Le 16 novembre 2017, le Gouvernement a acté un plan de redressement de la Société nouvelle de presse et d’édition de Côte d’Ivoire (SNPECI, société éditrice du quotidien Fraternité Matin).
L’enveloppe de 9,2 milliards de nos francs prévue devait servir à “restaurer la situation financière de l’entreprise” par l’effacement de sa dette, “la restauration des capacités de production de l’entreprise” par des investissements et au dégraissage du personnel pour réduire la charge salariale.
C’est sur le volet social que le plan patine dans l’approximation. Sous Bruno Koné Nabagné, alors ministre de l’Économie numérique, de la Poste et de la Communication, 1,4 milliard de FCfa a été prévu pour traiter le dossier de 127 agents répartis en trois groupes: les départs volontaires, les départs négociés et les licenciements économiques.
Problème, sur l’enveloppe prévue, l’État n’a déboursé que 500 millions de nos francs, soit 35.71% de la somme attendue. Alors, toutes les prévisions (notamment les droits légaux et le pécule de départ) sont tombées à l’eau.
Il n’est plus question par exemple de verser 24 mois de salaire comme pécule à certains départs volontaires, mais… 12 mois.
Pis, selon les tranches d’âge, plus l’agent tend vers la retraite, plus sa cagnotte est du beurre au soleil. Il a droit à cinq mois de salaire. Les départs négociés et les licenciés économiques ne sont pas logés à meilleure enseigne.
Le personnel est donc sur le pied de guerre, et c’est le blocage. Le plan social qui devrait s’exécuter en un mois (10 juillet au 10 août 2018) a été prorogé d’une semaine, mais il est paralysé devant le refus des agents d’être les seuls à être sacrifiés sur l’autel de la mauvaise gestion de l’entreprise.
F. M. Bally