pour assurer la reconnaissance et la place justifiée des femmes dans les sphères décisionnelles.
Une voix importante lors de cette conférence était celle de Madame Marina Loh, représentante de Care Internationale Côte d’Ivoire Guinée. Soulignant les avancées significatives dans la promotion de l’égalité des sexes grâce à la loi N°2019-870 du 14 octobre 2019, elle a mis en lumière le défi persistant de ne pas atteindre les 30% de représentativité des femmes dans les assemblées élues malgré les progrès législatifs récents.
Madame Loh a encouragé les organisations de défense des droits des femmes à être percutantes dans leurs messages, soulignant l’importance de l’engagement médiatique dans cette lutte. Elle a conclu en soulignant que la représentativité des femmes dans les assemblées élues est un instrument puissant pour promouvoir l’autonomisation des femmes et contribuer à une société plus égalitaire.
Elle a appelé les femmes à défendre l’égalité et la promotion du genre, transmettant le message aux journalistes pour rendre visible à travers la Côte d’Ivoire les efforts déployés dans cette lutte. Elle a souligné l’engagement continu de Care, visant à toucher 920 membres d’ODDF et de réseaux/collectifs d’ODDF, dont 90% de femmes, pour améliorer l’exercice des droits humains des femmes et promouvoir l’égalité des genres.
Le projet “Femmes En Avant” (FENA), présenté par la présidente du RIDDEF, Madame Chantal AYEMOU, a également été mis en avant lors de la conférence. Axé sur l’innovation et l’inclusion, ce projet vise à renforcer les capacités des organisations locales de défense des droits des femmes, contribuant à l’amélioration des droits des femmes et des filles, avec un accent particulier sur celles marginalisées et vulnérables.
Financé par Affaires mondiales Canada et mis en œuvre par CARE Canada et CARE International Côte d’Ivoire sur cinq ans, de décembre 2020 à février 2026, le projet opère à différents niveaux couvrant le national, le régional, et le local. Les composantes stratégiques incluent l’adoption accrue de pratiques innovantes et inclusives, une meilleure prestation des services de qualité, et une efficacité accrue du plaidoyer.
Cette initiative audacieuse s’inscrit dans une vision à long terme pour créer un environnement propice à l’autonomisation des femmes et à l’avancement de l’égalité des genres en Côte d’Ivoire. Le projet FENA représente un engagement significatif envers un avenir où chaque femme peut exercer ses droits fondamentaux et contribuer pleinement à la société.
Madame Doumbia Fanta, présidente de l’Organisation des femmes actives de Côte d’Ivoire (OFACI), a livré une analyse approfondie lors de la conférence. Elle a mis en lumière les élections locales couplées municipales et régionales du 02 septembre 2023, ainsi que les sénatoriales du 16 septembre, sous l’empire de la loi N°2019-870 du 14 octobre 2019 visant à favoriser la représentativité des femmes dans les assemblées élues.
Cette loi exige un quota minimum de 30% de femmes pour les scrutins uninominaux ou listes, un critère essentiel pour promouvoir l’égalité des genres. Les premières listes de candidatures des principaux partis politiques ont mis en évidence une faible présence de femmes en tête de liste aux élections municipales et régionales, confirmée après la publication définitive des listes par la Commission électorale indépendante (CEI).
Les chiffres révèlent une dynamique importante dans le paysage politique ivoirien suite aux élections locales du 2 septembre 2023. Parmi les 30 088 candidatures municipales, les femmes occupent une part de 33,97%, tandis que les hommes représentent 66,03%. Ces données indiquent clairement la présence active des femmes dans les listes pour l’élection des conseillers municipaux, en conformité avec l’esprit de la loi qui préconise une représentation minimale de 30% de femmes.
Pour les élections des conseillers régionaux, le seuil indicatif des 30% minimum de femmes a été surpassé, avec une représentation de 32,07% de femmes parmi les 5 214 candidatures régionales, contre 67,93% d’hommes. Une avancée positive qui démontre une évolution vers une meilleure équité entre les genres au niveau régional.
L’observation minutieuse des listes de candidatures met en lumière la présence significative des femmes, fluctuant entre 33,97% et 32,07%. Madame Doumbia Fanta, présidente de l’Organisation des femmes actives de Côte d’Ivoire (OFACI), conclut son exposé en formulant une recommandation cruciale. Elle propose la révision de l’ensemble des textes de lois liés aux élections des assemblées élues, soulignant l’importance de renforcer davantage la représentativité féminine.
Cette proposition s’inscrit dans une démarche visant à instaurer une véritable parité au sein des instances politiques. La conférence de presse du 27 novembre 2023 a ainsi joué un rôle crucial en évaluant les progrès accomplis et les défis à relever concernant la représentativité des femmes dans la sphère politique ivoirienne.
Les appels à l’action lancés par les intervenants soulignent la nécessité d’une collaboration continue entre le gouvernement, la société civile et les organisations internationales pour garantir une participation équitable des femmes dans les organes élus. Ce forum a marqué un pas significatif vers une démocratie plus égalitaire en Côte d’Ivoire, mettant en avant la nécessité de poursuivre les efforts pour une représentation équitable des genres dans la politique nationale.
FMK