Site icon Crocinfos

[Gestion des clubs Ivoiriens] La transparence et l’intégrité au centre des débats

Yacine Idriss Diallo, président de la FF

Abidjan, le 16 septembre 2024 (crocinfos.net) – La gestion transparente et équitable des clubs sportifs ivoiriens est de nouveau au centre des débats après une décision marquante du Tribunal Arbitral du Sport (TAS). Ce différend oppose la Fédération Ivoirienne de Football (FIF) à l’Inova Sporting Club Association (ISCA) et soulève des questions sur la conformité statutaire et les procédures disciplinaires en vigueur.

Contexte et propos de Yacine Idriss Diallo

Yacine Idriss Diallo, président de la FIF, s’est exprimé au sujet de Rassoul Coulibaly, présenté par la chaîne “La 3” de la RTI comme président de l’ISCA. Diallo a tenu à préciser que la FIF ne reconnaît pas officiellement M. Coulibaly en tant que président d’ISCA. Selon lui, les documents de la fédération, notamment le dernier procès-verbal de l’Assemblée Générale de l’association, ne mentionnent pas M. Coulibaly à ce poste.

Cependant, il a admis que M. Coulibaly est bien le fondateur de l’ISCA d’après les statuts de la fédération. “Il pourrait être convoqué pour justifier ses déclarations devant les commissions compétentes”, a déclaré M. Diallo. Mieux le président de la FIF a  souligné l’importance des preuves dans toute procédure. Il a précisé qu’en cas d’accusations sans fondement, des sanctions sont prévues. La Commission d’éthique et de discipline de la FIF a été saisie pour enquêter sur cette affaire et établir la véracité des affirmations.

La FIF a rappelé son engagement à défendre l’intégrité du football ivoirien. “Nous ne pouvons permettre que des propos non vérifiés ternissent l’image du football ivoirien”, a martelé Yacine Idriss Diallo. L’affaire a également pris une nouvelle dimension après les déclarations de M. Coulibaly et la suspension de l’arbitre Zohou Konan Charles pour avoir évoqué une prétendue pression lors d’un match controversé. Ces éléments ont posé de sérieuses questions sur la transparence et l’éthique des instances sportives.

La décision du Tribunal Arbitral du Sport

Le 12 septembre 2024, le Tribunal Arbitral du Sport a rendu une décision majeure : l’ISCA doit être intégré en Ligue 1 pour la saison 2024-2025. Cette décision annule celle de la Commission de recours de la FIF qui, le 21 juin 2024, avait ordonné de rejouer le match de la 22e journée de Ligue 2 entre Yamoussoukro FC et l’ISCA. Le TAS a confirmé le résultat du match du 14 juin 2024 et condamné la FIF à verser 7 000 francs suisses à l’ISCA pour frais de défense.

‘’La FIF, à travers cette affaire, se doit de prouver sa capacité à garantir une gouvernance exemplaire et une transparence dans toutes ses décisions.’’

Le TAS, une instance indépendante reconnue par l’article 89 des statuts de la FIF, impose ses décisions à la fédération ivoirienne. Le Comité d’urgence de la FIF a pris acte de cette décision et s’est engagé à l’appliquer conformément à l’article 14-2 du règlement des championnats. En effet, la FIF s’est déclarée prête à respecter le résultat sportif, en ligne avec les statuts de la FIFA, et à assurer une répartition équitable des clubs dans les championnats.

Les enjeux pour la gouvernance sportive

Cette affaire révèle les défis juridiques et éthiques auxquels le football ivoirien est confronté. Elle soulève des questions sur le respect des procédures et la nécessité d’une gestion transparente des clubs sportifs. De plus, l’implication du TAS souligne l’importance d’une gouvernance équitable au sein de la fédération ivoirienne.

La FIF se retrouve désormais dans l’obligation de veiller au respect strict des règles et des statuts pour éviter toute nouvelle polémique. Selon Yacine Idriss Diallo, des sanctions pourraient être envisagées contre toute tentative de nuire à l’image du football ivoirien. Pour l’instant, seul l’arbitre Zohou Konan Charles a été suspendu pour trois mois en raison de ses propos. Rassoul Coulibaly, quant à lui, a pu fournir (sûrement) des éléments de preuve suffisants, voire accablantes pour ne pas subir de sanction.

Toutefois, cette situation nuit à la réputation du football ivoirien et reflète l’importance de la conformité statutaire et de l’intégrité dans la gestion des compétitions sportives. La FIF, à travers cette affaire, se doit de prouver sa capacité à garantir une gouvernance exemplaire et une transparence dans toutes ses décisions.

Charles Kpan

Quitter la version mobile