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[Grève à l’Université de Daloa] Faute ou échec ?

La grève des enseignants à l’Université de Daloa. À titre d’illustration

-Université Jean Lorougnon Guédé Daloa, une grève inutile de bonne et de mauvaise foi

Abidjan, le 15 octobre 2024 (crocinfos.net) – Pour en savoir davantage, je me suis fondu dans la masse estudiantine de l’Université Jean Lorougnon Guédé.

À Daloa, quatre syndicats d’enseignants ont déclenché une grève de 72 heures ; du jeudi 10 octobre  au lundi 14 octobre 2024 inclus. La grève est légitime. Quand elle est menée de bonne foi, elle permet  l’évolution, l’amélioration et la construction dans la paix. Encore faut-il que toutes les voies et moyens légaux soient empruntés et les mécanismes de la négociation soient totalement épuisés.

À l’Université Jean Lorougnon Guédé, les enseignants grévistes ne manquent pas de griefs : « mépris de la gouvernance dans le traitement des conditions de travail des enseignants- chercheurs  et chercheurs, retards dans le paiement des salaires et primes de recherche et autres émoluments. »

Quoi de plus légitime que de réclamer ses droits. Mais, les intellectuels le savent mieux que quiconque que ‘’Je veux ne mène à rien ; je voudrais aboutit à tout.’’ Or les grévistes de l’Université de Daloa  d’une part, en pratiquant à trois reprises la politique de la chaise vide aux rendez-vous du dialogue  des échanges initiés par la gouvernance et le commissaire du 4ème arrondissement de Daloa, et d’autre part, en chassant les étudiants des cours programmés, en utilisant ainsi les méthodes de la FESCI qu’ils ont eux- mêmes maintes fois décriées, les grévistes ont perdu toutes crédibilités et confiance. Le jeudi 10 octobre 2024 les enseignants grévistes ont chassé les étudiants de leurs classes.

‘’Les intellectuels le savent mieux que quiconque que ‘’Je veux ne mène à rien ; je voudrais aboutit à tout.’’

Seulement 13 cours sur 35 ont pu être dispensés tant bien que mal. Cependant, la présidente de l’Université Jean Lorougnon Guédé professeur Adjo Krou Viviane et son équipe ont continué de tendre la main du dialogue; parallèlement, le commissaire du 4ème arrondissement de Daloa a reçu sans résultat les grévistes qui ont boycotté les autres réunions de concertations dont les trois propositions de concertations programmées par la gouvernance de l’université qui prévoyait de donner des éclaircissements :

Le 11 octobre à 18 h, 72 des 78 cours programmés n’ont pas été dispensés.

À titre de rappel les revendications des enseignants grévistes portaient sur:

1-reliquats des heures complémentaires, sur ce point la gouvernance se réfère au décret no 77-57 du 21 janvier 1977 les enseignants -chercheurs  et chercheurs sont tenus aux charges annuelles de 150 heures par les professeurs titulaires et maîtres de conférences (rang A) et 240 heures pour les assistants et maîtres assistants (rang B) et l’obligation d’encadrer les étudiants.

Il n’est pas superflu de rappeler que ce problème est récurrent dans les universités. J’ai souvenance des cas de l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody.

2- rappel des primes de recherche des promus cames 2022 et des salaires des promus 2021;

3- retard de paiement des salaires et des primes de recherche: l’équipe de la gouvernance de l’Université Jean Lorougnon Guédé fait savoir qu’à la date du 10 octobre toutes les banques commerciales sauf une seule ont procédé aux paiements. La gouvernance révèle que les grévistes étaient bien informés que le processus était et bien engagé.

‘’La sincérité des enseignants grévistes a été entachée et camouflée par un syndicalisme intéressé aveuglé par l’impatience.’’

Dans le milieu universitaire ce n’est un secret pour personne, les primes de recherche sont trimestrielles et elles ne peuvent être payées qu’à la fin du trimestre. Nous avons vérifié l’équipe de la gouvernance a effectivement exprimé ses besoins en la matière; le paiement des primes de recherche  est tributaire du planning mensuel du Trésor public. Cette institution a son timing son rythme de caméléon qui énerve toute la République. Mais il faut la comprendre elle ne peut satisfaire tout le monde en même temps. Surtout quand la marmite est sur un trépied fragile. Attention de ne pas la renverser.

La sincérité des enseignants grévistes a été entachée et camouflée par un syndicalisme intéressé aveuglé par l’impatience : hors micro sous la garantie de l’anonymat, des enseignants grévistes, non-grévistes, les étudiants et personnels administratifs reconnaissent la valeur intrinsèque, de la présidente de l’Université Jean Lorougnon Guédé . Ils ne tarissent pas d’éloges à l’endroit du professeur  Adjo Krou Viviane tant sur ses méthodes, son esprit de concertation, d’équipe que sur son expertise, son parcours académique et professionnel. Elle a une grande expertise en physique atomique et nucléaire  thermodynamique et propriétés de la matière vibrations et phénomènes de la propagation. Outre ses fonctions universitaires elle a été directeur de cabinet du ministre de la fonction publique et de la réforme administrative et directeur général de l’Enseignement supérieur.

À Daloa, ses collaborateurs disent que le ministre Adama Dawara a eu le nez creux dans son choix.

Les leçons de cette grève?  La trop pesante lenteur de notre administration centrale freine, retarde les dossiers et mettent dans l’embarras les gestionnaires des entités au service de la population.

Les faits sont sacrés les commentaires sont libres.

Dr. Issa Sangaré Yeresso, Prix international de journalisme Université Aix Marseille 2.Chevalier de l’ordre de la Culture.

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