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[Gala de la Solidarité] La MS-Média veut mobiliser 200 millions FCFA pour aider les femmes porteuses de fistule obstétricale

Dr Kouadio Bilé Paul Roger explique les raisons

Abidjan, le 21-7-22 (crocinfos.net)  La MS-Média et le ministère ivoirien de la Santé souhaitent mobiliser 200 millions FCFA afin d’aider 250 cas de de femmes porteuses de fistule obstétricale au Gala de la Solidarité du samedi 29 octobre 2022. Thème retenu: « La MS-Média au secours des femmes porteuse de fistule obstétricale. »

C’est l’information majeure à retenir de la rencontre, la Mutuelle générale des agents de la presse privée de Côte d’Ivoire (MS-Média) avec les organisations professionnelles des médias (OPM), mercredi 20 juillet 2022, à la Maison de la presse d’Abidjan (MPA).

Le président de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (Unjci), Jean Claude Coulibaly et le PCA de la MS-Média, Cissé Sindou ont invité l’ensemble des OPM à soutenir le Gala de la Solidarité pour sauver les femmes porteuses de de fistule obstétricale, une maladie qui tue à petit feu plusieurs femmes, rejetées par la société.

Ces statistiques effroyables

Dr Kouadio Bilé Paul Roger, point focal fistule au ministère de la Santé a dressé un point peu reluisant, de la situation en Côte d’Ivoire lors de sa présentation de cette maladie qualifiée de ‘’la honte’’.  Selon lui, en Côte d’Ivoire, l’enquête par grappe à indicateurs multiples (MICS) 2016, la prévalence des fistules obstétricales est estimée à 2,5%, soit plus de 135.000 cas avec plus de 250 nouveaux cas chaque année. Rapporté au nombre de femmes en âge de procréer (18 et 25 ans), cela donnait en 2020, 44 602 porteuses (le sommet de l’iceberg) de fistule obstétricale potentiel vivant recluses dans la communauté. « Les patientes sont la plupart du temps abandonnées par leurs époux et stigmatisées par la société. Elles sont réduites à vivre dans la honte et dans la pauvreté », dénonce t-il.

À l’en croire, la fistule peut être soignée grâce à la chirurgie réparatrice dans la grande majorité des cas. Malheureusement, de nombreuses femmes souffrant de cette lésion ne savent pas qu’il existe un traitement ou n’ont pas les moyens de se faire soigner ou n’ont pas accès aux établissements où sont pratiquées ces interventions.

Par ailleurs, au-delà de la chirurgie, une approche holistique qui prend en compte les besoins psycho-sociaux et économiques des survivantes de fistule est requise pour assurer leur rétablissement complet. « Il peut également être nécessaire de proposer des conseils et d’autres formes de soutien (formation professionnelle, alphabétisation, éducation à la santé) pour favoriser la réinsertion de ces femmes dans leur communauté après leur opération afin de leur permettre de reconstruire leur vie, de les laisser retrouver dignité et espoir après avoir survécu à leur fistule », indique Dr Kouadio Bilé Paul Roger. Et ce pour un coût de de la prise en charge médicale d’une patiente (kit opératoire, fournitures médicales, consommables médicaux, frais du bloc opératoire, soins infirmiers, nourriture, ressources humaines médicales) d’un montant qui s’élève en moyenne à 462 000 FCFA.

8 centres de prise en charge gratuite

Depuis 2012, la République de la Corée à travers l’Agence coréenne de Coopération internationale (KOICA), est partenaires de ce projet. Les services de santé sont utilisés en routine dans la prévention et la PEC des fistules obstétricales 8 centres de prise en charge (PEC) gratuites  (Bouna, Bondoukou, Korhogo, Bouaké, Séguéla, Man, Gagnoa et San Pedro).

L’Ètat ivoirien veut ainsi réduire la prévalence des fistules obstétricales, à travers « Une Côte d’Ivoire où aucune femme ne meurt en donnant la vie et où chaque enfant nait en bonne santé et vit sainement », et aussi « Une Côte d’Ivoire où aucune femme ne souffre de fistules obstétricales ».

Pour rappel, la fistule obstétricale est la création d’un passage anormal entre le vagin et la vessie et ou le rectum, par lequel l’urine et ou les matières fécales fuient constamment. Et ce, des suites d’un accouchement dû à une difficulté essentiellement mécanique et nécessitant une manœuvre obstétricale. Evidemment, les femmes vivant avec cette maladie sont extrêmement gênées par le fait de ne pas pouvoir contrôler leurs fonctions organiques, d’être constamment salies et mouillées et de sentir mauvais.

Les efforts des partenaires et de l’État

La fistule obstétricale peut généralement être soignée grâce à la chirurgie réparatrice à mettre à l’actif de peu de partenaires et de l’État de Côte d’Ivoire.

La première phase du projet d’un coût de 2.500 000 US dollars dont 300 000 US dollars pour la Côte d’Ivoire

La deuxième phase du projet d’un coût de 10 224 058 US dollar, dont 1.281 500 US dollars pour la Côte d’Ivoire

Au total pour ces deux phases le financement a été de 12 724 058 US dollars dont 1 581 500 us dollars pour la Côte d’Ivoire, 3 092 558 us dollars pour UNFPA et 8 050 558 us dollars pour la KOICA.

Troisième phase pour un montant d’environ 10 690 000 us dollars pour la période de 2020 à 2023, dont 8 020 000 us dollars pour KOICA, 1 830 000 us dollars pour UNFPA et  840 000 us dollars pour la Côte d’Ivoire.

Les femmes porteuses de fistule obstétricale attendent le geste qui va les sauver au Gala de la Solidarité pour avoir le sourire, sortir du stress et de l’anxiété.

Bienvenue R. Kwado

 

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